Pleins Feux Sur : Michael «Mika Ben» Benjamin

« Un artiste factotum »|(Port-au-Prince, 1981)

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Michael Benjamin «Mikaben»

Né dans le giron de la musique, Michael a grandi dans l’ombre d’un fameux père musicien-chansonnier Lionel Benjamin. Lequel s’occupe autant de divers aspects de la culture locale. Et, dont Michael a suivi les pas, en démontrant très tôt son intérêt pour la musique. D’où son initiation anticipée au piano, la guitare, la basse, la batterie. Et certainement la voix qui doit faire partie des modulations journalières, à cause des fréquents fredonnements de papa à la maison. Dès l’âge de quinze ans, il s’adonne déjà à la composition, en essayant de s’impliquer dans l’environnement artistique. Partageant ses responsabilités d’écolier avec sa passion musicale qui constituent son diurne. Jusqu’à son départ pour l’université au Canada, où de front avec les études, il continue de pratiquer son art.

Mais, le plus important pour Michael, c’est d’être resté en contact avec les activités culturelles au bercail. En plus d’avoir un père qui tient la vedette au terroir. Ce qui lui est aussi très approprié. Et c’est là- bas à Montréal qu’il a décidé de prendre part à une compétition de ‘’Chansons de Noël’’, organisée par la chaine télévisée Télémax. Dans laquelle, sa composition ‘’Nwèl tristès’’ a remporté le quatrième prix parmi de nombreux postulants. En le propulsant soudainement sur la scène locale parmi les aspirants en herbe, au gré d’un timbre casse-gueule, mais attrayant. A ce stade, petit est encore inspiré par le répertoire de papa qui est le représentant du père noël en Haïti. Et pour Michael, ce succès inattendu lui a donné des perspectives pour se lancer dans l’arène musicale.  

C’est donc avec panache qu’il a jeté le pavé dans la mare. En s’introduisant dans :’’Vwayaj’’, une production contenant les morceaux : rough neck, nwèl tristès, can’t sleep, blokop et entre autres ou pati qui est sorti en filigrane pour être repris dans le projet ‘’Ayiti Twoubadou’’ par Fabrice Rouzier et Kéké. Qui ont mis Mika sur les rails de la révélation. Un succès qui lui a donné de l’essor et l’a autorisé à mieux s’implanter dans le show-biz. Cette fois-ci c’est sous le pseudo ‘’Mika-Ben’’ qu’il a sorti son deuxième opus en solo :’’Mika’’ avec : bèl fanm, yon ti chans, i am sorry, sonje, paradi, fanatik, over you, depale, m pa kapap ankó et autres qui ne l’ont pas quand même bougé d’un iota. Il lui fallait mieux pour se prouver. Spécialement à une époque où nombre de rejetons se croyaient destinés pour la musique parce que papa y était.

Pourtant, une bonne opportunité est offerte à Michael pour se montrer sous une autre facette. Ce, après avoir été sollicité pour rejoindre le nouveau groupe « Krezi Mizik » du maestro David Dupoux qui venait justement d’abandonner « Konpa Kreyól », après l’agression du malfaiteur Woodly ‘’sonson lafamilia’’ Ethéard sur sa sœur. Formation avec laquelle Mika a produit un album :’’ Ayiti san manti’’, comprenant: pa tyeke Krezi, negosye, back to back, ti mafi, vi n, pile l, fè zafè w, veye zo w, bagay yo rèd, etc. A travers lesquels, il s’est bien accommodé de son manteau de galvaniseur, par rapport à son statut de solitaire d’avant. « Krezi » et Michael sont bien reçus dans le biotope du spectacle. Ce qui leur a permis de glaner prestations ici et ailleurs. La musique néanmoins est restée sans repère ; tenant M.B dans les affres de la stagnation. 

Malgré tant de moralité, il a cru bon s’associer à un inculpé et esclave mental de la communauté internationale comme Jovenel.

Et c’est fort de cette contestation pour un groupe qui peine à trouver la révérence populaire que Michael est forcé de filer à l’anglaise. Pour revêtir son rôle de ‘’Mika-Ben’’, dans la reconduction de sa carrière en solo. Mais retrouvant surtout sa zone de confort comme un complément et pourvoyeur pour autrui. A la manière du bouchon de liège qui sert à diverses fonctions. Notamment comme : producteur, arrangeur et compositeur pour : « T-Vice » avec ‘’fè m vole’’, « CaRiMi » dans ‘’fanm sa a move’’, « Kreyól la » ‘’n ap fè foli’’, « No limit » ‘’pwofite’’, et bien d’autres. Collaborant tout autant avec : « Mass Konpa », « Harmonik », « Nu Look » etc. Tout en menant parallèlement une carrière ‘’one man show’’ qui semble être un succédané pour autrui. Etant donné qu’il a mis plus d’énergie et de créativité à s’identifier au collectif.

Ce qui lui donne en compagnie de Shabba une certaine appréciation auprès de la confrérie musicale auprès de laquelle ils servent de ‘’cheerleaders’’. Étant tous les deux friands d’envolées par association qui leur servent de plateforme. Ce qui donne des ambiguïtés comme : ‘’wi men bon an, mwen di men bon an, se Harmonik ki gen bon son an/ wi men bon an, se Mika-Ben ki vinn ak bon an’’. On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Marcher ensemble et frapper séparément. Telle semble être la devise de M.B qui se morfond dans toutes les directions pour faire la différence. Dans un environnement où bon nombre ont fait du dicton ‘’tais- toi et danse’’ leur formule de prédilection. C’est ainsi qu’à travers ‘’Ayiti se’’, Michael s’est attribué le poste d’ambassadeur itinérant pour la promotion de la culture, l’art, l’histoire et des ressources naturelles du terroir.

De nos jours, cette décomposition  s’est propagée à tout le corps social du pays.

Seulement qu’il peut y avoir dans l’engagement des motifs qui ne peuvent être que nuisances sociales. Toujours à l’affut, le mec dans un entretien sur les réseaux sociaux s’est dit scandalisé par l’état psychique d’une nation qui n’est point soucieuse des gens en proie aux troubles mentaux (pour l’histoire, les minces structures qu’on possédait dans ce domaine ont été balayées par le duvaliérisme). Pourtant, notre Mika semble se faire assez d’idées dans ce domaine. Du fait que sa mère est l’une des rares spécialistes en psychiatrie au pays. Ce qui renvoie aux questions dont M. Benjamin semble avoir les tenants tout aussi bien que les aboutissants. Malgré tant de moralité, il a cru bon s’associer à un inculpé et esclave mental de la communauté internationale comme Jovenel.

Lequel l’avait nommé propagandiste de sa caravane à côté des Shabba, les frères Martino et autres artistes ou groupes en fin de cycle ; comme les récidivistes du « Tabou Combo ». Et Michael lui a bien remis la pareille dans un morceau ambigu sur le disque du groupe « Kaï » ‘’leve pye w’’  agrémenté de cette prose :’’ Nou chita  n ap plenyen/se nou k pi fó nan bay nouvèl ki pap regle anyen/n ap kritike, men nou pa janm leve yon dwèt pou n wè sa n ka pote/w ap plenyen pa gen lidè\ e nou menm ki sa n ap fè ?’’. Voyez avec quelle astuce il veut mettre une sourdine aux critiques. On se croirait toujours dans les années 1960 avec les Poméro, Figaro, ces panégyristes de papa dók qui n’avaient pas froid aux yeux. Seulement qu’en ces temps-là, le pourrissement ne se limitait qu’à la tête, c’est-à-dire l’État. De nos jours, cette décomposition  s’est propagée à tout le corps social du pays.

Avec toutes ces dérives, la contagion a atteint bien des esprits. Entre les fous et les furieux qui se foutent pas mal de pays. Et notre ami n’a pas failli à être la règle. Lorsque son mental ment monumentalement. De timides mea-culpa durant les jours chauds du ‘’kot lajan petro caribe a’’ ont peut- être entamé l’allégeance du fils de Lionel à Jojo (Quand on pense à papa qui a eu contre vents et marées une trajectoire discrète et respectueuse au pays). Qu’il suffirait à fiston d’écouter son cœur pour se faire aussi un nom valable et viable. Avec son talent dont une voix qui colle ; pas besoin de se faire garde-palais ou guignol. D’ailleurs sa somme de créativité le prouve, avec sa contribution non négligeable dans le music- hall local.

 

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