République Dominicaine : les travailleurs du sucre face au gouvernement !

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Un travailleur blessé lors de la répression du gouvernement dominicain

Le gouvernement a écrasé par le sang et le feu les protestations des travailleurs du Consortium central du sucre : Assez de surexploitation et de semi-esclavage !

 

Des agents militaires et policiers ont attaqué une grève des travailleurs de la canne à sucre du Consortium central du sucre (CAC) à Batey 5, le 26 mai, laissant au moins 14 travailleurs blessés par armes à feu, couteaux, fractures et autres blessures graves. Lors de l’attaque, les répresseurs ont utilisé des machines lourdes et ont tiré des balles et des plombs sur les travailleurs qui exerçaient la veille leur droit d’arrêter le travail face aux abus de l’entreprise.

Après l’attentat, la Direction générale de l’immigration (DGM) a procédé à l’expulsion de plus de soixante travailleurs arbitrairement détenus, alors qu’ils se trouvaient dans le pays en situation d’immigration régulière, avec un contrat en cours et un visa de travail. Ce crime atroce contre la classe ouvrière démontre l’absence de libertés démocratiques fondamentales telles que la liberté d’association, ainsi que la persistance de formes de semi-esclavage et de travail forcé dans le pays.

Un autre travailleur blessé lors de la répression du gouvernement dominicain

Il est très grave que la police et l’armée interviennent dans un conflit du travail pour écraser la protestation des travailleurs et que la DGM procède à des expulsions arbitraires en violation de la loi sur l’immigration. L’utilisation du DGM pour expulser les travailleurs et les empêcher de recevoir l’intégralité de leur salaire et de leurs avantages sociaux est une fois de plus confirmée, agissant comme une branche paramilitaire des employeurs. Le ministère du Travail, historiquement complice du travail forcé dans l’industrie sucrière et qui l’a défendu au niveau national et international dans le cas Central Romana, est également chargé de protéger les capitalistes dominicains et guatémaltèques du CAC. Cette entreprise est celle qui paie le montant le plus bas par tonne de canne coupée, moins de cent pesos, un montant encore inférieur à ceux payés par Central Romana et la CAEI, déjà misérables.

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Au Batey 5, un climat de terrorisme patronal s’est installé et un grand secret règne, ce qui, ajouté à la complicité des principaux médias, a empêché que soient connus plus de détails sur cette brutale répression antiouvrière.

La bureaucratie syndicale du CNUS s’est également rendue complice de ce crime « public-privé », puisqu’il existe dans cette entreprise un syndicat qui, face à la répression et aux déportations, n’a rien fait pour défendre les travailleurs en lutte, pas même en publiant une déclaration dénonçant les actions du gouvernement et de l’entreprise. Ce n’est pas surprenant, puisque le président Abinader a été orateur au congrès du CNUS en 2021 et que son leader à vie Pepe Abreu, qui bénéficie d’une importante pension privilégiée accordée par le gouvernement, s’est prononcé dans le passé en faveur des entreprises sucrières, face aux plaintes pour violations des droits du travail et travail forcé, et a toujours été un agent servile des gouvernements PLD et PRM. Les organisations syndicales internationales CSA et CSI ont comme membre le CNUS, un appareil bureaucratique raciste directement complice du travail forcé dans l’industrie sucrière.

L’entreprise, à capitaux guatémaltèques et dominicains, loue des terrains et des actifs appartenant à l’État dominicain, suite au processus de privatisation mené par le premier gouvernement du PLD à la fin des années 90. Ces capitalistes ont fraudé l’État dominicain, selon  une plainte de l’Articulation Nationale Paysanne devant le PGR en 2020, en ne payant pas les loyers à l’État, en plus l’entreprise a expulsé les agriculteurs de leurs terres, détruisant leurs récoltes, ce qui a généré des protestations ces dernières années dans la région, notamment un camp paysan permanent connu sous le nom de Camp Libertad. Les communautés paysannes ont également subi des arrestations arbitraires et ont dénoncé la contamination et la thésaurisation de l’eau par l’entreprise.

Nous nous joignons à la demande populaire visant à mettre un terme à la location des terres de l’État aux exploitants de la CAC. Il est temps de mener des mobilisations unitaires parmi les organisations ouvrières et paysannes de tout le pays contre cette entreprise exploiteuse. Nous exigeons que le Bureau du Procureur général cesse sa complicité avec les crimes du PN, de l’armée et de la DGM contre les travailleurs immigrés haïtiens et agisse contre la répression et les détentions arbitraires. Nous appelons les organisations syndicales du monde entier à rejeter le semi-esclavage auquel sont soumis les travailleurs de la canne à sucre et à exiger que le gouvernement de Luis Abinader respecte les droits du travail et verse immédiatement des retraites aux travailleurs retraités de la canne à sucre, ainsi qu’une indemnisation aux travailleurs réprimés de Batey 5. .

Arrêtez la politique anti-ouvrière du gouvernement ! Châtiment des membres corrompus et répressifs du PN, de la DGM et des militaires ! Révocation immédiate de la concession au Central Sugar Consortium ! Solidarité internationale avec les travailleurs de la canne à sucre !

 

Mouvement socialiste des travailleurs de la République dominicaine 3 juin 2024

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