Des agents de la police nationale d’Haïti (PNH) ont profité de la ruée de manifestations populaires qui s’étend sur le pays réclamant la démission de Jovenel Moise pour exprimer eux-mêmes leur ras le bol.
Ainsi le dimanche 27 octobre 2019, les forces de l’ordre ont été dans les rues de la capitale, Port-au-Prince et également au Cap-Haïtien dans des manifestations pacifiques. C’est au Carrefour de l’Aéroport qu’a débuté cette parade policière.
Clairement dans une banderole, les policiers s’exprimaient ainsi : Nou pa nan voye ale, nou pa nan mande rete, nou pa nan politik (Nous ne sommes ni pour le départ, ni pour le maintien, nous ne faisons pas de politique). Nous manifestons simplement pour revendiquer ce qui nous est dû comme le droit de se syndiquer, de meilleures conditions de travail et une augmentation de salaire appropriée à la cherté de la vie.
Les masses populaires qui n’ont pas été en si grand nombre ont quand bien même accompagné les policiers dans leur défilé revendicateur. Ils ont fait passer leur message aux dirigeants de l’Etat haïtien aussi bien au nouveau Directeur général, ai de la Police Nationale d’Haïti Normil Rameau qui a été nommé par arrêté présidentiel le mardi 27 Aout 2019 dernier, en attendant l’approbation du Sénat de la République.
Signalons que la Direction Générale de la Police Nationale n’avait pas autorisé les policiers à de pareils mouvements. Elle leur a rappelé la loi du 29 novembre 1994 qui interdit toute forme de rébellion ou de protestation publique des agents policiers. Malgré cette menace, du haut commandement de la PNH, les policiers ont marché et réclamé justice et réparation ainsi que la prévision d’une indemnité substantielle, à verser aux parents de policières et policiers qui sont décédés au cours de leur travail : « protéger et servir ».
Sur tout le parcours, ils ne cessaient de scander entre autres revendications : « Pitit polisye yo pa ka al lekòl! 50.000.goud salè! Jistis pou polisye ki mouri yo! Nou vle Sendika ! ». Les policiers ne plaisantaient pas, en donnant un délai de 72 heures, soit 3 jours fermes aux dirigeants de l’institution policière pour agréer leurs revendications. Délai qui prendra fin le mercredi 30 octobre 2019 à minuit exactement. Autrement ils lanceront une opération dénommée « opération bras croisé » lors des prochaines manifestations de l’opposition.
La manifestation des policiers de la PNH a pris fin devant le siège central de la Direction générale de la Police nationale d’Haïti juste avant un message délivré au Haut Commandement de l’Institution.
Par ailleurs, le porte-parole de la PNH, le commissaire Michel-Ange Louis jeune a fait savoir que la PNH entend tout faire pour satisfaire les revendications de policiers. Selon lui « ces revendications sont justes et rentrent en ligne droite dans le cadre de la préoccupation du Haut –Etat major de la Police Nationale d’Haïti qui vise à améliorer les conditions de fonctionnement des policiers ».