Haïti la première république africaine libre et souveraine de l’Amérique est maintenant réduite à un Etat cobaye, c’est-à-dire sujet d’expériences, d’intervention ou d’occupation militaire par et pour les pays sous-impérialistes.
Ainsi, les Etats-Unis, le chef de file des puissances impérialistes, dans l’objectif d’utiliser ses laquais sous-impérialistes, essaient de préparer le sol national haïtien pour qu’ils puissent venir faire à nouveau leur pratique d’occupation militaire.
Dans le passé, ils ont pavé le terrain pour que le Brésil, pays sous-impérialiste, fasse son expérience d’occupation du territoire haïtien via la mission des Nations-Unies pour la stabilisation d’Haïti (MINUSTAH).
Bien que le Canada utilisant son armée ait déjà participé dans le passé à de nombreuses activités de destruction dans le pays, aujourd’hui, il est très sollicité, puisque les Etats-Unis font feu de tout bois pour le mobiliser de sorte qu’il prenne le leadership d’une force armée d’intervention en Haïti. Au mois d’octobre dernier lors d’une visite de deux jours, le secrétaire d’État américain Anthony Blinken au Canada est venu rencontrer Mélanie Joly la ministre des Affaires étrangères.
Au cours d’une conférence de presse conjointe à Ottawa, Blinken insista à ce que le Canada aide à rétablir l’ordre en Haïti. Mélanie Joly pour sa part lui répondit que le Canada « aidera là où il pourra » en Haïti, mais, elle s’est abstenue de dire quel rôle il jouerait pour aider à stabiliser le pays. Elle avait indiqué que le Canada avait actuellement une délégation en Haïti pour évaluer la situation. Elle a déclaré que les responsables tiendront des consultations avec l’ONU, la communauté des Caraïbes – des représentants de 25 pays de la région – et d’autres groupes.
Est-ce dans cette logique d’intervention militaire canadienne en Haïti que le premier ministre Trudeau vient d’envoyer depuis le 7 décembre une seconde mission en Haïti, conduite par l’Ambassadeur canadien aux Nations-Unies Bob Rae, assisté de l’Ambassadeur du Canada en Haïti Sébastien Carrière et de Sylvie Bedard pour ne citer que ceux-là.
Cette délégation, justement a rencontré le Premier ministre de facto Ariel Henry, les membres de la direction de l’Accord de Montana, les dirigeants de la Police Nationale haïtienne et certaines personnalités politiques et religieuses triées sur le volet et des hommes d’affaires. Tels que le Recteur de l’Université Quisqueya Jacky Lumarque, le directeur exécutif du Centre d’Analyse et de Recherche en Droits de l’Homme (CARDH), Gédéon Jean, le Coordonnateur de l’Organisation des Citoyens pour une Nouvelle Haïti (OCNH), Camille Occius et la Responsable de programme au sein du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), Marie Rosie Auguste Ducénat.
Après sa visite en Haïti, Robert Rae, lors d’une émission à la radio canadienne ICI Première a rapporté qu’« Il y aura peut-être de la place où la police et les forces armées de l’étranger peuvent aider, mais ça ne sera pas en remplaçant la Police nationale haïtienne (PNH) ; nous devons l’appuyer », a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, dans une interview accordée à la presse canadienne, le lundi 12 décembre 2022, le premier ministre Justin Trudeau a assuré que son pays reste déterminé à jouer un rôle de premier plan dans une probable arrivée d’une force armée internationale en Haïti. Selon lui « le Canada est toujours déterminé à assurer le leadership d’une intervention internationale armée en Haïti, cependant il cherche à trouver un consensus pour amener avec lui certains pays de l’Amérique du Sud et de la Caraïbe ».
Trudeau a également pris le soin d’indiquer que « le peuple haïtien est beaucoup plus confiant qu’en son pays qu’il ne le soit dans les autres pays, c’est pourquoi Ottawa souhaite que les acteurs concernés prennent la voie d’un dialogue pour trouver un consensus. »
Dans la même veine, le lundi 12 décembre 2022 le Premier Ministre a.i. Ariel Henry, a rencontré en sa résidence privée une délégation de haut niveau du Département américain de la Défense conduite par le sous-secrétaire adjoint à la Défense, Daniel Erikson.
La presse n’a pas été invitée à cette rencontre et il n’y a eu aucune conférence de presse. Ainsi, aucune information n’a filtré sur la teneur et l’objectif de cette réunion. La primature reste muette et même l’Ambassade américaine n’a fait aucun commentaire sur cette réunion officielle ou officieuse. Motus ! Les méchants sont à l’œuvre.
Elle doit sûrement être amère comme le fiel cette concoction que nous préparent les deux grands malfaiteurs et sorciers d’Amérique du Nord.
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