Pleins feux sur : Claude Cinna Octavius Charles alias « Tiblan » (Cap-Haitien ?)

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Maestro Tiblan

« Un successeur d’envergure »

Un autre galvanisateur qui s’est propulsé en chef de file imperméable ; en s’établissant comme fer de lance dans l’épopée tonale de la méringue pastorale. Et aux percées vertigineuses de l’un des plus légendaires groupes du terroir natal. Musicien imprégné de charisme, après ses premières randonnées serties d’une vocation d’artiste polyvalent. Il finit quand même par délaisser une prometteuse carrière de footballeur pour se lancer dans la musique. C’est à la deuxième partie des années 1960 que « Tiblan » prit d’emblée l’avant-poste d’un « Tropic », alors dominé par les pionniers tels : Emmanuel Turenne, Charlemagne Pierre Noel, Yaffa François, Jean Norti, Pierre Lesca, Hervé Casséus, sans oublier Parisien Fils Aimé, chanteur marque fabrique et l’incontournable Giordany Joseph empreinte vocale inaltérable.

Et entre autres, Gérard Jean-Baptiste, alors promu arrangeur et innovateur du groupe, et dans l’ombre duquel « Tiblan » peaufina ses sujets sur le tas. Ce dernier dont les innovations harmoniques ont permis au groupe de sortir de l’ornière ‘’champétrale ‘’ et des tâtonnements du kadans plake .Et dont les arrangements  ayant introduit des paramètres rythmiques plus accessibles pour la danse urbaine. Autant d’ingrédients et d’ambiance pour authentifier la méringue « Fusée d’or ». Cependant, Jean Baptiste est vite convoité par « Septent », l’orchestre poids-lourd de la ville. C’est ainsi que Cinna Octavius s’est trouvé depuis au cœur d’un héritage qui l’impose comme la figure la plus emblématique du « Tropic ». En se distinguant aussi chef d’orchestre autodidacte et comme l’un des meilleurs saxophonistes de la musique de climat.

Virtuose patenté, il a mis durant cinq décades son estampille embaumée de mélopées voluptueuses aux diverses excursions de l’ensemble fétiche du nord. Lequel s’est considérablement bonifié sous son leadership. D’abord comme maestro et aussi comme référence d’un orchestre qui lui est toujours acquis. C’est la raison pour laquelle la porte lui est toujours restée grande ouverte, même après des fugues passagères (dont un bref stint avec le « Skah-Shah » sans Loubert). Et lorsque Louis Jean Lubin a dû tenir le cap durant son absence. Dru d’une sonorité phosphorescente, instillée de bravado ; laquelle met en exergue une exécution imagée des standards. Il est vrai que « Tiblan » a tout connu avec le « Tropicana » qui le lui a bien rendu. Pour sa part on n’a pas le droit d’avoir des doutes de son amour pour la « Fusée d’or »

Laquelle, il a gratifié de quelques compositions de calibre. Tout en demeurant la vedette emblématique qui a su s’illustrer en vrai légataire des premiers devanciers. Comme celui qui a travaillé pour élever son art de jouer et de vivre à la portée d’une collectivité. Et qui s’est imposé avec sa singularité, son phrasé personnel et rayonnant ; lesquels ont maintenu et nourri les normes musicales et fondamentales d’un groupe qui lui clone comme en kaléidoscope. Avec cette folie contagieuse, cette versalité projetant une touche plurielle: allumeuse de fêtes champêtres et patronales, trônant les ball-rooms solennels de la diaspora, animant l’ambiance aux quatre coins de l’ile. Et dans des recoins éloignés de la planète. Parfois avec classe et certaine fois dans les débauches du konpa-hounsi. Mais toujours aux vibrations de tubes absolus : Adrienne, Mizè malere, Doux Tropic, Yolande, Maria, Pa meprize m, Byen chape, Pran Pasyans, Lavi dwol, Rekonsilyasyon,Viv lavi, Ti Jocelyne, Limonade, indiscipline, Superstition, Chache konnen, La famille, Angélique, Chèche pa w, Gason ak fanm, Pa fè sa, Nou refize granmoun, Mwen renmen Tropic, Vingt ans, je n’aurais jamais cru ,sont des succès auxquels viennent s’ajouter les hits des vingt dernières années. Lesquels sont tous passés sous les doigts correcteurs de Claude Charles. On n’oublie pas aussi qu’il a gratifié des œuvres en solo tel : « Tiblan et son sax » qui met en exergue sa singularité toute en nuance. Au gré d’une panoplie d’excursions et d’une sonorité s’apparentant à celle de Wébert Sicot qui  a joué avec le groupe dans sa première formation, sous l’appellation de « Caraïbes ».

Compositeur, arrangeur, musicien imbu de son art et saxophoniste de talent. Sa vélocité, sa justesse et sa virtuosité en font l’un des instrumentistes les plus en vue sur de multiples générations. En plus d’être le maestro fétiche d’un « Tropicana » contemporain. Mais qui grâce à sa maestria demeure aujourd’hui encore du Tropic à cent pour cent. Toujours entouré de jeunots qui doivent bien apprécier qu’il soit encore au poste à diriger les ébats. A être un guide qui connait bien la route. Tout en continuant à étaler son souffle et son tempo aérien dans la méringue endiablée de la « Fusée D’or » d’Haïti dont il reste l’éternel pilier et aussi l’un des souffleurs les plus conséquents de la musique haïtienne.

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