Qui sont les ennemis du peuple?

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Ces derniers temps, beaucoup de compatriotes qui sans aucun doute veulent et rêvent d’un changement dans notre pays nous demandent pourquoi nous sommes si acerbes dans nos critiques envers la présente opposition au régime en place ?

Pour apporter un élément de réponse à cette question, il nous faut tout d’abord signaler que depuis la rupture du Pont Rouge on ne pratique qu’une seule politique en Haïti, celle qui ne correspond jamais aux aspirations profondes des masses populaires.

En effet, les ennemis héréditaires du peuple font feu de tout bois pour trahir sa noble cause. Les ennemis du peuple sont ceux qui lui ressemblent, sont de la même origine de classe mais dont leur position de classe les force à mentir effrontément au peuple. Ils font leurs les revendications quotidiennes du peuple et pourtant, ils ne travaillent que pour renforcer les intérêts des classes dominantes.

Bien souvent et surtout lors des élections, ils promettent monts et merveilles pour ensuite tourner le dos au peuple juste après leur victoire, en montrant leur vrai visage en tant qu’employés au service du patron impérial.

C’est au sein de l’opposition agissante que vivent ces individus, ennemis moqueurs et méprisants du peuple. Pour les reconnaitre, il suffit de comparer ce qu’ils disent avec ce qu’ils font : propos et actions sont toujours contradictoires. Ils ne prennent aucune position en termes d’une lutte de classe et n’ont jamais osé critiquer l’impérialisme. Il y en a d’autres qui se montrent très fougueux et pourtant ce sont des cinquièmes colonnes, des caméléons arc-en-ciel qui portent un masque populaire pour mieux tromper les masses.

C’est au sein de l’opposition agissante que vivent ces individus, ennemis moqueurs et méprisants du peuple.

Il n’y a pas de pires ennemis que ceux qui marchent avec vous et qui ne font qu’attendre un signal ou le moment opportun pour vous poignarder comme l’illustre bien des cas sur le plan national et, plus récemment sur l’échiquier international, celui du président actuel de l’Equateur Lenin Moreno face à la « Révolution Citoyenne » et à l’ex-président Correa.

La trahison est le propre de la majorité des acteurs de la classe moyenne ; cette petite bourgeoisie sans conscience a le caractère et le tempérament des semelles de soulier. Elle n’est qu’un pont entre la bourgeoisie et le peuple, espion à dessein et n’a que la seule conviction de ramper jusqu’au bout.

L’adversaire, en l’occurrence la bourgeoisie et ses alliés, reste conséquente avec ses positions de classe. Elle ne navigue guère entre les deux classes, sauf ceux qui ont choisi de commettre ce que le regretté révolutionnaire Amilcar Cabral avait qualifié de «suicide de classe». Nous les applaudissons chaudement !

Nous autres, la raison pour laquelle nous concentrons nos efforts sur l’opposition, c’est du fait que malgré qu’elle soit proche des masses, elle parle souvent le langage d’un révolté en prônant un discours enflammé de changements de système ; mais ce qui est pire, pour faire de l’amalgame, créer la confusion, c’est elle aussi qui se prête à se laisser utiliser, manipuler par les forces obscurantistes à dessein de consolider le système d’exploitation et de corruption et par-dessus le marché de combattre énergiquement et violemment les masses.

Notre préoccupation majeure n’est pas uniquement de combattre l’adversaire que représente le pouvoir actuel mais de rester vigilant et de mener une lutte idéologique constante contre les idéologues de la petite bourgeoisie, qui ne sont pour la plupart que des traitres à visage découvert. Pour combattre l’adversaire principal et préparer une lutte contre les forces impérialistes et ses alliés de la bourgeoisie, il faut coûte que coûte et tout d’abord gagner la bataille idéologique contre cette classe intermédiaire, ce « chock absorber », cet amortisseur que représente cette petite bourgeoisie réactionnaire.

C’est ce qui rend la lutte des masses plus complexe et difficile, puisqu’elle lutte non seulement contre le régime au pouvoir qui n’est qu’un simple adversaire, un instrument au service des forces économiques exploitantes, mais aussi contre cette catégorie d’opportunistes qui ne luttent que pour remplacer l’élite au pouvoir ou s’y substituer. Les masses doivent s’en libérer !

L’étape première et indispensable est donc de se libérer de l’emprise des opportunistes de la classe moyenne. Il est clair que ce n’est pas le verbiage quotidien des candidats à la présidence, des sénateurs ou députés du Parlement croupion qui feront reculer les mercenaires du pouvoir et mettront fin à leur macabre dessein. Ce que demande la lutte aujourd’hui, ce sont des militants authentiques, des révolutionnaires anti-impérialistes dignes et dynamiques capable de conduire la lutte sur le droit chemin du socialisme et du développement économique.

Les vrais ennemis du peuple sont au sein même du peuple !

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