Tout augmente… sauf les salaires !

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La mesure concernant le soi-disant salaire minimum qui vient d’être annoncée par le régime de facto en place à partir des propositions faites par le Conseil Supérieur des Salaires (CSS) contrôlée par le patronat, peut être qualifiée de toute autre chose, sauf d’une augmentation des salaires des ouvriers. Cela, tout le monde le sait, les patrons mieux que quiconque.

En réalité, on retrouve là le traditionnel catalogue des sales coups contre les masses populaires. Ce n’est pas la première fois que pour berner la population haïtienne, les régimes au service de la bourgeoisie exploiteuse, vassaux de l’impérialisme, recourent à ce stratagème. Une démagogie salariale inappropriée, insignifiante, pour ne pas dire insolente qui n’est guère connectée avec la réalité présente que vivent les masses laborieuses.

D’ailleurs, Haïti est sans doute l’unique pays où il n’y a jamais eu, selon le Code du travail, en son article 137 fixant le salaire minimum, d’augmentation des salaires pour les ouvriers mais juste un ajustement salarial fait sur mesure. C’est un fait, les régimes capitalistes et le patronat s’opposent toujours aux hausses des salaires sous prétexte qu’elles alimentent l’inflation. Est-ce dans ce souci, depuis environ deux ans, qu’aucun ajustement n’a été effectué reflétant une violation flagrante de la loi, malgré l’augmentation de l’inflation à plus de 24% ? Ce qui est signe de mépris et d’insouciance à l’égard du peuple travailleur.

Tout augmente dans le pays. La vie est devenue de plus en plus chère. Il faut beaucoup  d’argents pour se loger, se nourrir, se déplacer. Dans les marchés des quartiers pauvres, les prix des produits alimentaires sont exorbitants. Pendant que les prix augmentent à une vitesse excessive et tendent à grimper davantage, les salaires des travailleurs stagnent, sans oublier qu’au mois de décembre dernier, le prix du pétrole est passé à la hausse.

Alors que le chômage est en constante augmentation, sans parler les conditions de vie de la population s’aggravant considérablement. Pour illustrer ce phénomène, la sagesse populaire haïtienne nous dicte : c’est seul le drapeau national qu’on monte et descend. Rien d’autre ! Et pourtant, la classe dirigeante s’entête à vouloir garder le contenu du panier de la ménagère de la classe ouvrière tel quel.

L’autre aspect du problème des salariés est le taux de change du dollar américain sur le marché national. La dépréciation de la gourde haïtienne par rapport à la monnaie américaine fait l’affaire des patrons et des banques. Vu le taux du dollar américain, le salaire minimum actuel comparé à celui d’il y a vingt ans est en forte régression.

Désormais, le dollar est utilisé dans la majorité des transactions financières, sauf le paiement des ouvriers qui continue de se faire en monnaie locale, presque considérée comme une monnaie de singe. La raison de ce grand écart permet aux patrons de dépenser moins qu’auparavant. A mesure que le dollar augmente, les salaires diminuent. Voilà pourquoi, la circulation du dollar américain n’est pas octroyée à la population. Même pour les transferts en US provenant des parents et familles d’ouvriers, les banques et les Maisons de transfert, à la demande du pouvoir politique, les délivrent en monnaie nationale de sorte que le pouvoir d’achat ou de fonctionnement des masses restent totalement précaires.

Vu le coût de la vie, le salaire minimum est considérablement diminué au lieu d’une quelconque amélioration. Ce dernier ajustement ne permettra pas à la population misérable de rattraper son pouvoir d’achat. En somme, avec un tel salaire, c’est la misère qui augmente et qui, par la même occasion, permet aux industriels de la sous-traitance et à l’oligarchie haïtienne de s’enrichir davantage !

C’est un pays détruit ! Car ce qu’on appelle salaire minimum est, en réalité, un salaire en dessous du minimum puisqu’on ne peut même pas manger avec…, disent les ouvriers qui manifestent depuis plusieurs semaines dans les rues. En fait, c’est l’illustration la plus parfaite de l’inégalité sociale pour ne pas dire du Code du  travail d’esclaves : tout pour les riches et rien pour les travailleurs, les créateurs de richesse.

Voilà pourquoi de profonds changements sont indispensables de sorte que le pays prenne soin de sa classe ouvrière. Nous du journal, Haïti Liberté, nous croyons fermement que cette loi imposée par cette classe dirigeante, cette bourgeoisie parasite alliée naturelle des impérialistes, peut être renversée par la force des travailleurs avec le soutien de la population tout entière. Par leur mobilisation organisée avec des dizaines et centaines de milliers ou des millions dans les rues du pays, ils peuvent le faire. Il est temps de finir avec ces gouvernements réformistes soumis aux exigences de la bourgeoisie et de l’impérialisme américain.

Et ce ne sont guère les principaux Accords dont sont partie prenante le secteur privé des affaires et certains patrons qui, selon les résolutions consensuelles de Montana-Pen, auront à participer à un quelconque Collège présidentiel pour mieux assurer leurs intérêts et continuer la sale besogne…

Une telle politique ou tout augmente sauf les salaires conduira inévitablement aux soulèvements sociaux et à la résistance populaire des travailleurs de sorte que le fruit de leur travail leur revienne et non pas aux banques et aux patronats. Les travailleurs doivent savoir qu’ils sont la force du changement. Pour mettre un terme à leur exploitation, ils doivent imposer un gouvernement qui soit le leur. Seul un gouvernement révolutionnaire des travailleurs, par les travailleurs, pour les travailleurs sera en mesure de faire réellement la différence.

Tout augmente : les vivres alimentaires, le coût de la vie, la peur du lendemain, l’écolage, l’essence, la corruption, le vol institutionnalisé, les viols, les kidnappings, l’impudence des charognards, les assassinats, le mensonge éhonté des autorités, les détournements de fonds publics. Oui, tout augmente, sauf les salaires des travailleurs !

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