TPS: Trump érige aussi un mur administratif (6)

L’eugénisme comme politique d’immigration

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Kris Kobach s’est fait une belle fortune en créant des lois anti-immigration et défendant des communes et Etats attaqués par les associations d’immigrés. Il a proposé de suspendre les envois d’argent des Mexicains aux Etats-Unis si le Mexique ne payait pas pour le mur frontalier.

(6ème partie)

On comprendra mieux les motivations de Lee Cissna, le directeur des services d’immigration (USCIS), quand on sait qu’il était l’invité, le 15 août 2018, du groupe de réflexion Center for Immigration Studies (CIS, fondé en 1985), qualifié de “groupe de propagande haineuse” (hate group) par le Southern Poverty Law Center (SPLC), une association qui surveille l’extrême-droite et les associations promouvant la haine et l’exclusion. Associée à CIS est la Fédération pour la réforme de l’immigration américaine (FAIR, fondée en 1979), qui se spécialise dans le lobbying, également un “groupe de propagande haineuse”. Un troisième groupe complète le tableau: NumbersUSA (fondé en 1997), qui mobilise les supporters anti-immigration. Toutes trois promeuvent le nationalisme blanc, soit que la race blanche doit rester majoritaire dans les pays où elle l’est – ainsi l’immigration multiculturelle et multiraciale est leur principal ennemi. Leur fondateur commun, John Tanton, un ophthalmologue du Michigan, est un adepte de l’eugénisme, la “science” qui vise à améliorer la qualité génétique de la population humaine en encourageant la reproduction sélective et parfois en préconisant la stérilisation de groupes génétiquement indésirables. Une des politiques favorites du régime nazi entre 1933 et 1945.

L’EUGENISME ET LES CHAMBRES A GAS VIENNENT DE CALIFORNIE

A noter que “le concept d’une race nordique blanche, aux cheveux blonds et aux yeux bleus ne vient pas d’Hitler. L’idée a été créée aux États-Unis et développée en Californie, des décennies avant l’arrivée d’Hitler au pouvoir”. Pareil pour les chambres à gaz que les nazis ont par la suite adoptées. Ainsi, dès 1907 l’Indiana, puis Washington et la Californie en 1909, suivis de 30 autres Etats, adoptaient des loi imposant la stérilisation et la ségrégation forcées d’individus jugés “inaptes” – physiques ou mentaux mais parfois simplement des femmes sexuellement trop actives, rebelles, ou ayant un clitoris trop grand – faisant quelques 60.000 victimes. Tenants de cette théorie se trouvaient des scientifiques des plus grandes universités – Stamford, Yale, Harvard, Princeton – et des organisations honorables telles que la Carnegie Institution ou la Fondation Rockefeller qui a financé Josef Mengele – l’officier SS nazi qui est devenu le médecin du camp de concentration d’Auschwitz. Même la cour suprême des Etats-Unis d’Amérique a rendu cette décision en 1927, écrite par le juge Oliver Wendell Holmes: “Il est préférable pour tout le monde que, au lieu d’attendre d’exécuter une progéniture dégénérée pour crime ou de la laisser mourir de faim pour son imbécillité, la société puisse empêcher ceux qui sont manifestement inaptes de continuer leur genre … Trois générations d’imbéciles suffit”. Le président Theodore Roosevelt lui-même, fortement influencé par l’eugénisme, a remarqué: “le pays a besoin de ‘bons procréateurs et de bons combattants’”.

L’histoire remonte plus loin encore, inévitable dans une nation construite par des vagues successives d’immigrés d’origines différentes, les anciens repoussant les nouveaux. (Donald Trump, Lee Cissna, Stephen Miller, tous répudient leur récent passé d’immigrés – épouses, parents ou grand-parents.) En 1882, il y a eu la Loi d’exclusion des Chinois, «Une forme d’ingénierie sociale qui séparait l’humanité en groupes souhaitables et indésirables. Les Anglo-Saxons étaient placés au sommet du classement des groupes jugés souhaitables, tandis que le bas de l’échelle était occupé par les Européens de l’Est et du Sud, les Asiatiques, les Africains et les Amérindiens ». Puis cela a été au tour de la Loi d’immigration de 1924 d’exclure de nombreux Juifs et Italiens et presque tous les Africains et Asiatiques. Mais même les Irlandais avaient été stigmatisés lors de leur arrivée massive dans les années 1850, quand on disait que “jamais ils ne deviendraient de vrais Américains, qu’ils allaient ruiner tout ce qui était grand dans l’Amérique», remarque Tyler Anbinder, professeur d’histoire à la George Washington University de Washington et auteur du récent City of Dreams: The 400-Year Epic History of Immigrant New York.

Même après le traumatisme de l’Holocauste l’administration Eisenhower a mis sur pied l’Operation Wetback visant les Mexicains sans papiers pour les expulser de Californie, dans les années 1950. Et des états comme l’Oregon ont continué avec la stérilisation forcée jusqu’en 1983 quand la loi a été abolie!

En 1993, au terme d’une vingtaine d’années de pensée eugéniste, Tanton a adapté ces idées au goût du jour: “Je suis arrivé à l’opinion selon laquelle la persistance de la société et de la culture américano-européennes requiert une majorité euro-américaine et que ce soit une majorité claire”. Le directeur du CIS, Mark Krikorian, lui, a dit que “Je parie qu’Haïti est tellement foutue parce qu’elle n’a pas été colonisée assez longtemps» pour bénéficier de l’esclavage!

natiVisme : la race blanche doit rester majoritaire – l’immigration multiculturelle et multiraciale est le principal ennemi

Quant au Temporary Protected Status, il figure parmi une liste de 79 souhaits que le CIS a publié en avril 2016: “utiliser avec parcimonie et de manière appropriée, voire pas du tout” la loi, en réaffirmant son caractère temporaire. La solution plus générale pour l’immigration, selon le réseau Tanton, est de “rendre la vie aux États-Unis si intolérable pour les personnes fuyant le meurtre, le viol et les enlèvements, qu’elles retournent d’où elles sont venues”.

La base était donc bien posée depuis longtemps et mise à exécution par l’administration Trump dès son arrivée au pouvoir en 2017, superficiellement par lui – qui, lors d’un entretien avec le New York Times en juillet 2017, louait les “bons et intelligents gènes” de sa petite-fille Arabella, tandis que son propre père répètait souvent: “Je suis fier d’avoir ce sang allemand. Super truc” – mais à fond par ses pions. A noter que le plus grand supporter financier de FAIR est une autre famille milliardaire et archi-conservatrice, les Mellon (12 milliards contre 3,1 milliards pour Trump), banquiers et politiciens, notamment Cordelia Scaife May, “la personne la plus charitable des Etats-Unis” mais essentiellement pour des causes anti-immigration et racistes – incidemment, un membre de la famille plus ouvert, William Larimer Mellon, a créé en 1956 l’Hôpital Albert Schweitzer à Deschapelles dans l’Artibonite.

ACTEURS-CLE: TOUS DES NATIVISTES

Se réalisait alors le souhait de Tanton dont «L’objectif à long terme était de faire nommer des fonctionnaires ‘aux vues similaires’ dans les comités de l’immigration au Congrès», et en prime ses propres soldats à la Maison Blanche. «Nous avons travaillé en étroite collaboration avec un grand nombre de personnes, qui occupent maintenant une très bonne position dans l’administration [Trump]», déclarait de son côté Dan Stein, le président de FAIR.

James McHenry, directeur de la Executive Office for Immigration Review au sein du département de la justice (EOIR), et Thomas Homan, ex-directeur du triste Immigration and Customs Enforcement (ICE), ont été invités au CIS – tout comme Cissna – les 19 avril et 5 juin 2018 respectivement.

D’autres hauts officiels de l’administration Trump ont fait plus que donner des interviews à CIS/FAIR et ont carrément été recrutés dans cette organisation nativiste. Très probablement par Jeff Sessions, l’ex-ministre de la justice de Trump qui avait des contacts avec Tanton depuis les années 1990, et par son alter ego Stephen Miller qui dès 2015 n’avait été l’intervenant principal lors d’un événement de CIS où il déclarait qu’une conversation avec le directeur de la recherche de CIS était «un des grands plaisirs de ma vie professionnelle».

Kellyanne Conway, la conseillère de Trump, faisait des sondages pour les trois organisations nativistes. Julie Kirchner, était directrice de FAIR jusqu’en 2015 quand elle est devenue la conseillère d’immigration de la campagne de Trump, ensuite chef de cabinet au Customs and Border Protection (CBP) et maintenant médiatrice (ombudsman) pour les services d’immigration (USCIS). Imaginez ceci: une ennemie de l’immigration chargée d’aider les immigrants !

Ronald Mortensen, Assistant Secretary of State pour le Bureau of Population, Refugees & Migration, qui s’occupe des réfugiés, écrit pour CIS depuis 2009. Jon Feere, analyste des politiques juridiques au CIS pendant longtemps, est maintenant conseiller spécial de Thomas Homan, directeur précité de l’ICE. Alors qu’il était au CIS, il avait envoyé plus de 13.000 Twitters en moins de trois ans, son dernier disant, le 20 janvier 2017: “Il est temps de rendre sa grandeur à la politique d’immigration”, tout comme son nouveau patron dit qu’il faut “Rendre sa grandeur à l’Amérique”. Feere préconisait des politiques dures telle que mettre fin à la citoyenneté automatique des enfants d’immmigrants illégaux nés aux États-Unis.

percevoir une taxe de 2% sur les envois d’argent par les immigrés vers l’Amérique latine pour payer le mur sur la frontière

L’ex-représentant républicain Lou Barletta de Pennsylvanie était membre du comité directeur de l’équipe de transition de Trump. Il est associé à tellement de groupes extrémistes qu’on ne peut les énumérer ici, et il refuse de démissionner du conseil d’administration de FAIR. Quand il était maire de Hazleton en Pennsylvanie, en 2006, il a introduit une loi faisant de l’anglais la langue officielle et instaurant des amendes pour ceux qui employaient des immigrés illégaux ou leur louaient des logements, loi qui a été abolie par les tribunaux. Il a proposé de percevoir une taxe de 2% sur les envois d’argent par les immigrés vers l’Amérique latine pour payer le mur sur la frontière.

Kris Kobach, avocat et ex-secrétaire d’Etat du Kansas, est un cas encore plus gros. Il représente FAIR devant les tribunaux, et ainsi que plusieurs villes et Etats qui adoptent des lois anti-immigration, notamment la ville de Hazleton de son comparse Barletta susmentionné. Une de ses machinations était de rédiger des ordonnances anti-immigration pour les villes ou les Etats, qu’il devait ensuite défendre quand elles étaient attaquées en justice par les associations de protection des immigrés. Un double profit pour lui mais qui a coûté, par exemple à la ville de Hazleton, en 2011, 6,6 millions de dollars et au comté de Maricopa en Arizona plus de 140 millions en frais juridiques.

Kobach a conspiré pour faire arrêter et déporter des immigrés d’Arizona (33.000 en deux ans, 2007 à 2009) par Joe Arpaio, le shériff de ce comté de Maricopa pendant 24 ans (1993-2017), auto-proclamé “le plus dur shériff d’Amérique”, fameux pour avoir enquêté sur l’authenticité de l’acte de naissance d’Obama! A la suite de ces arrestations d’immigrés, Arpaio a été condamné dans des dizaines d’actions en justice pour profilage racial – considéré par le ministère de la justice sous Obama comme le pire dans toute l’histoire des Etats-Unis. Quand il a persisté, il a été condamné en 2017, mais pour être ensuite… pardonné par Trump.

Au lendemain de l’attaque contre le World Trade Center à New York, Kobach a aidé à mettre en place “un programme qui obligeait les hommes de 24 pays à majorité musulmane et de la Corée du Nord à enregistrer leurs empreintes digitales, à se faire photographier et à être interrogés dans les bureaux du gouvernement”. Lors de la campagne électorale de Trump en 2016, il a proposé de suspendre les envois de fonds annuels de 23 milliards de dollars des ressortissants mexicains vivant illégalement aux États-Unis, si le Mexique ne versait pas 5 à 10 milliards de dollars pour le mur le long de la frontière mexicano-étatsunienne. Finalement il a été le vice-président de la commission de Trump sur la fraude électorale, encore un fiasco qui n’a duré que de mai 2017 à janvier 2018. Comme avec le recensement, c’était en fait un faux prétexte pour restreindre le vote, et une décision fortement attaquée en justice.

COMMENT ON A MIS FIN AU TPS HAÏTIEN

Nous allons conclure la connection Trump-FAIR avec Robert Law, qui était le directeur de lobbying de FAIR et est devenu conseiller politique principal à l’USCIS. Mais commençons au bas de la chaine. Jeffrey Chase est un avocat spécialisé en droit de l’immigration à New York, ancien juge d’immigration, conseiller juridique principal à la Commission des appels d’immigration, avocat bénévole à Human Rights First, titulaire du prix annuel pro bono de l’American Immigration Lawyers Association.

Robert Law: J’ai fait en sorte que le document soutienne entièrement la résiliation du TPS

De par cette longue expérience, il connait bien le directeur de l’unité Country Conditions de l’USCIS, LeRoy Potts, qui, avec ses cadres supérieurs, “sont compétents, impartiaux et, selon mon expérience, ont publié des rapports précis, sans influence politique. Comme par le passé, l’unité a de nouveau rédigé un rapport constatant de graves problèmes en Haïti et appelant à une extension du TPS”.

Le fameux rapport RAIO est arrivé dans les mains de Brandon Prelogar, le chef des Affaires internationales & humanitaires de l’Office on Policy & Strategy du DHS/USCIS, déjà mentionné dans les 2ème et 4ème parties, qui s’en est servi pour préparer – avec sa collègue Kathryn Anderson – une ébauche de mémorandum de décision pour le TPS d’Haïti qu’il a envoyé le 12 octobre 2017 à sa supérieure, Kathy Nuebel Kovarik en précisant: “En bref, sur la base de notre examen des conditions du pays, nous l’avons écrit de manière à pouvoir soutenir soit une prolongation soit une terminaison, mais nous avons laissé la recommandation en blanc, en attendant une discussion ultérieure”. Ils laissaient déjà la porte ouverte à ceux qui allaient faire la recommandation de continuer ou mettre fin au TPS.

Ancien lobbyiste d’un group de propagande haineuse, Robert Law, maintenant conseiller au DHS, a modifié le rapport des experts pour mettre din au TPS haïtien.

Dix jours plus tard, le 22 octobre après-midi, un dimanche, Kovarik, la chef de l’Office of Policy and Strategy de l’USCIS que nous connaissons désormais bien, a envoyé un courriel demandant à ce Robert Law de revoir l’ébauche, ce qu’il a fait en répondant à 18h28: “L’ébauche penche d’une manière écrasante en faveur de l’extension, ce que je ne pense pas être la conclusion que nous recherchons”. Il lui proposait de l’arranger soit le soir même soit le lendemain. Kovarik répliquait quelques minutes plus tard, à 18h35: “Arrangez-la!”

A 19h04, Law répondait: “Modifications ci-joint. J’ai fait en sorte que le document soutienne entièrement la résiliation et ai réservé des espaces pour commentaires, dans lesquels des données supplémentaires devraient être apportées pour appuyer cette décision».

Il avait fallu moins d’une demi-heure à l’ancien directeur de lobbying de l’association nativiste FAIR, pour tuer le TPS d’Haïti, et arriver à une «fiction complète» telle que décrite par les chercheurs à la base du rapport de l’USCIS même. Quelles données supplémentaires aurait-il pu trouver en ce laps de temps infime?! Les avocats des plaignants ont interrogé Brandon Prelogar, Kathryn Anderson, Kathy Nuebel Kovarik, Gene Hamilton, Robert Law, Lee Cissna et tous ont confirmé ces courriers électroniques et le fait qu’ils n’ont fait que répondre à des consignes venant d’en haut.

“L’énigme de la transformation de Cissna, de chercheur technocrate au département d’Etat à celui tirant les ficelles du programme d’immigration plus vaste du président, est une fenêtre sur la façon dont l’obsession déterminante de l’administration Trump s’est répandue dans les couches les plus reculées de la bureaucratie de l’immigration et l’a transformée en quelque chose de complètement méconnaissable pour de nombreux vétérans du système et tout à fait effrayant pour ceux qui ont soudainement été pris dans son filet”.

On voit que la vague a même touché un Prelogar, un fonctionnaire de carrière, chargé des affaires humanitaires, dont l’épouse – Elizabeth Barchas Prelogar –  a pris le parti de travailleurs lesés par de grosses sociétés, d’électeurs noirs lésés par les Républicains, et autres devant la cour suprême des Etats-Unis en tant qu’assistante du représentant du ministère de la justice, et est maintenant une des 18 juristes de l’équipe du procureur spécial Mueller chargé d’enquêter sur Trump! On peut se demander comment son mari justifie ses actes qui vont totalement à l’encontre des valeurs défendues par son épouse. Mais on peut toujours trouver une justification à tout acte de bassesse.

Dans certains cas il faut, en plus de la crainte de l’autorité et la soumission, une bonne dose d’égoïsme et une totale absence d’empathie. Prenons le cas de Gene Hamilton, le jeune conseiller jusriste qui a écrit le mémorandum de fin de DACA. Fin octobre 2017 il avait 33 ans et un visage de chérubin. Des avocats représentant des jeunes titulaires de DACA l’ont interrogé dans le cadre d’une action en justice contre la toute récente décision du gouvernement d’y mettre fin. Vers la fin de sa déposition, l’avocate en chef, Karen Tumlin du National Immigration Law Center, a posé ces questions et obtenu ces réponses.

Gene Hamilton, ce jeune juriste au visage de chérubin a rédigé le memorandum mettant fin au DACA, quand il était au Department of Homeland Security, condamnant à l’illégalité 800.000 jeunes. Il se cache dans l’anonymat et on trouve très difficilement sa photo.

KT “Considérez-vous que la décision [de mettre fin à DACA] est une décision importante du Department of Homeland Security?”

GH “Qu’entendez-vous par” une décision importante? “”

KT “Une décision ayant un impact important sur le pays”

GH “Qu’entendez-vous par ‘impact important?’ Je ne sais pas si je peux vous donner une réponse à ce sujet”.

KT «Comment l’annulation de DACA affecterait-elle les perspectives d’éducation des bénéficiaires actuels?»

GH «Cela exigerait de moi que je connaisse les lois de tous les établissements d’enseignement des États-Unis, tous les réglements et procédures»

“Je n’en ai aucune idée”.

Antonio Alarcon, 22 ans, l’un des deux récipiendaires de DACA présents dans la pièce, était outré. “Voici la personne qui a changé ma vie?!” a-t-il confié par la suite à un journaliste du New Yorker. “J’avais l’impression que mon sang sortait de mon corps”.

Cela fait penser à Henry Kissinger, le secrétaire d’Etat sous Richard Nixon, qui a dit à son patron quelques jours après le sanglant coup d’Etat chilien du 11 septembre 1973 qui a fait des dizaines de milliers de victimes et changé le sort de tout un pays: “ce n’était rien de très grande conséquence”.

Le jeune titulaire DACA, Antonio Alarcón, a assisté à la déposition de Gene Hamilton qui n’a montré aucun remord ni responsabilité à détruire la vie de ces jeunes.
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On pourrait dire que Hamilton est un croyant. Au cours de son interrogation, il a reconnu qu’il trouvait que DACA était illégal, et en avoir discuté avec Stephen Miller et d’autres hauts officiels dès avant l’inauguration de Trump. Et avec son chef: «J’avais une relation de travail formidable avec Sessions quand il était sénateur et nous parlions presque tous les jours, voire plusieurs fois par jour». Hamilton a d’ailleurs quitté DHS dès que DACA est tombé et que la résiliation des TPS a été amorcée, pour rejoindre Sessions au ministère de la justice. De plus, il s’était porté volontaire pour travailler pour l’équipe de transition de Trump et l’une de ses tâches consistait à recommander des personnes pour les agences y compris DHS, ICE et le ministère de la Justice.

(Précédent TPS 5, suivant TPS 7)

(A suivre)

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