Quand organiser les masses porte des fruits

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Nous saluons la victoire écrasante des masses chiliennes en élisant Gabriel Boric par la voie pacifique et électorale à la présidence de leur pays. C’est un mouvement de révolte de la jeunesse et des travailleurs qui est à l’origine d’un tel bouleversement et ce n’est pas la première ni la dernière victoire de ce genre sur le continent.

A vrai dire, cette mobilisation populaire réussie s’est manifestée également aux dernières élections en Bolivie, au Pérou, au Nicaragua, au Venezuela et au Honduras. Chacune de ces victoires face à l’ennemi a une signification importante; elles montrent clairement sur le continent que la gauche est en lutte,  s’organise et ne rend pas les armes. Même quand il est vrai  que la prise du pouvoir politique ne signifie pas nécessairement qu’il y ait révolution et surtout n’implique pas automatiquement la libération économique et la justice sociale.

Les peuples organisés ont toujours démontré avec force grandissante leur détermination de mettre fin à la politique impérialiste, colonialiste, néo-colonialiste, d’assurer le triomphe des relations fondées sur le respect du droit de chaque peuple d’être maitre de son  destin, et de construire librement sa vie, comme il le désire.

Cette victoire au Chili confirme l’action collective des masses aspirant à un authentique changement.

Justement, dans l’histoire il y a toujours eu deux camps qui s’affrontent dans la lutte des peuples. D’une part, l’impérialisme avec tous ses suppôts : alliés, employés, agents locaux et réactionnaires ; et d’autre part, les forces progressistes de gauche, révolutionnaires anti-impérialistes accompagnant les masses prolétaires.

Cette victoire au Chili confirme l’action collective des masses aspirant à un authentique changement. C’est une victoire de toute l’humanité progressiste. Elle donne un nouveau contenu au principe selon lequel la libération véritable doit être le fruit de la propre action collective des masses unies.  C’est la récolte des fruits d’un travail de militance politique réalisé jusqu’alors pour défier le monstre impérialiste et ses projets scélérats antipopulaires.

Le peuple chilien en a déjà fait une amère expérience avec le coup d’Etat impérialiste contre le Président socialiste Salvador Allende. Nous espérons qu’une nouvelle forme de conscience soit prise pour un combat permanent assurant la défense politique et militaire du nouveau pouvoir populaire.

Chaque peuple opprimé a pour devoir de combattre l’impérialisme. C’est notre cas, en Haïti aux élections de 1990, le peuple avait montré ses potentiels, sa combativité et son intelligence en remportant largement le scrutin qui n’était autre, qu’un vote contre la droite conservatrice et réactionnaire que représentaient le candidat des Etats-Unis, Marc L. Bazin et ses corollaires de la bourgeoisie, véritables suceurs de sang des masses haïtiennes. Sept mois plus tard, les forces obscures impérialistes n’avaient-elles pas récupéré ce vote par un coup d’Etat militaire sanglant ?

une partie de la droite haïtienne occupe le pouvoir à travers le PHTK, MTV, Fusion, le SDP et alliés.

Le désastre continue en 2001 et 2003, quand un courant d’une soi-disant « gauche » haïtienne au lieu de renforcer la lutte populaire pour sauvegarder le pouvoir en place préféra  s’allier avec l’impérialisme pour combattre jusqu’au renversement du gouvernement d’alors.  Depuis, au sein de la classe politique règne le confusionnisme idéologique.  La démagogie et les ambitions personnelles continuent à jouer un rôle déterminant, destinées à tromper la jeunesse et les forces populaires tout en servant à merveille les intérêts occidentaux. La classe politique haïtienne devient un instrument de dissuasion pour décourager ou empêcher tout revirement inattendu des masses susceptible d’attaquer les intérêts vitaux du système capitaliste.

Présentement, une partie de la droite haïtienne occupe le pouvoir à travers le PHTK, MTV, Fusion, le SDP et alliés. Un courant de la « gauche » pour sa part, dans sa grande majorité n’a  trouvé d’autres moyens de combattre l’intolérable que de se confondre avec l’autre partie de la droite qui parait prête à exploiter certaines aspirations populaires. L’Accord de Montana en est la preuve par quatre. Ce n’est rien de plus qu’une alliance des partis de droite et de gauche sous la direction politique de la droite alliée des puissances capitalistes.

Il est aberrant, voire absurde que des gens se réclamant de la gauche puissent dépendre ainsi de la droite. Ils se perdent tellement au sein des projets politiques de droite qu’ils n’arrivent  plus à se démarquer pour tenter de construire ou de proposer au peuple une alternative valable à gauche. De cet amalgame, seul l’impérialisme tire satisfaction à travers laquelle il cherche aujourd’hui une sorte de consensus « largement large » avec tout le monde pour ainsi les noyer davantage.

N’en soyez nullement étonnés, car sans exagération aucune, ces pseudo-gauches portant un masque de Lénine pour cacher leur vrai visage sont toujours en première loge. Ils y sont par leurs provocations, leurs manœuvres de coulisse tout en créant des obstacles considérables à tout effort incessant de certains combattants pour un changement radical allant dans le sens de la lutte des classes.

C’est l’absence d’organisations sérieuses, conséquentes et révolutionnaires qui donne à l’impérialisme l’occasion qu’il recherche pour atteindre ses objectifs et ses desseins criminels à travers ses laquais de la droite.

En dépit de tous ces obstacles, un fait est clair : les changements politiques s’ils doivent porter des fruits impliquent avant tout l’organisation des masses. Et nul ne peut nier le désir profond des masses laborieuses haïtiennes de lutter pour un changement fondamental de leur condition de vie, une fin du reste inéluctable.

L’avenir appartient aux masses organisées.

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