Pleins Feux Sur : Joseph « Blagueur » Lainé

« Un animateur d’envergure » | (Port-au-Prince?)

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Joseph « Blagueur » Lainé

Blagueur lui a pris son envol dans les parages de Bel Air et de Portail Saint Joseph; apprenant tout sur le tas et faisant montre de son style démonstratif au gré d’un flair et d’un air débonnaire qui l’affublent en gai-luron. Donc, avec assez d’atouts pour animer un petit groupe débutant du sérail du nom de « Satanik ». Pour être initié par l’adolescent ‘’Tiplum’’ à la guitare ; lequel s’est avisé de l’emmener s’étoffer dans le groupe familial, sous la supervision de papa dit “Pèkayou”. D’où il a acquis une prépondérance d’étinceleur  qui le propulse au sein du « Super Choucoune 70 » ex-kadans ranpa, en lieu en place du maestro-chanteur André Dorismond qui venait de muter au state. En s’imposant en tandem vocal avec Wawa, fort de son gosier adaptatif qui s’accorde à tous les coups. Composant les morceaux : mayi moulen Senmak, mennen m Ayiti pour ce groupe qui s’est vu dévaliser et déserter par le promoteur antillais durant une tournée dans les Antilles.

Cependant, les mid-seventies marquent la fin de cycle pour certains ‘’big band’’ face aux vagues nouvelles, et le « Super Choucoune » a dû payer les frais de ces mutations. Tandis que  Joseph Lainé s’est retrouvé à nouveau en quête de preneur. Ce qui ne devrait être qu’une formalité pour Blagueur qui est allé se nicher confortablement avec le « Coumbite Créole », où il trouve un podium à sa capacité d’animateur pétaradant. Ainsi bien que le pourvoyeur des tubes tels : tifi kriye, pale kreyol, tiken, pretèks, gwòg la elt ; qui ont emballé l’auditoire d’alors. Spécialement dans la banlieue de Carrefour, où il matait les pions dans l’ambiance de ‘’Chez Maggie’’ dans des prestations qui l’ont installé en vedette de la bande à Rodrigue Millien. Une ascendance qui le pousse à voir double, en jouant à la fois pour le « Coumbite », tout en évoluant alternativement avec le « Shoo Blak » de Bel Air.

Blagueur a essayé de rebondir avec le « Shamba band », sans issue.

S’imposant en porte étendard d’un ensemble avec lequel il emprunte vent en poupe les tics vocaux de Cubano, dans un groupe qui voulait se modeler sur le « Skah-Shah #1», alors insurpassable. Cette approche ayant fait des vagues, Joseph a décidé de ne donner son allégeance qu’à la formation du maestro Nazaire Déjoie, dans laquelle il s’est fait de nouvelles donnes. Gratifiant encore de son timbre sonore dans quelques hits comme : Lèlène chérie, Vivine et autres. Le consacrant en sentinelle éternelle et, qui permet à ce groupe de se faire une part au soleil du show-business antillais. Mais, dans un dénouement spectaculaire, une fraction de l’orchestre a fait défection pour devenir « Shoogar Combo » sous l’administration d’une nouvelle équipe. Et Blagueur lui, entre ces revirements, s’est retrouvé avec le « Skah-Shah Plus d’Haïti », de Arsène Appolon.

Un sacre important pour Joseph Lainé qui a vu ses efforts récompensés par cette étape concluante. Ce qui lui a permis de se mettre en évidence dans des performances acclamées, à travers quelques œuvres ornées de ses vocalises impromptues, ayant servi de repère au « Skah-Shah Plus » d’Haïti. Subséquemment, c’est la tournée nord-américaine qui a emmené Blagueur dans les sites de spectacles de la diaspora, permettant à ses fans de se délecter du hit-maker de Lèlène chérie. Et éventuellement, c’est la dislocation de la bande à Arsène Appolon qui a vu la relocalisation de Lainé pour Boston où il a essayé de rebondir avec le « Shamba band », sans issue. Puis, une nouvelle convocation d’un « Skah-Shah #1 » : “Au complet”,  le nom du CD qui l’a vu en tandem avec Zouzoul.

Sans Cubano, celui-ci alors trônant à la tête de sa propre version. Faisant face à une autre patronnée par : Arsène, Loubert, Zouzoul, Kòkò, Gary, Tikràn et autres. En tout cas, dans ce qui n’était vraiment pas du tout complet. Blagueur y a gratifié des prestations valables dans : soup konpa x, zizye poul di, samdi jou bese leve (remake) etc ; délivrant son propre cachet personnel. Après cette collaboration épisodique, il s’est retrouvé dans ses pénates bostoniennes, où il a refait surface dans un « Volo Volo » revenant. S’aventurant dans des sillons qu’avaient tracés Timanno, Ricot Mazarin et même Kris Bazile, qui a donné un second souffle à ce groupe au début des années 1980, après le passage de ces derniers. Et, pour lequel Joseph Lainé a continué jusqu’au temps récent à vocaliser laborieusement, ramenant à de vives réminiscences.

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