TPS: John Kelly a rencontré Jovenel Moise!

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Le Président Jovenel a essayé par tous les moyens pour rentrer dans les bonnes grâces de Kelly en le suppliant de changer de position de sorte qu’une nouvelle extension de 18 mois du TPS soit accordée puisque le pays n’est point et ne sera jamais en mesure de recevoir les soixante mille ressortissants haïtiens.

Mercredi dernier 31 Mai 2017, le patron de la sécurité intérieure des Etats-Unis, John Kelly a effectué une courte visite de deux heures en Haïti. Point n’est besoin de se demander si sa présence avait une certaine importance pour les Haïtiens tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du pays. En effet, le lundi 22 mai, il n’avait pas renouvelé le programme de Statut de Protection Temporaire (TPS), pour les Haïtiens ; et s’était seulement contenté de le prolonger  pour une période de 6 mois, tout en prenant le soin de souligner que : « Cette prolongation de six mois devrait permettre aux bénéficiaires haïtiens du TPS d’arranger leurs documents de voyage et de prendre d’autres dispositions nécessaires à leur départ final des États-Unis, et devrait également fournir au gouvernement haïtien le temps nécessaire pour se préparer au rapatriement futur de tous les bénéficiaires actuels du TPS »

C’est dire exactement que c’est ce dossier justement qui l’a porté à se rendre dans le pays. Arrivé à Port-au-Prince, Kelly a rencontré le président Jovenel Moise, le Premier ministre Jack Guy Lafontant et quelques membres de son gouvernement. Et le point brûlant a été en long et en large non seulement adressé, mais discuté. De cette conversation, rien n’a fuité. Même la presse n’en a rien su; mais on savait déjà que Kelly était venu personnellement pour faire part de la décision de l’Administration de Trump au Président de la République afin que ce dernier crée les conditions pour la réintégration des bénéficiaires du TPS en Haïti.

De gauche à droite John Kelly et Jovenel Moise

Le président Jovenel a essayé par tous les moyens pour renter dans les bonnes grâces de Kelly en le suppliant de changer de position de sorte qu’une nouvelle extension de 18 mois du TPS soit accordée puisque le pays n’est point et ne sera jamais en mesure de recevoir les soixante mille ressortissants haïtiens. Suite aux propos de Jovenel, Kelly aurait évoqué l’éventualité d’une quelconque extension du TPS. Une façon sans doute de mettre un terme aux litanies de Jovenel qui, pour sa part, se sentant embarrassé, s’est contenté de dire n’importe quoi pour masquer la réalité jusqu’à déclarer « Mais en fait, nous sommes en train de travailler ensemble non pas sur une affaire de prolongation de TPS seulement. Nous sommes en train de travailler pour voir comment Haïti peut améliorer la situation en matière d’affaires. Nous sommes en train de travailler avec le gouvernement américain pour attirer l’investissement privé américain, pour sortir de l’aide au développement qui est d’extrême importance pour nous aujourd’hui ».

Les membres de la délégation du Secrétaire américain à la Sécurité intérieure John Kelly et ceux du Président d’Haïti Jovenel Moise

Le Secrétaire américain à la Sécurité intérieure n’a pas eu l’amabilité de s’adresser à la presse haïtienne ; mais c’est dans la presse étrangère particulièrement le Miami Herald qu’il va révéler ses propos. « J’ai promis au président et au gouvernement que nous pouvions travailler ensemble sur une éventuelle extension du TPS », mais sur cette possibilité, John Kelly a répondu au Miami Herald « Je ne sais pas. Je ne sais vraiment pas ».

La Congressiste haitiano-américaine, Ludmya Bourdeau Love alias « Mia Love »

A cette fin, des membres du Congrès américain se sont solidarisés avec les ressortissants haïtiens et à son gouvernement. Ainsi la Congressiste haitiano-américaine, Ludmya Bourdeau Love alias « Mia Love » a déclaré dans un communiqué: « Bien que je sois heureuse que l’administration américaine ait accordé une extension du Statut de Protection Temporaire (TPS) pour Haïti, je ne suis pas convaincue que six mois suffisent. L’administration affirme que les conditions en Haïti se sont considérablement améliorées. Mais après avoir travaillé avec Operation Underground Railroad basé en Utah et coordonné avec des collègues du sous-comité du terrorisme et du financement illégal, les données indiquent que le pays confronte encore des défis importants ». Ensuite elle « estime que le Gouvernement américain devrait ajouter une autre année pour le délai de déportation des haïtiens bénéficiaires du TPS, parce qu’Haïti a encore du mal à se rétablir »

La Sénatrice démocrate Dianne Feinstein, de Californie

La Sénatrice démocrate Dianne Feinstein, de Californie n’est pas restée indifférente. Pour sa part « Haïti continue d’être l’un des pays les plus pauvres du monde et le pays le plus pauvre de l’hémisphère occidental. Alors que c’est une étape positive que le département ait étendu le TPS aux Haïtiens pendant six mois. Je crains que le Secrétaire Kelly ait indiqué qu’il ne serait pas prolongé à nouveau. Il n’y a tout simplement aucune garantie que la situation en Haïti s’améliorera considérablement pendant ce temps. »

Par ailleurs au cours de son interview à Miami Herald, Kelly a profité pour se positionner à l’encontre du régime actuel qui se démène comme diable en bénitier pour rétablir les Forces Armées d’Haïti sitôt le départ des soldats des forces occupantes de la Minustah. « Une armée c’est beaucoup d’argent pour un pays comme Haïti » […] Une armée qui n’a pas toujours une mission est un ‘Atelier du diable’ avec beaucoup de temps dans ses mains […] Je pense que l’argent disponible devrait être concentré sur la police nationale pour la rendre meilleure, plus professionnelle. « Ce dont ils ont besoin, c’est la police nationale, probablement une sous-unité au sein des gardes-frontières de la police nationale […] pour finalement ajouter « Nous avons toujours supporté une police civile pour assurer la sécurité d’Haïti. Nous avons dépensé beaucoup d’argent pour avoir une police professionnelle […] C’est difficile d’imaginer que les États-Unis soient prêts à donner une contribution financière à une force armée. Les contribuables, le Département d’État et la Maison-Blanche ne le verraient pas d’un bon œil » déclara t-il.

A bon entendeur, salut !

 

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