Que le prix Nobel de la Paix 2020 soit attribué aux Brigades Médicales Internationales Henry Reeve !

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Membres de la Brigade internationale Reeves à leur arrivée, le 29 mars 2020, dans la principauté d’Andorre (40.000 habitants). Ils étaient venus en renfort aider les Andorrans qui avaient connu six morts en moins de deux semaines.

« La terre est ma patrie et l’humanité, ma famille »
Khalil Gibran

Á César ce qui est à César et aux Brigades Médicales Internationales Cubaines Henry Reeve ce qui devrait leur revenir assurément : le prix Nobel de la Paix 2020, pour leur extraordinaire, formidable et inlassable internationalisme médical applaudi à travers le monde entier. Le travail humanitaire spectaculaire accompli par les blouses blanches cubaines remonte à 1963 quand La Havane avait envoyé en Algérie à peine indépendante sa première « brigade médicale cubaine en mission internationale ».

Cinquante-sept ans plus tard, dans le cadre de la terrible pandémie COVID-19, Cuba a offert les services de ses brigades médicales, dès le début, à plus de vingt pays. Ainsi, il a accouru en Italie massivement frappée par le fléau, pays plus riche que lui ; il lui a offert, comme aux autres pays, une assistance médicale gratuite, allant dans le sens de sa proverbiale entraide internationaliste, sans demander aucun « échange politique ».

L’équipe médicale composée de 36 médecins, 15 infirmiers et un administrateur a été envoyée en Italie, au mois de mars, à la demande des autorités sanitaires de la Lombardie, la région italienne qui compte le plus de victimes. Elle devait rester au pays au moins trois mois sur place. « Nous avons tous peur, mais nous avons un devoir révolutionnaire à remplir, alors nous mettons la peur de côté », a eu à déclarer Leonardo Fernandez, spécialiste en soins intensifs, lors d’une cérémonie qui s’était déroulée à la Havane avant le départ du contingent médical.

Cette équipe de médecins cubains dépêchés en Italie, il faut le souligner, avait déjà eu l’expérience d’épidémies causée par des virus extrêmement dangereux. Ainsi, trente des membres de la Brigade Henry Reeve avaient été mobilisés, en 2014, pour lutter, avec succès, contre l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest. Cuba a été le premier pays à répondre à l’appel urgent de l’ONU et de l’OMS pour aider à combattre ce fléau. Le courage et les sacrifices des médecins qui ont affronté cette terrible maladie, dont la majorité était Cubains, leur ont valu d’être choisis par la revue Time comme les personnalités de l’année 2014.

L’arrivée des médecins cubains a été abondamment saluée en Italie, selon le journal La Croix du mois de mars. Ainsi, dans un éditorial pour La Stampa, l’écrivaine Antonella Boraveli a écrit : « Les touristes occidentaux ont visité Cuba avec cette supériorité, déguisée en empathie qui se cache derrière des petites phrases assassines comme : « Regardez comment vivent ces pauvres gens ». Les pauvres gens maintenant, c’est nous. Nous l’Italie, un pays riche. Nous qui n’avons pas pu arrêter ce virus à temps (…). Les médecins cubains qui sont venus risquer leur vie pour nous ont été salués par des applaudissements, d’abord incertains puis écrasants ».

Réputés pour leur compétence, les soignants cubains ont aussi été appelés à la rescousse de plusieurs autres pays touchés par la pandémie : Jamaïque, Chili, Brésil, Nicaragua notamment. En France même, des députés de tous bords politiques ont écrit au premier ministre Édouard Philippe pour demander en urgence l’aide des médecins cubains. C’est donc un travail médical/sanitaire colossal que les médecins cubains accomplissent dans le monde.

Vers la fin de 2017, 48 000 coopérants cubains étaient à l’œuvre dans 66 pays du Sud, soit un nombre plus élevé que tous les coopérants des « pays riches » réunis. Au Venezuela, à cette même date, la coopération cubaine avait sauvé un million 500 000 vies en douze ans. Durant cette même année, la Brigade Médicale Cubaine « Henry Reeve » avait été récompensée par l’Organisation Mondiale de la Santé pour les soins prodigués à plus de 3 millions 500 000 personnes dans 21 nations. C’est énorme omme réalisation.

Arrivée à l’aéroport de Luanda, Angola, de plus de 250 membres, médical et infrmier, de la Brigade Henry Reeve, en mars dernier, pour aider les autorités angolaises à combattre l’épidémie de coronavirus.

Plus de 4 millions de personnes démunies de 34 pays, ont été opérées gratuitement des yeux grâce au programme solidaire cubano-vénézuelien « Opération Miracle ». C’est colossal, magistral, pour un petit pays sous le coup d’un blocus économique meurtrier depuis plus de cinquante ans, le plus long de l’Histoire, par la plus grande puissance du « monde libre ».

De façon cruellement ironique, Mario Terán, ancien sous-officier bolivien à la retraite qui avait reçu l’ordre de ses supérieurs hiérarchiques d’exécuter Che Guevara gardé dans la petite école de La Higuera, a pu bénéficier du programme « Opération Miracle », dans son propre pays. Il vivait dans l’anonymat le plus complet à Santa Cruz, dans le dénuement le plus total ; il avait perdu la vue, victime d’une cataracte qu’il n’avait pu faire soigner faute de moyens.

Dans son édition du15 mars 2015, Cuba Coopération France rapportait : « Depuis sa naissance en 2005, à l’initiative du leader historique de la révolution cubaine, Fidel Castro, la Brigade Internationale de Médecins cubains spécialisés en situations de désastres et de graves épidémies Henry Reeve, a écrit d’extraordinaires pages d’amour, de dignité humaine, d’internationalisme. »

En 2005, cette brigade a soigné des milliers de Pakistanais victimes du tremblement de terre au mois d’octobre et des sinistrés de la saison des cyclones en Amérique centrale. Les ‘‘blouses blanches’’ de cette brigade, médecins et infirmiers, sont restés au Chili durant 8 mois, après le séisme de 2010. Ils étaient arrivés quelques heures à peine après la demande d’aide médicale présentée par le gouvernement chilien.

Les coopérants cubains ont été les premiers à être arrivés et les derniers à quitter le Chili. « Ils ont laissé derrière eux, l’amour d’un peuple qui leur était reconnaissant de leur dévouement sans limite et qui ne voulait pas les voir partir ». En Haïti ils ont livré une véritable bataille, tout d’abord après le fort tremblement de terre de 2010 qui a causé quelque 300 000 morts, puis contre l’épidémie de choléra. Le président fasciste Bolsonaro du Brésil qui à son arrivée au pouvoir avait jugé indésirable la présence de la mission médicale dans son pays a dû, forcé par l’expansion incontrôlable du coronavirus, appeler les médecins cubains à son secours.

Les coopérants cubains de la santé ont laissé une empreinte ineffaçable dans plusieurs pays du monde.

Lors d’une conférence à la Faculté de droit, en 2003, à Buenos Aires, Fidel Castro avait affirmé : « Notre pays ne lance pas des bombes contre d’autres peuples […] Des médecins et non des bombes ! » Deux ans plus tard naissait le Contingent international de médecins spécialistes des catastrophes et des épidémies graves Henry Reeve. Depuis lors, des tremblements de terre, des cyclones, des pluies torrentielles et des épidémies ont frappé des pays de divers continents, notamment le Pakistan, l’Indonésie, le Chili, l’Équateur, le Venezuela, la Bolivie, le Nicaragua, Haïti, le Népal, la Guinée, le Libéria et la Sierra Leone. Un très grand nombre des habitants affectés ont été pris en charge par le Contingent qui a répondu à l’appel dès les premiers moments.

Dire que Cuba avait offert les services de la Brigade Reeves aux États-Unis lors de la catastrophe climatique à la Nouvelle Orléans causée par l’ouragan Kathrina. Le gouvernement états-unien avait laissé à l’abandon, dans la plus grande détresse, la population pauvre, majoritairement noire, de cette ville. Le Contingent international Henry Reeve aurait pu être d’un apport inestimable pour aider à sauver des vies. Mais, par ignoble, basse mesquinerie politique et cruelle inhumanité, le gouvernement étasunien d’alors avait tragiquement rejeté l´offre de Cuba.

Les coopérants cubains de la santé ont laissé une empreinte ineffaçable dans plusieurs pays du monde. Grâce à leur travail dévoué là où on a besoin d’eux, au milieu de situations dramatiques, ils ont sauvé d’innombrables vies et redonné l’espoir à de nombreuses personnes. Aussi, souligne l’association française Cuba linda, il y a quelques années de cela, personne n’avait été étonné de la décision à l’unanimité de la Conférence annuelle des syndicalistes norvégiens de proposer comme candidate au prix Nobel de la Paix 2015, la Brigade Internationale de Médecins cubains spécialisés en situations de désastres et de graves épidémies, Henry Reeve. C’était dans le contexte de leur présence en Afrique de l’Ouest pour lutter contre le virus de l´Ebola.

Cette armée de blouses blanches, on la voit sollicitée un peu partout, aujourd’hui engagée dans la bataille contre le Covid-19 dans divers pays. Au 1er mai, plus de 1 450 membres du personnel médical cubain combattent COVID-19 dans 21 pays: Afrique du Sud, Angola, Antigua-et-Barbuda, Barbade, Belize, Cap-Vert, Dominique, Grenade, Haïti, Honduras, Italie (Lombardie et Piémont), Jamaïque, Nicaragua, Principauté d’Andorre, Qatar, Saint-Christophe-et-Nevis, San Vicente et les Grenadines, Sainte-Lucie, Suriname, Togo et Venezuela. Cuba partage ce qu’elle a, n’attendant rien en retour, même avec des pays aux orientations politiques différentes. C’est parce que son personnel de santé hautement qualifié sur le plan technique et professionnel, partage une noble éthique : défendre la vie humaine.

La communauté internationale est témoin de la solidarité des professionnels de la santé qui quittent leur pays pour fournir des services et partager des expériences dans d’autres parties du monde. Á présent, outre leur mission d’aider à combattre le COVID-19, les médecins et infirmiers de Cuba sont engagés dans près de 70 missions dans différents pays du monde. Aussi de nombreuses associations en appellent à décerner le prix Nobel de la paix aux brigades médicales cubaines du contingent Henry Reeve, pour leur énorme contribution à la lutte mondiale contre la pandémie COVID-19.

Aussi l’initiative de nomination de la Brigade Henry Reeve pour le prix Nobel de la paix, qui apparaît dans les réseaux sociaux depuis mars, s’est concrétisée dans des groupes d’amitié et de solidarité avec Cuba tels que l’Association Cuba Linda, l’Association France-Cuba et Cuba Coopération de France ; le Cercle de Granma en Italie ; la page créée dans le réseau social Facebook, au nom des groupes de solidarité grecs par l’ami exceptionnel de Cuba Velisarios Kossivakis, sous le nom de “Prix Nobel pour les médecins de Cuba”, qui compte plus de 13 000 adeptes en Grèce et des dizaines de milliers de messages et d’interactions ; le Comité international pour la paix, la justice et la dignité du Brésil ; Cubanismo de Belgique ; le Mouvement de solidarité et d’amitié mutuelle Venezuela-Cuba ; la Société d’amitié Australie-Cuba, branche de l’ACFS WA ; l’Association de solidarité arabe latino-américaine José Martí du Liban ; et Madres Sabias d’Espagne.

Ont également signé l’initiative de nomination de la Brigade Henry Reeve pour le prix Nobel de la paix une quarantaine d’organisations européennes :

L’Union départementale de la CGT des Bouches-du-Rhône, le Comité de Toulouse France Cuba, pour l’Espagne, Euskadi Cuba, Cubainformacion.TV, les communistes de Catalogne et pour l’Italie, l’Association nationale d’amitié Italie-Cuba, Cuba Coopération France, Cuba Si France, Ardennes-Cuba, Montpellier Cuba Solidarité, le Cercle Bolivarien de Paris, le Collectif Alba-France, Les Enfants de Cuba Marseille, Racines cubaines, l’ARAC-Cuba-Solidarité, le Groupe d’amitié France-Cuba à l’Assemblée nationale et le PRCF-Parti communiste révolutionnaire de France.

Les Amis de Cuba en Charente-Maritime, le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), le Comité parisien de solidarité avec Lula, le Rassemblement communiste, et la Cellule du Parti des travailleurs brésiliens à Paris, le Comité international Paix, Justice et Dignité des peuples ; le Groupe de soutien à Cuba (Irlande) et l’Association valencienne d’amitié avec Cuba José Marti (Espagne).

Comme l’a récemment écrit Salim Lamrani : « Les peuples du Nord découvrent avec étonnement qu’un petit pays des Caraïbes, constamment vilipendé et calomnié par les puissants pour avoir commis le péché impardonnable de procéder à une répartition plus équitable des richesses nationales, est le leader mondial de la solidarité médicale avec une présence dans plus de cinquante pays…[et] la première puissance au monde en termes de solidarité. … Ceux qui ont dans le cœur l’amour pour les opprimés, ceux qui se préoccupent du sort des pauvres, ceux qui croient que le bonheur ne peut être que collectif, méritent la reconnaissance de l’humanité et le prix Nobel de la paix ».

Souhaitons vivement que le prix Nobel de la Paix 2020 soit attribué aux Brigades Médicales Internationales Henry Reeve !  ¡ Y qué viva la Revolución cubana !

Sources consultées: 

David Rodriguez Fernandez. Cuba, blocus et coronavirus : les vérités qui blessent et qui sauvent. Le Grand Soir, 25 mars 2020.

COVID-19: Cuba envoie en Italie des médecins ayant combattu la fièvre Ebola. Le Journal de Montréal, 22 mars 2020.

Appel : « Prix Nobel de la paix pour les médecins cubains ». Pressenza. 24.05.2020            Prix Nobel demandé en France pour les médecins cubains solidaires. Prensa latina. 24 avril 2020.

The Nobel Peace Prize Should Be Awarded To The Cuban Henry Reeve Brigade. The International Committee for Peace, Justice and Dignity, COHA.org. May 29, 2020             Brigade Henry Reeve : des défenseurs de la vie et de la paix. Cuba Coopération France. 15 mars 2015.

Milagros Pichardo. Soutien croissant à la proposition de décerner le prix Nobel de la paix aux médecins cubains. Granma 25 mai 2020.

31 mai 2020

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