Pleins Feux Sur : Jude Deslouches

« Une empreinte générationnelle » | (Port-au-Prince- ?)

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1938
Jude Deslouches

Jude pourrait bien se faire passer pour notre star planétaire Jason Derulo. Ce compatriote d’origine qui a atteint les sommets du music-hall mondial; avec ses méga-hits tels: whatchasay, want to marry…, savage love, take you dancing, in my head, talk dirty etc. Et qui lui ressemble comme un frère. Avec lequel Jude semble aussi partager des traits artistiques. Dont cette voix auréolée de bonds pittoresques et de notes aigues. Mais, autant qu’on le sache, c’est toujours plus facile de faire de la bonne nourriture avec beaucoup d’argent. Le challenge, de pouvoir l’accomplir avec peu de ressources est la preuve de toute capacité. Et Jude, pour avoir dès l’enfance jeté son dévolu sur la musique, s’est tout aussi coiffé d’une aura de musicien dans l’âme. Supporté en ce sens par des parents imbus de son habileté.

En effet, déjà sous le coup de ses six années, il est un apprenti de la guitare classique. Absorbant les normes conventionnelles, ce qui est le point de départ de tout adhérent. Mais, à partir de l’adolescence, il se balance dans l’univers des sonorités ataviques et ambiantes. En plus d’être également circonspect face aux modulations cross-over. Pour éventuellement s’affirmer comme un authentique produit de son temps ; paré de jalons éclectiques, sans frontières. A ce stade, Jude sait ce qu’il veut. Menant de front ses activités d’écolier avec son talent de guitariste intuitif ; alliant sa formation classique aux traditions populaires. Et se cultive aussi à la chorale une estampille de vocaliste de référence planétaire. C’est l’époque des prestations impromptues dans les collèges de la ville.

Jude Deslouches

Spécialement à l’établissement Saint-Louis Gonzague son homestead, où il se faisait l’idole des jeunes. Un statut qu’il a partagé en compagnie d’un certain Solon Sanders, toujours avec leur guitare au dos pour l’impression et l’introduction. Et de là, les premières associations fortuites ; au gré d’un apostolat qui l’a autorisé à consolider ses atouts. Subséquemment à ses débuts avec le groupe « Excess ». Au sein duquel il a continué de polir son ouvrage cent fois sur le métier. S’innovant de plus en plus dans des paramètres comprenant la genèse de la musique contemporaine. Tout en s’immisçant dans des projets de twoubadou urbain. Éventuellement, c’est Montréal qui est devenue entre-temps sa ville d’adoption. Là où il va prendre son art à un palier supplémentaire ; parallèlement à ses occupations académiques.

Notamment de randonnées musicales qui le confortent dans ses quêtes de : compositeur, arrangeur, parolier, vocaliste et guitariste. Trimant allègrement pour se frayer une place dans la fourrée montréalaise. Puis, avec des adhérents de son cru a élaboré le projet ‘’Carlitow’’ dans une hybridation de konpa, zouk et de kizomba. Ces intrusions lui ayant permis de taper la confrérie à l’oreille. Et, successivement de multiples courants musicaux qu’il a continué à agrémenter de sa polyvalence de guitariste au toucher syncrétique ; à partir d’une formation classique incorporée dans des thématiques contemporaines. Et ponctuées de la science de l’improvisation et un jeu des amalgames en plus décontracté ; tout imprégné de nappes solistes. Autant de traits qui l’installent en guitariste avisé.

Espérons que dans le prochain disque, le ‘’Mick’’ rassasie sa boulimie vocale.

De même, c’est un vocaliste inspiré, notamment dans le contrôle de son registre qui l’autorise à mieux empiler les octaves. Toutes infuses d’une singularité impromptue avec ses ruées vocalisantes, son timbre imagé et ses pointes de falsetto. Il a assez de cordes à son arc pour être sollicité par des pairs pour des opérations de bénévole. Mettant ainsi en branle les clubs de Montréal dont il est proclamé le boute-en-train. Prenant aussi part à l’éclosion du groupe « Enposyb », avant qu’il devienne une sensation ante covid des teenagers. Dans cette effervescence, il décide en compagnie de ses acolytes Benjamin ‘’Tiben’’ Guirand et de Romual Paul de fonder le groupe « Formula ». Avec lequel il a fourni son premier opus qui devrait ultimement le mettre personnellement sous les feux de la rampe.

Pourtant, ce moment de pouvoir mettre finalement en évidence ses capacités diverses va prendre une toute autre direction. Car, ce décollement a coïncidé avec l’effondrement du « CaRiMi » dont le lead-vocaliste Mickail Guirand venait juste de jeter le tablier et voulait rebondir prestissimo. Qui de mieux pour l’aider à ce come-back ? Son neveu le claviériste ‘’Tiben’’ Guirand et son éclaireur Deslouches qui ont aussi cru que l’aventure valait la peine d’être entamée. D’où l’initiative du groupe « Vyab », avec lequel JL va amplement se révéler. Préalablement en faisant sa part au volume 9 « Jazz la » de Shedley Abraham dans ‘’ban mwen lanmou’’. Eventuellement, en s’imposant dès le départ comme un pilier de cet étonnant ensemble. Auquel il a contribué ses empreintes dans l’œuvre liminaire :’’Game over’’ et, qui a grandement fait sa route dans l’arène du show-biz antillais.

Avec une kyrielle de tubes auxquels Jude a contribué les titres : fòm ale, amwatye, ou sou tyèk et particulièrement le hit je ferai. Sa propre composition qui a pulvérisé les chartes de l’album. Le campant sous des angles multiples de chanteur au timbre mélodieux et attractif, à même de diversifier la balance vocale du groupe. En plus de son entregent de guitariste doublé d’un charisme qui l’installent en potentiel ‘’one man show’’. Dommage qu’il n’ait eu dans cet opus qu’un seul morceau pour s’extérioriser. Espérons que dans le prochain disque, le ‘’Mick’’ rassasie sa boulimie vocale. En donnant deux ou trois couplets de plus au ‘’Louches’’, qui en ferait des dividendes pour toute la bande. D’ailleurs, l’on sait que cet élan rédempteur a été stoppé par la crise sanitaire du covid-19, qui a obligé les travailleurs de la culture à prendre couvert.

Ce que des membres comme le maestro Ben et Jude ont fait en retournant au Canada. Et, qui ne leur a pas permis de se produire ‘’live stream’’ avec le « Vyab », comme ce fut la mode durant le pic de la pandémie. Pourtant ses huit mois de confinement n’ont pas altéré l’ardeur créatrice de Deslouches qui s’en est allé à ses inventives et particulières randonnées. Restant actif dans les ‘’social-media ‘’, tout en égrenant les collaborations ; parmi lesquelles : le single « Love Riddim », en compagnie de DJX-Tacy et de Maestro Ricky dans des prospections hip hop. Et la plus significative est la réplique à la star guyanaise Tina Ly pour les vingt ans de sa carrière. À laquelle il a fait la gratification du tube fallait te quitter, qui a encore prouvé sa capacité diverse. En attendant, Jude se concentre sur la relance du « Vyab » le groupe qui l’a enfin proclamé. Dans un second opus dont il est certain qu’il va être estampillé de griffes inventives, ainsi que des vocalises quatrains d’un artiste consommé.

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