Qu’on ne s’y trompe pas !

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Les jours, les semaines et les mois qui vont suivre seront très décisifs, mais ils pourraient bien aboutir comme de coutume à rien d’autre qu’au même rebondissement c’est-à-dire à un retour à la case-départ, à la même routine de marches et démarches politiciennes au sein de l’opposition traditionnelle et de gesticulations éhontées du pouvoir.

Le dernier coup de pouce de l’ambassade des Etats-Unis en Haïti forçant le pouvoir à mettre en place un Conseil Electoral Provisoire truqué n’a pas porté le fruit escompté. Des voix courageuses se sont élevées même au sein de leur propre classe politique pour dénoncer ce faux pas.  Le pouvoir en agonie n’a rien gagné à cette audace effrontée, au contraire il est sorti considérablement faibli, désavoué par plus d’un.

Le coup de grâce est venu des juges de la Cour de cassation qui se sont écartés de la mêlée, laissant tout bonnement les acteurs de l’ambassade et du pouvoir pris à leur propre piège tout en essayant de s’en sortir de ce marasme honteux.

Cette vaste montagne stratégique n’a accouché que d’une souris pour ne pas dire rien du tout. L’ambassade américaine s’est servie d’une mauvaise carte qui démontre clairement leur malhonnêteté dans la crise haïtienne et qui est la cause de la situation qui continue de se détériorer à un rythme accéléré.

dans son fond, cet accord de compromis proposé par Lambert est pour encourager l’exploitation éhontée d’un peuple

La situation est d’autant plus périlleuse dans le monde malsain du PHTK, que d’anciens cadres de la maison ont été vite appelés pour porter secours dans ce climat de tension et de confusion. C’est dans ce contexte que nous devrions comprendre la réapparition du Sénateur du Sud, Joseph Lambert, qui dans une note publiée le lundi 28 septembre propose qu’« un  accord politique sincère pour sortir le pays de cette crise » soit mis en place.

« Il y va de l’intérêt général que, leçon apprise, les acteurs évitent de répéter l’échec et qu’ils prennent l’option des actions pensées pour le bien-être collectif, sans empressement ni légèreté » a-t-il fait savoir.

Et à Jovenel Moise, lui comme un poisson abandonné sur la plage de renchérir à Port-de-Paix en tendant un rameau d’oliviers à ses frères de classe de l’opposition: « Je me réjouis de voir certaines personnes qui m’étaient opposées venir à ma rencontre dans le Nord-Ouest. J’invite toute la classe politique à me rejoindre pour faire une violence positive sur les problèmes du pays. Je vous aime. Je vous adore. On doit s’associer pour sauver ce pays. Nous devons vivre ensemble ou périr ensemble »

Pour ensuite ajouter : « On voulait nous liguer les uns contre les autres, mais moi, je ne veux plus me battre. Ensemble on peut travailler pour le bonheur du pays et des générations futures. Il est tard mais pas trop tard »

Ces faits qui marquent l’actualité politique montrent que, dans son fond, cet accord de compromis proposé par Lambert n’est pas pour sonner le glas d’une classe politique qui d’année en année ne parvient qu’à survivre à des crises toujours plus fréquentes, mais pour encourager l’exploitation éhontée d’un peuple qui devrait être le premier bénéficiaire de ses richesses malheureusement qui continue à croupir dans la misère et l’exploitation et dans des situations artificiellement provoquées.

Qu’on ne s’y trompe pas. Il faut être clair que toutes les voies ne mènent guère à la lutte du peuple. L’enjeu de cette classe politique est de faire du peuple une inépuisable vache à lait.

Que ceux qui comptent sur Trump ou Biden sachent que les forces vives de la nation que représentent les masses laborieuses traceront la voie à suivre contre les stratèges des puissances impérialistes qui veulent continuer à nous faire patauger dans la boue.  C’est dire que les jours de tout régime n’aspirant pas aux aspirations des masses à un changement social sont comptés.

Les derniers événements survenus ont mis en évidence le danger que constitue le maintien en survie d’un tel régime et de ses suppôts.

Qui ignore que la santé se vend aux enchères ? Que dans l’enseignement la situation dégénère et qu’un mécontentement gronde à cause des salaires insignifiants des travailleurs et des professeurs ?

Sans vouloir faire concurrence à  la Pythie de Delphes, il y a une chose pressentie qu’on peut d’ores et déjà dévoiler puisque les options choisies pour résoudre cette crise structurelle qui sévit dans le pays ne font que le dégrader et conduire le peuple à résister davantage contre le système capitaliste : la révolte des masses organisées et déterminées.

Qu’on ne s’y trompe donc ! La lumière au bout du tunnel de la longanimité populaire n’est pas loin à travers lequel ce système corrompu, ses thuriféraires, ses défenseurs, ses gangs terroristes et ses lèche-culs empressés s’écrouleront sous le poids des masses organisées et révoltées.

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