Pleins Feux Sur : Pierre Raymond Divers, « King Kino » (2)

« Un saltimbanque aux diverses cordes » | P-au-P ,1963 ? | 2ème partie et fin

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Michel Martelly (Sweet Micky) et Pierre Raymond Divers (King Kino)

(1ère partie)

Résultat ! Les affaires du « Phantoms » sont reléguées à l’arrière- plan. Et ces agissements vont avoir un effet déstabilisateur sur le groupe qui commence à produire moins, qualitativement. Quant à Kino, il fait encore l’unanimité chez les fans du pays. Notamment avec ses ballades rythmées telles : jalouzi, sonje, don’t you know i love you, amour à la folie, say no more, a little bit longer etc. Prouvant qu’il lui restait encore de l’inspiration. D’autant que ses compositions vont servir de paramètres à un certain Arly Larivière, qui va y plagier et croquer à pleines dents. Il y met aussi sur le paquet une œuvre en solo : ‘’My way’’, incluant le titre ‘’C’est la vie’’ sous la signature de votre serviteur. Dans la foulée, il lorgne la place du renégat Manno Charlemagne à la mairie de Port-au-Prince. Encouragé en ce sens par les circuits subalternes de Lavalas. Dans l’exploration de cette idée, il offre un super banquet dans le cadre du luxueux Astoria Manor de Queens avec pour têtes d’affiche : Guy Durosier, Joe Trouillot, Edner Guignard, Dernst Emile, Yannick Etienne et autres. 

Un projet qui va lui attirer la foudre d’une coalition gauche et droite, constituée autour du maire et de ses accointances, d’un côté, et de l’autre des : Sweet Micky, Roro Nelson, Gonzague Day, Guy Philippe et autres ramassis macoutes. Lesquels vont agresser le char du « Phantoms » au cours du défilé carnavalesque. Déboussolé, le groupe est rentré à NY, avec certains membres trop heureux d’avoir eu la vie sauve. Pourtant, coup de théâtre, c’est Gonzague Day, fils de massacreur et assassin dans le sang, futur élaborateur et approvisionneur en armes et munitions des gangs de Grand Ravine, Cité de dieu et autres enclaves maffieuses. Dans le dessein de transformer tout le pays en territoire de non droit, sous le règne des bandits légaux. Sûr de lui-même, il vient à NY faire son mea-culpa et assurer King Kino de son pacifisme. Pour sa part, Kino doit repenser ses stratégies, en mettant au rancart son rêve à la mairie. Cette décision va le rapprocher de Manno, qui le confie l’année suivante la tâche de superviser le carnaval.

Sur la même lancée, il doit se contenter d’une entente à l’amiable avec Sweet Micky Martelly à Pétion-Ville, base des arrivistes en quête de reconnaissance sociale pour sceller la réconciliation. De cet épisode je n’ai pu m’empêcher de faire allusion à cette chanson de Gérard Lenorman:’’La réconciliation de Bob Dylan et de Rockfeller’’ nimbée du dialogue : Rockfeller :’’…c’est pourtant la première fois, je ne vous voyais pas comme ça/vous n’avez rien d’un musicien !’’, Dylan : ‘’Et vous, vous n’avez rien d’un chien…’’. Pourtant, pas naïf, il était persuadé du rôle d’agent patenté de Martelly auprès du laboratoire. Raison de plus pour lui de s’impliquer dans certains compromis. Ce qui allait complètement éroder sa base. ‘’lavalassienne’’. Pourtant, il est allé réconforter sa position auprès du président Préval. Dont il a réussi à convaincre de patronner son projet pour l’élévation d’un buste de Nemours Jean Baptiste au Champ de Mars. Une initiative qui n’a pu être réalisée.

Tout le monde lui baisait le cul

Entre temps, son ascendance autour du corps social a pris de l’ampleur. Car, policiers, chef de police, politiciens, sénateurs, directeurs, présentateurs, ministres, opposants, oligarques, petites gens, emballés par son brin de populisme. Tout le monde lui baisait le cul. Entretenant la fausse idée qu’il avait l’oreille d’Aristide. Ce qui était archi-faux, puisque l’homme du 16 Décembre avait bien pris ses distances, juste le temps d’une seule rencontre. Tout aussi astucieux, Kino a quand même réussi à se faufiler auprès de la camarilla du nouveau gouvernement Lavalas,  alors acculé aux menaces de sanctions et d’isolement par le consortium impérial raciste. Très déterminé à ce que la célébration de 2004 ne soit pas une affaire d’unité nationale et de surcroit universelle. Promettant de faire du lobbysme afin d’attirer des investisseurs potentiels. Ainsi, auprès de personnalités aussi douteuses que le général Colin Powell qu’il a promis d’inviter à la journée inaugurale. 

Fort de ces promesses, Kino a aussi eu la responsabilité d’animer la journée d’investiture de 2001 du président Aristide. Mais en fait de réalisations, il n’a pu tirer de ses manches que l’avocat de O.J Simpson, Johnny Cochran ; alors en charge du dossier d’Abner Louima, victime d’abus policiers. Et n’a pu assembler qu’une équipe de musiciens tels : Cubano, Shoubou, Douby, Léon Dimanche, Farah Juste, Michael Ange Bazile et autres. A laquelle il ne manquait que Sweet Micky pour compléter ce décor burlesque. En fait, le gouvernement s’est lui-même affaibli dès les premiers jours. En ignorant ses vrais amis, ceux qui avaient sincèrement lutté pour le retour à la démocratie ; au prix même de leur vie, comme : l’honorable Randall Robinson et Katherine Dunham qui avaient entamé une grève de la faim à cet effet. Ainsi que le vénérable Jessie Jackson, l’illustre Harry Belafonte (qui ne se souvient pas de ses cris de rage contre George Bush père, lors de la fameuse manif au Central Park), Julia Roberts, Maxine Waters, Susan Sarandon, Danny Glover, le Maire David Dinkins, Ossie Davis, Ruby Dee et d’autres. Ces personnalités quasi médiatiques qui auraient fait le poids en termes de lobbysme. Aucune d’entre elles n’a été invitée.

  Au point où, à un moment donné, l’opposition s’est sentie à son aise pour installer son propre gouvernement en la personne de l’infâme Gérard Gourgue. Jusqu’à faire une incursion au palais national sous la commande de Guy Philipe en vue d’assassiner Aristide. Et subséquemment faire bousculer Kino dans son camp. A partir de là, les ambiguïtés ne sont plus de mise, l’espoir est mort. Puisque c’est à son domicile à Belvil sur la route des Frères à Pétion Ville que les premiers meetings du mouvement ‘’Grenn nan bouda’’ sont organisés au vu et au su de toute la population. Sur les médias défroqués, il s’est même constitué en accusateur de la responsabilité de Lavalas dans la mort de Jean Dominique. Mais, il n’est pas dupe. Sachant qu’en franchissant cette ligne, il s’est mis dans le collimateur du laboratoire qui ne va pas hésiter à le ‘‘passer à l’infinitif ’’ pour accuser le gouvernement. D’où sa décision de retrouver son bercail de NY.

En venant se mettre à l’abri et recouvrer en même temps ses sensations de musicien, perdues dans la brume de la politicaillerie marchande. Avec en plus des partenaires trop heureux de pouvoir refaire de la musique avec leur star mascotte. En ce qui concerne la communauté en général, il est perdu. Les néo-macoutes qui l’accusent d’ingrat et d’imposteur. Et les pro-lavalas qui le dénoncent de traitre sans pudeur. Il ne peut plus faire le mur. A part le « Phantoms » qui sombrait durant son absence et avec lequel il a pu sortir un nouveau cd : ‘’Fwèt Kach’’ qui est pourtant une œuvre rédemptrice. Mais, malheureusement les fans dégoutés avaient déserté le groupe. Et pour compliquer les choses, après une altercation à la Brasserie Créole de Queens avec le maestro Lémy Raymond, il décide d’abandonner le groupe pour aller former le « Move Move », qui n’est qu’une réaction émotionnelle. Puisque cette formation n’a jamais pu décoller.

Le règne ‘’grenn nan bouda’’ est entamé avec ‘’Gwo Gera’’ Latortue, petit pion de Jeb Bush pour venir démanteler l’économie locale, après le kidnapping d’Aristide. Subséquemment, c’est la deuxième intrusion de René Préval, le Caïn, avec le support de l’électorat d’Aristide. Donnant au King une nouvelle opportunité de refaire surface. Mais ‘’Tirené’’ n’était plus intéressé. Cette fois ci, ne voulant rien à voir de près ou de loin avec tout ce qui a une connotation ‘’Lavalas’’.Tout fier de renouer avec ses origines et vomissements macoutes. Et pour enfoncer le clou dans la plaie nationale, c’est ‘’Sweet Micky’’ l’idiot de la nation, le médicastre qui est imposé au pays par Hillary Clinton ; suite au tremblement de terre suspect. Au cours d’une cérémonie nocturne qui aurait fait rougir même les ‘’chanpwèl’’. A ce carrefour, King Kino s’est avisé avec son flair de sphinx de ne pas se rendre au pays. Calcul politique ? Puisque, avec l’imposition du chef des bandits légaux dans ce palais virtuel, tout un chacun voyait la possibilité d’être choisi par le laboratoire.

Il est vrai que la devise du régime ‘’Têt Kale’’ était : ‘’Assez avec les gens éduquées qui ont eu leur opportunité. Maintenant c’est à nous les idiots de prouver ce dont on n’est pas capable’’. Pas étonnant qu’on ait fait mention des : Shabba, Gonzague Day et autres abrutis comme successeur probable de Micky. C’est dans cet entour que Kino a pensé qu’il fallait mieux attendre. De plus, il s’est bien démêlé pour trouver une audience auprès du premier président états-unien de peau noire, l’élitiste Barack Obama. Lequel a fait son possible pour ne pas s’afficher avec ‘’sweet micky’’ le chef haïtien des bandits. Persistant,  ce dernier a dû débourser colossalement auprès d’un lobby qui l’a permis d’avoir une séance de photos avec le président états-unien, qui a dû accepter à contre cœur. Il faut aussi mentionner les petites prestations sporadiques du « Phantoms », qu’il avait réintégré ; incluant un dernier cd :’’Oksigèn ‘’ qui est passé inaperçu. Bien qu’à cette intersection l’artiste plein de promesses, avait laissé musicalement le meilleur derrière lui. Puis, ce fut le passage du bizarre président provisoire Jocelerme Privert dans la diaspora. Dont Kino fut appelé à chaperonner et, qui l’a donné carte blanche pour un retour au pays.

Conçus pour les ‘’Sainte Anise ‘’ et ‘’Restavèk’’, chers à Maurice Sixto, qui va être l’élu du laboratoire et de l’oligarchie locale.

De toute façon, l’appréhension de tout un chacun va se révéler plausible. Lorsque c’est un prétendu planteur de bananes, sorti tout droit des bouquins illustrés du genre :’’Ti Malice au pays des lettres’’, ou ‘’ Opa Oto Galo’’. Conçus pour les ‘’Sainte Anise ‘’ et ‘’Restavèk’’, chers à Maurice Sixto, qui va être l’élu du laboratoire et de l’oligarchie locale. C’est Jojo le filiforme, l’un des caractères de ces manuels avec Dada, Lili, etc. qui va remporter la palme auprès de la classe dominante la plus corrompue au monde, d’après le Miami Herald. Avec entre autres, le but de transformer la majorité des musiciens en gendarmes de palais. Étant lui-même un ancien courtier de groupes musicaux tels le « Légende » du Bel-Air. Une ramification qui a vu Kino et Micky faire cause commune pour prôner la réconciliation, qu’ils ont chantée d’ailleurs en public. Depuis, radieux d’être avec ses pairs, King a d’abord créé un programme :’’ Breakfast With Kino’’ qui a vu la faune politicienne venir se vautrer pour un plat froid. Tout en se nichant confortablement dans l’entourage de Jomo. Attendant la prochaine sélection à l’instar d’un Gracia Delva et autres, pour perpétuer les tromperies. Le monde du King est illimité. A la fois maitre-chanteur, apostat, sauteur, et saltimbanque aux diverses cordes.

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