Le président Jovenel Moise, soucieux de redorer son blason totalement terni, compte tirer de la lutte contre la pandémie en la qualifiant de véritable ennemi. Il s’agit là d’un intérêt purement conjoncturel qui ne lui profitera en rien. C’est bien compter, mal calculer.
Covid-19 n’est pas un assassin comme veut le faire croire Jovenel Moise dans son tout dernier discours que l’on peut considérer comme une spectaculaire performance mensongère qui laisse perplexe, voire même incrédule une bonne partie de l’opinion nationale, mais plaît à une poignée d’individus discrédités aux abords du pouvoir.
En effet, toutes les tractations du régime depuis quelques semaines visent à obtenir non seulement le consensus et l’approbation de toutes les parties mais particulièrement l’adhésion des masses défavorisées de sorte qu’après la pandémie la même dynamique fourbe, exploiteuse, continue mêmement et pareillement.
Ce n’est pas le virus de la Covid-19 qui tue, c’est le capitalisme qui tue pour avoir lamentablement échoué.
L’opposition pour sa part, grâce à la pandémie, a refait surface. Elle essaie, maladroitement, de forger l’opportunité de remonter sur la scène politique. Alors, aujourd’hui, elle s’est convertie en bienfaitrice humanitaire, militant à mieux se préparer, à mieux perfectionner son complot contre les masses populaires de façon à capter à nouveau leur attention.
Conversion pour ne rien changer, sauf remplacer le chapeau du PHTK par un des leurs, de sorte que la même politique continue son cours, celle de l’exploitation à outrance des masses.
Ce n’est pas le virus de la Covid-19 qui tue, c’est le capitalisme qui tue pour avoir lamentablement échoué. C’est lui qui tue les infectés dans les hôpitaux. La lutte contre le coronavirus en Haïti n’est pas seulement de porter les masques, de se laver les mains ou de se confiner. Elle doit être une lutte contre les projets néolibéraux de programmes d’ajustement structurel que les États-Unis ont permis au FMI et à la Banque mondiale d’imposer au pays.
Ce n’est pas sans raison que les Etats-Unis via l’Agence américaine pour le développement international (USAID) sont en train d’arroser maintenant le régime du PHTK de quelques millions de dollars sous prétexte de répondre à l’épidémie de Covid-19. C’est une façon, en revanche de continuer leur domination, de continuer à piller nos richesses, à pratiquer le dumping de leurs produits sur le marché haïtien pour perpétuer la destruction de notre agriculture.
Il n’y a pas de demi-mesure à prendre ; l’essentiel serait de définir les modalités de comment nous débarrasser de l’impérialisme américain, le principal responsable de tous nos maux.
Quant à présent, l’important serait de ne pas ressusciter ce système dans le pays, de ne pas se faire des collabos, des équilibristes comme les hommes du pouvoir et son opposition. Le mieux serait de créer des conditions favorables pour savoir profiter de cette pandémie de façon à faire avancer la lutte des classes, le projet des travailleurs, de sorte que les usines, les entreprises, les hôpitaux reviennent aux travailleurs et non pas aux patrons.
Pour gagner la lutte politique, il faut en tout premier lieu gagner la lutte idéologique, il faut élever la conscience de classe de nos héroïques travailleurs pour que l’opinion nationale soit à leur écoute, non pas à l’écoute des propagandistes du système des patrons, le capitalisme.
A la veille du Premier Mai, jour international de lutte des travailleurs, s’il y a un conseil salutaire à donner à la population haïtienne, aux travailleurs, à la jeunesse, aux chômeurs et à nos valeureux paysans, c’est que nous nous mettions au travail pour créer un pays nouveau. Nous ne saurons sortir de nos calamités sans une rupture totale avec l’impérialisme international.
Les gouvernements capitalistes sont le véritable problème et non la solution, ils ne peuvent rien faire d’autre que nous exploiter dans le sens de leur profit. La solution revient à la majorité souffrante, aux populations confinées, aux travailleurs de développer une conscience politique élevée, anticapitaliste et socialiste.
Nous, au sein de Haïti Liberté, nous ne cesserons jamais de le dire et de le répéter mille fois encore. Seule la construction du parti révolutionnaire des travailleurs pour le socialisme permettra de colmater « les veines ouvertes » de notre Haïti et de notre continent saignant par mille blessures. Et c’est dans cette lutte que s’inscrivent toutes les initiatives entreprises par le journal qui visent à créer un peuple nouveau, un pays nouveau.
Vive la lutte des travailleurs haïtiens ! Vive le 1er mai de tous les travailleurs unis !