Premier mai : jour de lutte pour les exploités!

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Le Premier janvier 1804 marque une prouesse populaire inestimable, inoubliable dans l’histoire de notre pays. C’est la date où la classe ouvrière des esclaves de Saint-Domingue brisa après des luttes atroces, le joug colonial du patron français pour non seulement fonder une nation : Haïti ;  mais la première révolution ouvrière !

C’est dans ce pays là, où deux ans après cette héroïque lutte de libération nationale, la barbarie exercée contre la classe ouvrière dépasse l’imagination. Un peuple démuni, humilié, bafoué à l’extrême est abandonné à la misère, à la pauvreté, à l’insécurité alimentaire et à l’ignorance. Un peuple sans écoles, sans moyens de transports valables, sans hôpitaux, sans l’alimentation de base nécessaire à sa stricte survie est réduit présentement à un salaire minimum journalier de 350 gourdes.

C’est le comble du désespoir, de l’angoisse et des déchirements de cœur. L’exploitation et l’oppression du peuple par les puissances impérialistes continuent toujours en accord avec les cliques gouvernantes au point qu’en grandissant elles ont grandement  atteint leur paroxysme.

Ce contexte est caractérisé par une situation économique de plus en plus précaire et par une très grande instabilité politique qui n’est point un phénomène surprenant. Ce n’est pas par hasard que le pays  manifeste un accroissement vertigineux de la corruption et de surcroit une montée de la délinquance dans les quartiers populaires pour effrayer et paniquer les travailleurs.

Voilà pourquoi le Premier mai, n’est pas jour férié, au Canada ; de même qu’aux Etats-Unis, l’endroit significatif où des ouvriers américains, tout particulièrement à Chicago, se sont mis en grève pour exiger, entre autre acquis historique, la réduction de leur temps de travail.

Cependant cette journée fériée en France tout comme en Haïti a été détournée de son contenu de classe par le laboratoire impérial pour être la fête du Travail pas celle des travailleurs commémorant l’obtention de la journée de travail de huit heures. N’y a-t-il pas une énorme différence entre Fête du travail et la journée internationale pour la commémoration de la lutte et des acquis des travailleurs et des ouvriers ? La fête du travail et de l’agriculture qu’on célèbre en Haïti chaque premier mai n’est autre qu’une façon de permettre aux patrons de la classe politique et possédante de célébrer en lieu et place des ouvriers leurs gains acquis sur le sang et les sueurs des travailleurs au fil des années.

N’y a-t-il pas une énorme différence entre Fête du travail et la journée internationale pour la commémoration de la lutte et des acquis des travailleurs et des ouvriers ?

Cette propagande bourgeoise et réactionnaire n’est qu’une exploitation psychologique du peuple. En d’autres termes, une déviation pour privilégier le facteur subjectif par rapport au facteur objectif ; une façon d’éviter aux masses ouvrières le soin de regarder les choses dans leur réalité propre.

En ce sens, il est important que les masses haïtiennes refusent et pour cause de s’associer aux grandes festivités traditionnelles du gouvernement haïtien au Champ de Mars baptisées foire agricole, industrielle et artisanale sous l’obédience des ministères de l’Agriculture et des Affaires sociales. La nature de cette foire est une démarche incantatoire et vaine, une machination montée,  avec l’objectif clair de désorienter et d’amadouer les paysans  et ouvriers opprimés, en les empêchant tout bonnement de comprendre et de voir qu’au fur et à mesure l’avenir s’assombrit davantage.

Premier mai est un jour de luttes pour tous les exploités du monde ! Il ne nous faut pas laisser  les classes dominantes nous tourner en dérision en récupérant le fruit des  combats populaires.

Face à cette oligarchie dépravée, il nous faut des organisations fortes. Face à la dégradation incessante de la situation politique et économique, le sentiment et les aspirations à un changement social réel doivent s’affirmer de plus en plus, et avec beaucoup plus de force. La classe dominante, face au vide qu’elle a créé, se dévore elle-même au risque de s’autodétruire. A ce stade, il nous faut coûte que coûte combler l’absence d’une alternative de changement social dans lequel la grande masse des déshérités puisse se reconnaitre !

Il est urgent qu’une nouvelle révolution haïtienne, cette fois-ci anti-impérialiste, surgisse pour opérer des changements fondamentaux dans toutes les structures vitales du pays. La survie du pays et du peuple en général dont les aspirations sociales ne font plus de doute en dépend.

C’est dans cette voie que s’engage, sans l’ombre d’une hésitation, le journal Haïti Liberté pour la victoire de toutes les forces exploitées du Monde.

Vive le Premier Mai, fête des Travailleurs, ou Journée internationale des Travailleurs ! Vive la lutte de la classe ouvrière mondiale !

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