Depuis quelques mois, certains signes venant de l’opposition haïtienne ne laissent aucun doute sur une éventuelle décantation en cours au sein de cette entité plurielle. Les diverses « Déclarations », Oloffson, Engagement de juillet, Déclaration du 21 août, Léogâne et autres initiatives venues de divers groupes politiques ou acteurs de la Société civile sur la transition politique qui se prépare étaient les prémices d’une implosion au sein de l’opposition. Il fallait s’y attendre. Plus l’on avance vers les dates fatidiques de la fin du mandat du Président de la République, plus les coups bas, les coups tordus, les dénonciations et fuites en avant vont apparaître dans le petit monde de la politique haïtienne. Les spécialistes appellent cette période : le moment des grandes manœuvres. Tous les observateurs politiques pressentaient l’éclatement au grand jour des désaccords qui bouillonnent parmi les leaders de l’opposition. Il y a eu des fuites volontaires à propos des contacts qui seraient en cours entre l’opposition et le pouvoir par l’entremise de son parti politique PHTK (Parti Haïti Tèt Kale).
Le nom de l’ex-sénateur et ancien Président du Sénat, Dr Kelly C. Bastien, a été cité à plusieurs reprises dans la presse et sur les réseaux sociaux au point où certains se demandaient dans quel intérêt. En même temps, l’intéressé lui-même montait au créneau pour faire des déclarations assez curieuses sur la future transition et l’hypothèse qu’il faudra compter avec le Président Jovenel Moïse pour préparer ledit pouvoir intérimaire, etc. Le nom du Président du Parti MOLAH, l’ex-sénateur Evallière Beauplan aussi tournait en boucle sur les réseaux sociaux dans une campagne folle faisant croire qu’il serait partant pour devenir ministre ou Premier ministre dans le cadre des négociations de l’opposition avec le Président Jovenel Moïse. Enfin, toujours dans les grandes manœuvres politiques qui se préparent, le pays et les observateurs politiques ont eu droit aux sorties inattendues dans les médias du sénateur et surtout de l’animal politique, fin connaisseur des intrigues politiques haïtiennes, Joseph Lambert dit Oncle Joe. On sentait qu’il allait se passer quelque chose dans le paysage politique haïtien dans les jours à venir. Mais quoi ? Quand ? C’est le chef de l’Etat qui, une fois encore, va précipiter les évènements et faire exploser la bulle qui couvrait les mésententes qui minent une partie de l’opposition.
Sans le savoir, avec l’accélération de toute une série d’initiatives devant accoucher du CEP du 22 septembre, Jovenel Moïse va pousser certains chefs de l’opposition à se positionner dans le processus politique qui doit forcément déboucher sur un gouvernement de transition soit en 2021 soit en 2022. Malgré tous les efforts de l’opposition plurielle pour renverser le locataire du Palais national, force est de constater que c’est le pouvoir qui tient en réalité le calendrier de la transition. Jovenel Moïse est le maitre de l’horloge. Il donne le ton. À chaque action qu’il entreprend, il provoque un électrochoc au sein de ses principaux opposants politiques. Dans la perspective des élections à venir et le référendum populaire que doit organiser le Conseil Electoral Provisoire (CEP) contesté par l’opposition et la Société civile, les lignes commencent à bouger dans un sens et dans l’autre.
Les leaders les plus radicaux de l’opposition se radicalisent un peu plus. Tandis que, d’autres, plus modérés ou cherchant à se faire une place au soleil, lâchent du lest et apparaissent plus souples sur leur position du début. C’est ainsi que l’opposition représentée par sa branche la plus radicale, le Secteur Démocratique et Populaire (SDP) dirigé par le triumvirat : André Michel, Nènèl Cassy et Marjorie Michel est rentrée dans une colère folle contre l’un des cadres de ce mouvement, Dr Kelly C. Bastien, qui a eu une rencontre secrète avec le chef du parti au pouvoir, le PHTK, Line Balthazar, sans avoir été mandaté, d’après eux, par le SDP. Une posture contestée par l’ancien Président du Sénat de la République qui jure sur son honneur que c’est bien au nom de ces dirigeants qu’il a rencontré le responsable du Parti Haïtien Tèt Kale.
Entre les deux parties, l’ex-sénateur Kelly C. Bastien et les trois chefs du Secteur Démocratique et Populaire André Michel, Marjorie Michel et Nénèl Cassy, la tension devenait exécrable depuis que la nouvelle de cette rencontre a été rendue publique sur les réseaux sociaux et dans la presse. D’un côté, le Dr Bastien affirme avoir été mandaté par SDP pour prendre part à cette rencontre avec le PHTK dans le cadre d’une discussion sur la situation politique et sociale du pays en vue de trouver un accord avec le pouvoir. Selon Kelly C. Bastien, si c’est lui qui a été délégué à ce tête à tête avec le dirigeant du parti du Président Jovenel Moïse, c’est parce qu’aucun des trois leaders du SDP n’a voulu accepter ni endosser sa participation à cette fameuse rencontre avec Line Balthazar. Dans une longue note en guise de mise au point, l’ancien sénateur s’est livré à un exercice explicatif afin, dit-il, de laver son honneur qui serait mis en cause par les responsables du SDP qui contestent avec véhémence les déclarations du Dr Kelly C. Bastien.
Le pire pour celui-ci, c’est le fait que les dirigeants se lancent dans une opération qui vise à le faire passer pour un traître tout en refusant d’accepter que ce sont eux qui lui avaient confié cette mission périlleuse et ingrate qui, à la longue, pourrait mettre en péril son avenir politique dans la mesure où il apparaît aux yeux des militants du mouvement et du grand public comme un traître à la cause de la démocratie. Ne pouvant porter seul ce fardeau, il a cité nommément Me André Michel, Nènèl Cassy et Marjorie Michel comme étant ceux qui l’avaient chargé de porter discrètement les revendications du Secteur Démocratique et Populaire aux responsables du PHTK, autant dire au Président Jovenel Moïse. Refusant d’endosser seul ce lourd fardeau et ce secret, il préfère rendre publique sa participation à la rencontre non pas à titre personnel mais au nom du collectif SDP dans le cadre d’une négociation entre l’opposition et le pouvoir. Ce que conteste évidemment le trio du SDP peut-être après l’échec des Pourparlers avec les proches du pouvoir. En tout cas, cette attitude n’a pas plu à un Kelly C. Bastion très amer qui a préféré abandonner le navire du Secteur Démocratique et Populaire en claquant les portes de ce mouvement radical qui n’entend, selon ses dirigeants, rien négocier avec le régime PHTK ni avec le Président Jovenel Moïse en particulier.
Dans sa longue missive qui est en quelque sorte un règlement de compte entre ex-camarades, il en a profité pour laver les linges sales de la famille sur la place publique, Kelly C. Bastien a annoncé sa démission de ce mouvement de l’opposition radicale. Il écrit : « Pour la vérité et pour l’histoire, j’ai été mandaté par le Secteur Démocratique et Populaire pour rencontrer Monsieur Line Balthazar qui a requis de nous une passerelle de discussion interinstitutionnelle sur des dossiers éminemment politiques. Au rang de celles et ceux qui m’ont habilité à rencontrer le dirigeant du parti PHTK, je peux citer le sénateur Nènel Cassy, Madame Marjorie Michel, Maitre André Michel, entre autres. À ce sujet il ne saurait avoir lieu de parler de dérogation de ma part aux principes du secteur qui m’a lui-même donné mandat ». Piqués au vif, les trois poids lourds du Secteur Démocratique et Populaire n’ont pas tardé à rétorquer du tac au tac à la note du démissionnaire qui n’a pas été de main morte pour donner un cours de patriotisme et de « realpolitik » (politique réaliste) à ses anciens camarades de l’opposition.
Dans la note publique dans laquelle ils prennent le contre-pied des dires de Kelly C. Bastion, les trois dirigeants mettent au défi ce dernier de rendre public ou de présenter le mandat qu’il a eu du SDP pour aller négocier avec le patron du PHTK. Selon eux, « Personne et vraiment personne n’a été mandaté pour rencontrer les dirigeants du PHTK, Line Balthazar, Jovenel Moïse et consorts. Si rencontres il y a eu, elles ne concernent pas le Secteur Démocratique et Populaire. Elles n’engagent que celles et ceux qui y auraient pris part. Que celui ou celle qui aurait un quelconque mandat qui lui a été délivré en ce sens le présente à la presse et à la nation pour éclairer l’opinion publique » disent-ils. Pourtant, malgré le démenti de l’organisation politique, le doute persiste dans l’opinion après les révélations de l’ancien sénateur du Nord qui a précisé dans quelles conditions cette rencontre a eu lieu.
Mais, surtout sept (7) autres hauts dirigeants du Secteur Démocratique et Populaire, dans une note de presse datant du jeudi 1er octobre 2020, ont confirmé les dires de l’ancien Président du Sénat et ont apporté d’autres précisions ne laissant aucun doute sur le fait. En effet, dans cette note intitulée « Nòt pou listwa ak laverite » portant la signature de Joseph Manès Louis, Schiler Louidor, Ricard Pierre, Kelly C. Bastien, Evallière Beauplan, Renord Joseph (Tiko) et Wilkenson Bruna, on peut lire « Dans le sens des revendications du peuple, le 27 juillet 2020, le sénateur Kelly C. Bastien, un membre du Secteur Démocratique, nous avait informé que Line Balthazar, représentant du PHTK, lui avait demandé une rencontre sur la crise politique. Aucun membre du Secteur Démocratique présent à ce moment-là n’était opposé à cette rencontre. E nou menm te mande senatè Kely C. Bastien pou li mande Line Balthazar pou « PHTK sòti yon nòt pou di Jovenel dwe kite pouvwa a 7 fevriye 2021 pou pita. Aprè rankont sa a, senatè Kely te bay yon rapò vèbal nan rankont regilye sektè ya nan Delmas 60 pyès manm sektè ya kite prezan pat konteste rapò a. Li enpòtan tou pou n siyale ke Senatè Antonio Cheramy te la nan rankont sa a, men li te gentan ale lè senatè Kely tap enfòme nou sou demann Line BALTHAZAR ».
Kelly Bastien en a profité pour laver les linges sales de la famille sur la place publique
Avec cette prise de position des 7 membres influents du SDP qui contredisent la note de Me André Michel, Nènèl Cassy et Marjorie Michel, l’organisation politique la plus radicale dans sa ligne politique contre le Président Jovenel Moïse se déchire au moment où elle préparait un mini congrès qui devait se tenir dans la ville de Léogâne le vendredi 2 octobre 2020. D’ailleurs, lors de ce congrès qui a eu lieu dans un climat d’insécurité terrible où des autocars qui ramenaient les congressistes sur le lieu ont essuyé des tirs nourris de la part d’individus masqués, l’ex-député de Léogâne, Jean Danton Léger, et Me André Michel ont proclamé « À partir d’aujourd’hui, nous reprenons pacifiquement le macadam. Nous sommes constamment mobilisés jusqu’à l’obtention de la démission de Jovenel Moïse. Nous ne sommes pas dans une logique de ôte- toi que je m’y mette.
« Nous ne cherchons pas un poste de Premier ministre. Le combat commence aujourd’hui. Le 16 octobre sera une grande journée de combat avec pour objectif le départ de Jovenel Moïse avant le 7 février 2021 ». Outre les désaccords et la division qu’a provoqués cette affaire, il y a une vérité dont aucune des parties ne peut nier l’évidence. Il s’agit des multiples rencontres secrètes qui ont eu lieu entre certains leaders de l’opposition et le clan PHTK. Tout le monde se rappelle les rencontres qui ont eu lieu l’année dernière (2019) à l’hôtel Kinam et l’Accord qu’il y a eu entre les différentes organisations politiques y compris le PHTK. Or, selon le Président de ce parti : « Les contacts ne sont jamais rompus avec les responsables et beaucoup de partis politiques de l’opposition poursuivent discrètement les Pourparlers avec PHTK en vue de trouver un accord global, sauf qu’aucun consensus n’a encore été trouvé mais les discussions continuent entre nous » avait déclaré Line Balthazar il n’y a pas longtemps. Il se trouve qu’en faisant cette déclaration, le chef du parti au pouvoir voulait briser un tabou, le mythe qui veut faire croire qu’entre l’opposition et le pouvoir il n’y a aucun contact.
Derrière cette déclaration, Line Balthazar voulait non seulement démontrer que contrairement à ce que disent publiquement certains leaders de l’opposition plurielle et à ce qu’ils font discrètement, il y a un océan. Par conséquent, le Président Jovenel Moïse n’a jamais perdu l’espoir de trouver un jour un consensus avec les chefs des partis. Sauf qu’avec cette sortie du responsable de PHTK, la plupart des dirigeants des Partis se sentent menacés dans leur intégrité politique. Ils sentent qu’ils risquent d’être mis à découvert car il suffit de gratter un peu pour trouver quelles sont ces organisations qui négocient secrètement avec le pouvoir alors même que leurs chefs appellent constamment à la mobilisation générale pour le renversement du Président Jovenel Moïse ou font semblant de se radicaliser davantage.
En vendant la mèche, Line Balthazar ne fait que fragiliser la position de certains leaders politiques du Secteur Démocratique et Populaire qui font partie ou du moins qui faisaient partie intégrante des organisations politiques qui négocient avec le PHTK et le pouvoir loin des tapages que Me André Michel et ses amis font sur le macadam de Port-au-Prince et ses environs. Selon certains, s’il y a trahison, c’est bien Kelly C. Bastien qui a été trahi ou piégé puisqu’il était bien en mission commandée pour le compte du Secteur Démocratique et Populaire. Vu que l’affaire s’est ébruitée, il ne souhaite porter seul le chapeau de l’échec des négociations secrètes avec le pouvoir et PHTK. Mais, il faut se rappeler certaines déclarations de Kelly C. Bastien les semaines précédant sa démission du SDP, ses prises de position qui mettent en avant la transition qui ne serait pas possible sans l’accord du chef de l’Etat. Sans doute, à ce moment, Kelly C. Bastien était dans l’esprit des Pourparlers confiant qu’il s’exprimait au nom de l’opposition et ayant eu mandat de ses amis pour commencer à conditionner la population vers ce qui serait possible, c’est-à-dire vers une cohabitation politique avec le Président Jovenel Moïse.
Un discours qui va à contre-courant de la position officielle du Secteur Démocratique et Populaire. Mais dans le même sens que celui de l’ancien ministre de la justice PHTK, Michel Brunache, qui, lui non plus, ne croit pas à une transition sans Jovenel Moïse. D’ailleurs, d’après cet ancien haut dignitaire du régime, le pays se trouve de fait en situation de transition politique sauf que c’est Jovenel Moïse qui en a les commandes. « Demain, je peux changer d’avis. Pour le moment, ce n’est pas une porte de sortie, parce que l’opposition que nous avons, en ce moment, ne représente pas des institutions. Nous avons des opposants politiques qui étaient des concurrents politiques ayant perdu les élections au suffrage universel, qui, durant près d’un an et demi, ont occupé le macadam. Ils ont perdu beaucoup de plumes par rapport à la mobilisation. Honnêtement, je ne vois pas comment ils peuvent imposer une transition » avance Michel Brunache. Finalement, tout a été trop vite.
Line Balthazar qui cherchait à démontrer que tout n’est pas perdu pour Jovenel Moïse a trop parlé et ses déclarations ont certainement fait paniquer certains chefs de l’opposition, entre autres Me André Michel, Nènèl Cassy et Marjorie Michel, qui voulaient jouer double jeu et qui ont préféré sacrifier l’un des leurs au lieu d’endosser la mission secrète de leur envoyé spécial, le modéré Dr Kelly C. Bastien. La division et la critique sont telles au sein de l’opposition suite à cette affaire de rencontre avec le PHTK, que l’ancien sénateur Evallière Beauplan fait l’objet d’énormes critiques. Le parti MOLHA dont il est le Président a pris sa défense dans une note de presse dans laquelle le MOLHA apporte tout son soutien à son chef : « Nous jurons pour l’édification de toutes et tous, que le docteur Evallière Beauplan bénéficie jusqu’à cette date de notre entière confiance et nous affirmons solennellement qu’il n’a jamais été en consultation avec qui que ce soit et réitérons qu’il ne sera jamais ministre, voire Premier ministre de Jovenel Moïse », rapporte cette note qui date du 30 septembre 2020 et portant la signature des 14 membres du Directoire de cette organisation politique.
A la lumière de cette curieuse histoire de tractation politique en catimini qui, en vérité, n’est pas une honte en soi et ce n’est ni la première ni la dernière fois que cela se produit dans la lutte politique, d’autres têtes commencent à sortir de l’eau ou du moins d’autres crocodiles politiques du terroir sortent du marécage et s’aventurent sur la place publique. C’est le cas du sénateur du Sud-Est, Joseph Lambert qui a fait la semaine dernière deux sorties médiatiques qui attirent l’attention. Dans une note de presse rendue publique le lundi 28 septembre 2020, le sénateur Lambert opte pour un accord politique entre tous les acteurs afin de permettre un retour à la norme constitutionnelle : « Le chef de l’État a tort de confectionner, de cette manière, un Conseil Electoral Provisoire (CEP) auquel il a confié un mandat impossible. C’est avec raison que de très nombreuses organisations et personnalités s’insurgent contre cette initiative qui, heureusement, n’a pas été accueillie par la Cour de cassation de la République.
Le dialogue est incontournable, même s’il est très tard, même si les contradictions sont profondes. Seul un accord politique, de bonne foi, entre le Pouvoir Exécutif, le Sénat de la République, l’opposition et la Société civile pourra permettre la mise en place des mécanismes utiles au retour nécessaire à l’État de droit », pense l’ancien Président du Sénat dont le nom circule régulièrement comme étant un potentiel Premier ministre de Jovenel Moïse. Voulant rester sur une position médiane, le sénateur qui fut un temps un proche Conseiller politique de l’ex-Président Michel Martelly, le père politique de l’actuel chef de l’Etat, critique d’une part la mise en place d’un CEP sans consensus politique, une façon d’attirer la sympathie de l’opposition, et d’autre part il se positionne dans l’éventualité que le poste de Premier ministre viendrait à être libéré. Joseph Lambert est dans la prospection. Comme par exemple quand il constate que la Constitution de 1987 et amendée n’a pas de provision légale pour un deuxième Conseil Electoral Provisoire, une façon de dire que tous les CEP provisoires ne sont pas constitutionnels tout comme « Oncle Joe » regrette que le Conseil Electoral Permanent prévu depuis 1987 n’a jamais été constitué.
En l’occurrence, le Président de la République, Jovenel Moïse, a raison de vouloir promulguer une nouvelle Constitution qui serait peut-être plus adaptable au régime et aux mœurs politiques haïtiens. En tout cas, le sénateur Joseph Lambert, celui qui connaît mieux que quiconque les rouages et les aléas politiques et institutionnels d’Haïti, décide de briser le silence qu’il s’était imposé depuis des mois pour se positionner sur l’échiquier et participer dans les débats d’actualité qui se font sur divers sujets, particulièrement sur les élections, le référendum et la nouvelle Constitution. Car, même ce vieux loup politique constate que « Depuis le deuxième lundi du mois de janvier 2020, Haïti a rompu d’avec l’ordre constitutionnel et démocratique. Toutes les considérations s’accordent à reconnaitre que cette rupture constitue un coup sévère à la jeune démocratie haïtienne, cette structure inachevée qui appelle au combat permanent, à l’implication de plus en plus d’hommes et de femmes capables de réfléchir sur la logique de nos contrariétés et d’envisager l’opportunité d’un retour à l’État de droit » a conclu l’ancien homme fort du Sénat de la République qui, sans doute, cherche un second souffle.
C.C