Le directeur général de l’Immigration, Venancio Alcántara, a indiqué que plus de 250 000 étrangers illégaux ont été expulsés en 2023, en raison des actions de mise en œuvre des politiques d’immigration. Bien que les expulsions soient effectuées dans le cadre du respect des droits de l’homme, de l’intégrité des personnes et des accords internationaux, le responsable a souligné que des procédures légales strictes sont suivies.
« Nous allons terminer l’année 2023 avec plus de 250 000 déportés étrangers, toujours dans le respect des droits de l’homme, en adhérant à tous les codes, aux traités internationaux que nous avons signés et sans offenser personne », a-t-il déclaré.
Le chiffre publié par le chef de l’Immigration dépasse les 154,333 personnes en situation irrégulière qui ont été expulsées au cours de l’année 2022, la « grande majorité » d’entre elles étant de nationalité haïtienne.
Pourtant selon le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) entre le mois de janvier et novembre 2023, le nombre total de ressortissants haïtiens rentrés au pays s’élève à 492 140, répartis entre 224 614 rapatriés, 216 030 retours spontanés et 51 496 refoulés, parmi lesquels 8 147 femmes enceintes et 16 813 mineurs non-accompagnés.
Le GARR signale également 23 147 cas de déportations, 29 655 retours volontaires et 7 924 cas de refoulement enregistrés au cours du seul mois de novembre. Parmi ces derniers, on compte 31 560 hommes, 18 577 femmes (dont 1 408 femmes enceintes), 5 802 garçonnets, 4 787 fillettes et 3 419 mineurs non-accompagnés.
Le GARR n’a jamais manqué de dénoncer les conditions inhumaines entourant les vagues de rapatriements, qui ne font que s’aggraver à chaque déportation. Les migrants dont la majorité sont des travailleurs ont toujours été victimes de mauvais traitements physiques, des viols, de la destruction de leurs pièces d’identité lors de leur capture, et sont souvent emprisonnés par les agents dominicains.
«Les forces de l’ordre dominicaines recourent fréquemment à un usage excessif de gaz lacrymogène contre les citoyens haïtiens. Lors de leurs arrestations, ils sont battus avec des bâtons ou des armes à feu, traqués jour et nuit, et contraints de se cacher chez eux. Ils n’ont pas accès aux soins de santé, même dans des situations d’urgence comme les femmes en travail. Les agents retirent les malades haïtiens de leur lit d’hôpital pour les jeter en prison, » a fait savoir le militant des droits humains Sam Guillaume, responsable de la communication et du plaidoyer au sein de l’équipe du GARR.