Provocation sur la ligne frontalière

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De gauche à droite Luis Abinader et Joseph Biden. Cette provocation de la République dominicaine est la responsabilité du président des Etats-Unis, Joe Biden.

Le mardi 7 novembre vers les 13 heures PM, une vive tension a éclaté dans la commune de Ouanaminthe précisément sur la frontière Haïtiano-dominicaine, quand des militaires dominicains ont non seulement traversé la ligne frontalière justement la clôture délimitant les territoires des deux pays mais sont aussi entrés illégalement sur le territoire haïtien avec leurs armes pointées sur la population et des agents de la Brigade de Sécurité des Aires Protégées (BSAP).

Cette provocation a provoqué la colère du peuple haïtien a réagi par une manifestation populaire instantanée et même les ouvriers qui travaillaient dans la construction du Canal ont dû laisser leurs travaux pour rejoindre la mobilisation.

Des militaires dominicains traversant la clôture de la ligne frontalière délimitant les territoires des deux pays

Au même moment, un hélicoptère de l’armée dominicaine patrouillait dans l’espace aérien haïtien. L’incident n’est pas survenu par hasard, il fait partie du plan des Etats-Unis dans le cadre du Global Project Act d’utiliser la Dominicanie contre Haïti dans le cadre de réunir l’ile entière sous un seul gouvernement. Ce qui est arrivé est un essai et si le peuple ne s’organise pas davantage pour contrecarrer cette occupation à venir, demain serait pire.

Il est clair que cette provocation qu’on pouvait même appeler une déclaration de guerre est arrivée justement, quelques jours après que notre directeur Berthony Dupont participant à la

Conférence internationale pour la Reconstitution de la Quatrième Internationale, pour le Parti mondial de la révolution socialiste, à Paris du 3 au 5 novembre 2023, avait souligné le danger que concoctent les Etats-Unis avec la République Dominicaine pour humilier Haïti. (Voir page 14)

En effet, le jeudi 2 novembre 2023, le président Joseph R. Biden Jr. avait rencontré son homologue de la République Dominicaine le président, Luis Abinader, à la Maison-Blanche et qu’il a remercié pour le soutien qu’il apporte à l’Ukraine. Mais il faut souligner que le dirigeant dominicain est un grand et farouche supporter de l’apartheid Israélien contre le peuple Palestinien.

Ce n’est pas sans raison que la 25ème Foire Internationale du Livre de Santo Domingo, République Dominicaine (FILSD 2023), où l’Etat d’Israël était un invité d’honneur a été boycottée. Cette invitation exprimant justement le rapprochement de la République dominicaine avec l’État raciste et génocidaire d’Israël avait institué un grand campagne de boycott de la foire, du fait que cela s’inscrit dans la montée du conservatisme dans le monde et dans le modus operandi de l’État dominicain qui, depuis la fondation de l’État sioniste en 1948, entretient des relations étroites avec Israël, initiées pendant la sanglante dictature de Trujillo (1930-1961), alliée de Washington et de la dictature de Franco.

Un hélicoptère de l’armée dominicaine patrouillait dans l’espace aérien haïtien.

Selon la professeure socialiste Ingrid Luciano, qui a participé au boycottage du salon du livre « avoir Israël comme pays invité n’est pas une simple coïncidence : Ne cachons pas le soleil du doigt : la décision du gouvernement dominicain, à travers ses autorités culturelles, de rendre hommage à un État d’apartheid doit être lue comme un coup de pouce audit régime. »

A ce sujet le Mouvement socialiste des travailleurs de la République dominicaine avait écrit : Depuis son arrivée au pouvoir en 2020, le président Abinader, porte-drapeau du trumpisme, a adopté des politiques racistes et réactionnaires visant la communauté haïtienne et ses descendants. En rejet de la politique ouvertement anti-haïtienne et raciste d’Abinader, la déclaration appelant au boycott du FILSD 2023 condamne le virage antidémocratique croissant du gouvernement dominicain, qui s’oriente vers un système d’apartheid qui entraîne l’exclusion politique et sociale des populations dominicaines d’origine haïtienne – dénationalisées par un arrêt de la Cour Constitutionnelle en 2013 – et communauté immigrée d’Haïti.

Cette provocation de la République dominicaine est la responsabilité du président des Etats-Unis Joe Biden. Au cours d’une réunion qu’ils ont eu le 4 novembre dernier à la Maison blanche, les deux alliés de Netanyahu en l’occurrence Abinader et Biden ont discuté de la situation en matière de sécurité en Haïti, ainsi que de l’évolution du déploiement d’une mission multinationale d’appui à la sécurité (Multinational Security Support, MSS) en Haïti. Pour Abinader, il s’agissait d’être informé sur les moyens que les Etats-Unis vont utiliser pour contrecarrer la mobilisation populaire haïtienne décidée à construire un canal sur la rivière Massacre.

S’adressant à Abinader, Biden lui a dit : « Vous savez, enfin, nous travaillons ensemble pour faire face à la situation humanitaire et sécuritaire historique en Haïti. » tout en ajoutant « que son pays continuera à soutenir la mission multinationale dirigée par le Kenya visant à lutter contre les gangs armés en Haïti. »

De son côté, sur son compte X (anciennement Twitter) Joe Biden a qualifié sa rencontre avec le président dominicain d’excellente, se vantant que le partenariat entre les États-Unis et la République dominicaine est plus fort que jamais. « […] une réalité qui nous permettra à tous les deux d’élargir les opportunités économiques, de lutter contre la corruption et de faire face à la crise climatique. », conclut-il dans sa publication.

Il est clair que cette provocation des Etats-Unis à travers le gouvernement raciste de la république dominicaine s’inscrit dans la logique de guerre et de la domination impérialiste américaine dans les Caraïbes et en Amérique latine.

Le peuple haïtien ne renoncera pas à sa lutte. Malgré que nous sommes appauvris, nous sommes restés un peuple fier et digne qui ne tolérera aucun affront quel que soit son origine.

4 COMMENTS

  1. […] “The incident [on November 7] didn’t happen by chance,” opined a pro-Haiti commentator; “it’s part of the U.S. plan under the Global Fragility Act to set the DR against Haiti … to unite the entire island under a single government … [This] provocation by the United States, mediated by the racist government of the Dominican Republic, accompanies war and American imperialist domination in the Caribbean and Latin America. […]

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