Quelle Alternative ?

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Une fois de plus le pays se retrouve l’otage des puissances réactionnaires et de leurs agents locaux qui privent le peuple de son droit légitime à la paix et à la liberté.  Il semble n’y avoir aucune limite à la profondeur de l’abîme dans lequel des politiciens crapuleux, surtout ceux attelés au char des pays impérialistes, sont impatients à le précipiter. 

Une confrontation directe entre le gouvernement et l’opposition pro-occidentaux a pris une tournure inquiétante, sans précédent. Le 14 février dernier, l’opposition au cours d’une très forte démonstration a manifesté dans certaines rues de la Capitale et le gouvernement lui-même s’est offert 3 journées de Carnaval national à Port-de paix pour instrumentaliser une propagande populaire au nom de Jovenel Moise.

Deux prises de position sans cesse erronées, complémentaires sans aucun résultat. Le pouvoir entend se rassurer pour tenir intact l’appareil d’état ; pourtant, l’opposition elle-même, une façade trompeuse sans aucun programme essaie de nager pour sortir de son slogan sans fondement de transition basée sur une prétendue rupture se ramenant à la pratique du « tout change pour que rien ne change. »

Leur rôle est de consolider le plus possible cette oligarchie antinationale en tant que classe dirigeante.

Il est clair que Jovenel Moise n’est pas fort, ironiquement il ne fait que résister aux faiblesses de cette  majorité d’opportunistes, de démagogues bien connus, par surcroit candidats à la présidence et qui sont supposés s’opposer à lui.

Ni le pouvoir ni cette opposition ne peuvent tourner la page. Leur rôle est de consolider le plus possible cette oligarchie antinationale en tant que classe dirigeante. Ils ne peuvent remettre en cause les institutions qui sont toutes à ce point antidémocratiques. 

Tout ce que nous pouvons attendre de cette classe politique, c’est l’intensification de l’exploitation des masses laborieuses dans l’intérêt des sociétés multinationales, des industriels qui vivent et profitent tous de nos souffrances.

C’est fort de cette conviction que nous autres de Haïti Liberté, nous ne voulons pas rester de simples spectateurs, assistant pour le moment précis à la mise en croix de notre pays et de son peuple qui ont tant lutté pour être libres et souverains !

Nous nous inscrivons clairement dans un combat d’alternative de classe contre ces deux fractions servant la même politique, celle de contrôle de l’appareil d’état au bénéfice des capitalistes tout en réduisant à la misère, au chômage et à la pauvreté les travailleurs, les paysans,  les jeunes, les sans-travail. 

Nous sommes de ceux-là qui considèrent qu’il faut changer ce système inique de fond en comble. Mais une chose est certaine, les groupes économiques, le secteur privé, les classes dominantes en général, historiquement, n’ont jamais accepté de bon gré de perdre leurs privilèges. Elles se servent toujours de la violence pour les défendre. Aussi, jamais les masses populaires haïtiennes ne sauront véritablement conquérir le pouvoir sans combattre et vaincre les violentes forces d’exploitation de façon organisée, par la voie pacifique, mais aussi par la violence si nécessaire. En fait, et pour reprendre la thèse de Fanon, c’est une plus grande violence qui doit faire échec à la violence des tout-puissants de l’oligarchie.

Pour nous autres, la légitimité démocratique réside dans la lutte de classe organisée par les travailleurs eux-mêmes pour bloquer les plans mesquins du gouvernement et de son opposition. Deux têtes d’un même corps.

Aussi, faut-il se maintenir dans les rues ? Oui, mais ce qui se passe dans maintes mobilisations sous la direction de cette opposition piteusement désorganisée risque de nous faire tomber dans des mésaventures, des manœuvres de luttes compromettantes servant seulement les intérêts d’une minorité de candidats à la présidence qui ne pourront en aucune circonstance ouvrir effectivement la voie à une transformation de fond en comble de la société haïtienne.

Jusqu’à date, l’opposition traditionnelle n’a rien offert de concret, aucune alternative visant le moindrement à modifier les conceptions du pouvoir

Nous ne devons pas être les fantoches de cette classe politique moribonde. Le point fort du pouvoir et de l’opposition est d’utiliser les masses pour les désorienter sur le terrain de la lutte de classe. « Il n’est pas de sauveurs suprêmes, ni Dieu, ni César, ni tribun, producteurs, sauvons-nous nous-mêmes », recommande l’Internationale.

Jusqu’à date, l’opposition traditionnelle n’a rien offert de concret, aucune alternative visant le moindrement à modifier les conceptions du pouvoir et de la doctrine politique en cours; voilà pourquoi nous pataugeons encore dans le vide. Nous ne pouvons donc, assurément pas, attendre d’anciens Gnbistes corrompus, sanguinaires, vassaux de l’impérialisme, des qualités morales de leadership qu’ils ne possèdent guère.

 Redisons-le, la seule alternative sérieuse et conséquente reste les organisations de la classe ouvrière et leurs alliés, à condition que l’unité rêvée se réalise avec les masses laborieuses. Elles seules peuvent nous rendre justice, présenter une perspective et une alternative de classe, sans équivoque et sans ambigüité aucune : la voie révolutionnaire, socialiste, de façon affirmée.

Vive la lutte du peuple haïtien dans la voie de l’édification d’une société, libre, juste, prospère, révolutionnaire et souveraine ! 

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