Pour relancer la gauche en Hayti

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A ce stade de la lutte du peuple haïtien, notre plus grand handicap est l’absence dans le pays d’un Parti d’avant-garde révolutionnaire

Nous n’avons pas la prétention d’être un donneur de leçons, au contraire, c’est par souci de contribuer à l’avancement de la lutte de libération nationale d’Hayti que nous formulons ces propositions, découlant de l’expérience d’autres peuples qui ont fait triompher la révolution socialiste en Amérique latine et partout ailleurs dans le monde dont Cuba, Nicaragua, Venezuela, La Grenade, Angola, Burkina Faso, et URSS.

Nous voulons tout simplement partager certaines expériences avec nos lecteurs. Tout d’abord, comme le disait Lénine : « Sans théorie révolutionnaire, pas de pratique révolutionnaire », il nous faut nous inspirer du marxisme-léninisme dans cette lutte acharnée contre la domination des commerçants du secteur privé et des oligarques de la classe politique au service de l’impérialisme américain et français.

A ce stade de la lutte du peuple, notre plus grand handicap est l’absence dans le pays d’une organisation conséquente, autonome et indépendante des prolétaires d’Hayti, un parti d’avant-garde luttant pour l’émancipation socio-économique et politique des masses populaires pouvant les engager dans une bataille révolutionnaire.

notre plus grand handicap est l’absence dans le pays d’une organisation conséquente, autonome et indépendante des prolétaires d’Hayti, un parti d’avant-garde

Sandino l’avait commencé au Nicaragua, Carlos Fonseca avait repris la lutte de Sandino en construisant le Front Sandiniste de libération nationale FSLN qui allait conquérir le pouvoir en 1979 au prix d’une lutte sanglante menée contre le régime des Somoza sous la direction de l’avant-garde révolutionnaire compose de Daniel Ortega, de Thomas Borge et d’Eden Pastora. Antonio Maceo et Jose Marti avaient commencé la lutte de libération nationale à Cuba, Fidel Castro la poursuit en se révoltant contre la dictature de Fulgencio Baptista, en attaquant spectaculairement la caserne de Moncada à Santiago de Cuba.

Cette rébellion n’a pas pu réussir. Juste après avoir purgé sa peine en prison, Fidel Castro se rend en exil pour réorganiser une avant-garde révolutionnaire qui allait retourner à Cuba reprendre la lutte révolutionnaire dans les hauteurs de la Sierra Maestra pour culminer jusqu’à la victoire en engageant les masses cubaines dans une lutte énorme de libération nationale.

Tout près de nous dans les petites Antilles, Maurice Bishop a failli réussir sa lutte de libération nationale au Grenade. L’impérialisme américain s’obligeait à intervenir avec ses marines pour réprimer la révolution.  Et l’histoire des luttes de libération nationale continue en Colombie avec le M-19 et les FARC, au Chili avec Salvador Allende, en Bolivie avec les paysans organisés au sein du Mouvement au Socialisme (MAS) pour porter Evo Morales à la présidence. Au Brésil, le mouvement des Paysans sans terre (PST) s’était transformé en mouvement politique pour porter Luis Ignacio Da Silva Lula à la présidence pour une transformation sociale en continu de la société brésilienne. Par ailleurs, au Honduras Manuel Zelaya a failli réussir.  Au Paraguay, en Uruguay et au Pérou, l’impérialisme américain avait dû recourir au coup d’État parlementaire, coup d’État électoral et coup d’État militaire pour renverser les présidents du courant de gauche visant une amélioration des conditions de vie des masses laborieuses. La liste n’est pas exhaustive, et nous ne pourrions pas mentionner toutes les luttes de libération Nationale en Amérique latine, dans la Caraïbe et en Afrique etc…etc.

Au juste, l’essentiel aujourd’hui est de tirer leçon de toutes ces expériences de lutte des autres peuples. Si réellement nous voulons reconstruire une organisation de lutte en Hayti et un rapport de force plus conséquent, il nous faut tout d’abord nous organiser à cette fin.

C’est l’unique moyen de neutraliser les valets de l’impérialisme, la seule façon d’écarter les néo-duvaliéristes et les politiciens qui défendent les intérêts des commerçants du secteur privé, pour reprendre le pouvoir politique de l’exécutif et le contrôle du parlement et proposer des lois priorisant les intérêts des prolétaires. Tout le reste est opportunisme; il ne suffira pas de s’attrouper derrière un candidat pour les prochaines mascarades électorales à venir du Conseil présidentiel de la transition (CPT).

Il nous faut reconstruire une véritable idéologie révolutionnaire pour la transformation socialiste de sorte que la gauche haïtienne cesse d’être inféodée à la bourgeoisie alliée de l’impérialisme.

C’est le moment de notre autocritique et d’analyse sur nos pratiques de gestion si nous voulons sincèrement sortir de la défiance généralisée. Les arguments du n’importe quoi sauf PHTK n’ont aucun poids, ils nous conduisent d’échec en échec. Comme disait Lénine : « la seconde tactique, la minute stratégique » le peuple Haytien vit aujourd’hui la seconde tactique et la minute stratégique. Il faut réfléchir à une autre manière de procéder, sinon le pire est à venir.

C’est vrai qu’on ne fait pas toujours ce que l’on veut, qu’on ne peut pas miraculeusement changer le système en un clin d’œil et que les rapports de force ne sont pas toujours favorables, mais cette conjoncture est une période prérévolutionnaire, l’État n’existe pas, les manœuvres de l’impérialisme ne pourront pas freiner la marche du peuple pour un changement véritable. Ce qui nous manque c’est l’organisation de la lutte du peuple, en l’occurrence notre propre Parti pour l’engagement des masses dans la lutte de libération nationale. Il nous faut tirer leçon des luttes passées.

Liberté ou La Mort! La Patrie ou La Mort!

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