Pleins Feux Sur : Eric Mazarin

« Un timbre alambiqué » | (Port-au-Prince- 1956 ?)

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Eric Mazarin

Une sorte d’enfant de la balle, Eric a eu le privilège de grandir dans l’ombre d’un frère ainé ; en l’occurrence Ricot Mazarin. Qui lui-même a occupé le devant de la scène musicale tout au cours des années 1960 ; avec sa voix solennelle et distinguée. Successivement comme vocaliste des « Diplomates », des « Incognitos » ci-devant « Tabou Combo », des « Fantaisistes » de Carrefour et du « Volo Volo » de Boston comme vedette principale, en tandem avec la future star Ti Manno. C’est donc en plein dans le mille qu’Eric a appris ses sujets vocaux. Qu’il a continué à cultiver à travers multiples associations éphémères. Tout en recueillant d’autres influences qui vont le permettre d’échafauder un style caractéristique. Notamment basé sur des envolées aériennes et des subtilités distinctives.

Des signes qui vont le mettre dans le collimateur des groupes débutants. Tout en s’acquittant dans des ‘’jam’s’’ improvisés et des sérénades qui sont l’apanage d’une filiation en quête d’exposition. Une propulsion qu’il a maintenue en compagnie d’autres prétendants artistes comme : Joël Théodore, André Dubuisson en compagnie desquels il a composé un trio de vocalistes qui a fait une prestation remarquée au ‘’Boulo Show’’ sur Télé Haïti. Une occasion dont l’aboutissement l’a permis d’être repéré par des instances supérieures. Pour marquer un tournant décisif dans la carrière d’Eric. Qui éventuellement va faire son entrée au sein du plus fameux mini-jazz « Les Ambassadeurs » ; revenus de longs périples nord-américains et antillais. A une époque où la musique ambiante est en mutation.

En effet, l’invasion de la cadence lypso antillaise avec sa ‘’horn-section’’, la ferveur du disco en plus de l’incorporation du synthé, ce nouvel instrument avec sa sonorité distinctive avaient bien changé les donnes. C’est donc dans des « Ambassadeurs » tout à fait métamorphosés, vidés des patterns de sa méringue typique. Qu’E. Mazarin a eu l’opportunité de faire des débuts convaincants dans Alléluia ; l’ayant autorisé d’introduire sa marque chanterelle dans l’arène musicale. Au milieu d’un quator vocal composé de l’incontournable Pascal  Albert et des vocalistes circonstanciels comme : Tipum et Ernst Ménélas le maestro. Avec pas assez d’espace pour se mouvoir, Eric est assez imbu des possibilités à venir. Après avoir été exposé parmi des conquérants, il est vrai, qui étaient en fin de cycle.

Ce qui a opportunément tourné en faveur de Mazarin dont cet étalage l’a permis d’être repéré par Robert Martino le maestro du « Scorpio », qui en a fait appel pour palier à la démission du chanteur du groupe Olson J. Louis qui a immigré au state. C’est donc en fanfare qu’Eric a fait son introduction au sein du « Scorpio/Universel » ; dans lequel il est rejoint par Gracia Jean Philipe dit ‘’Tikit’’. Avec lequel il compose un duo vocal complémentaire. Campant ‘’Tikit’’ en animateur ; alors que lui Eric s’est installé en pourvoyeur du dosage. Comme il l’a montré dans le titre et l’album : ‘’1980’’. En propulsant son tempo vertigineux infus de tangibilité et d’autres subtilités qui ont permis à ‘’la bête’’ de sortir d’une mauvaise impasse. Bien que son séjour au sein de la bande à Martino n’ait pas fait long feu.

Puisqu’il est convoqué par Arsène Apollon qui venait encore une fois de se brouiller avec ses partenaires de New-York. En vue de prendre part à son « Skah-Shah Plus ». Qu’il entend installer au pays du konpa même. C’est donc la voix d’Eric et de celle du vétéran ‘’Blagueur’’ Lainé, qu’Arsène a trouvé plus appropriées pour les paramètres de son « Skah-Shah » d’Haïti. Ce que Eric s’est contenté d’exécuter amplement dans l’album :’’ Croyance’’ ; en prouvant qu’il a atteint ce palier supplémentaire dans quelques titres tels : el la cucina, un midley des tubes du « Skah-Shah », qu’il a délivré en tandem avec ‘’Blagueur’’, avec lequel il partage un timbre similaire. Suivi d’un second opus : ‘’Souvenir des Antilles’’, à travers lequel il a fait part des morceaux : illusions, regrè etc ; prouvant sa progression.

Une étape qui a vu le statut du groupe prendre de l’ampleur dans l’arène de la musique locale et antillaise. Et, finalement pour Eric Mazarin le chemin du vedettariat ; qui l’a éventuellement catapulté sur les routes du monde. Et subséquemment les villes des E.U, jusqu’à New-York où l’ensemble s’est finalement dispersé. Laissant Eric en ballotage  et sans preneur ; entre les petites associations fortuites qui ne l’aident pas à sortir de la traverse. Pour rallier en fin de compte un groupe obscur du nom de « Traffic » à New-Jersey. Alors assemblé par l’ancien saxophoniste du « Skah-Shah #1 » l’états-unien Ed Cohen qui s’imaginait qu’il pouvait faire du Loubert Chancy. Dans une musique de nature conflictuelle, voire baroque. A travers laquelle Eric a montré qu’il n’a pas vraiment cultivé son registre durant ses périodes d’inactivité. Et pour cause, l’album : ‘’Magic Night’’ n’a pas été pour lui une sortie mémorable.

 

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