Pleins Feux Sur : Casimir « Cazo » Alliance

« Un air de saltimbanque » | (Léogane - ?)

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Alliance Casimir «Cazo »

Casimir a quant à lui connu une trajectoire de nomade ; ayant émergé comme ces artistes de rues qui s’en vont aux quatre coins animer les voisins et les copains. En mettant le grappin sur toutes les aubades qui animent la ville. Pour en faire ses propres instantanés, qu’il délivre dans des vocalises qui font feu de tout bois. Tout en cherchant à se trouver une marque personnelle dans la mime de multiples phonations. Incluant les morceaux latino que transmettaient sans cesse les Cafés de filles de joie dominicaines qui affectent son quartier ; les environs de Martissant qui diffusent sans arrêt les hits latino-américains. Pas étonnant qu’il offre souvent dans son registre des tubes d’Oscar de Leon, Pacheco, Palmieri entre autres qu’il dédiait aux riverains. Ce qui donne déjà à ‘’Cazo’’ un petit air de popularité dans ses pénates.

Ce qui l’a mis dans le collimateur des groupes débutants qui ne l’aident pas à sortir de l’impasse durant l’époque des mini-jazz. Malgré un passage au sein de l’ « As Combo », ensemble de bas étage qui l’autorise quand même de s’illustrer vocalement. Sans parvenir à le sortir du sous-sol. Jusqu’à ce que l’étrange homme d’affaires nommé Roosevelt, ait décidé de faire de son groupe le «Channel 10 », une pâle copie des « Frères Déjean », qui sont alors établis au state. Une idée qui a fait du chemin pour les adhérents du « konpa pa gen pàn ». Une étape qui a permis à Cazo qui avait entretemps rallié le « Channel 10 » de sortir enfin de l’ornière. A travers quelques productions telles : ‘Regrè’, ‘La nature’, et particulièrement, ‘Sabrina’ contenant : ala chalè, unyon, lapolis, soufrans etc. qui ont donné à Casimir la latitude convoitée pour sortir de ses gonds.

C’est enfin la consécration pour Cazo qui peut faire étalage de son timbre alambiqué, ‘off-tempo’, mais infus d’une résonance accrue et personnelle. En plus de ses gris-gris et de ses shows qui le campent en ultime amuseur des foules. Même dans les rues, il est ce joyeux luron qui se fait accoster par passants et fans ; qui se régalent de son rigolo. Ce qui a fait l’affaire du « Channel 10 » qui a bien profité des retombées de son vocaliste vedette dont les bouffonneries et bonds vocaux en ont fait une clique de sympathisants. Ainsi bien dans les Antilles, où le groupe a causé quelques remous à la fin des années soixante-dix. Et, tout semblait être au beau fixe pour ‘’Cazo’’. Jusqu’à ce que de l’autre côté de l’océan, s’opérait une dislocation au sein de l’orchestre « Les Frères Déjean ».

Dont les deux chanteurs titulaires Harold Joseph et Isnard Douby ne sont pas en mesure d’effectuer une tournée au pays ; du fait de n’être pas munis de visa de sortie pour laisser le sol états-unien. C’est ainsi que éventuellement Fred et André ont fait appel à Casimir pour venir sauver les meubles. Venu en trombe au sein de la bande des Déjean, ‘Cazo’a tout de suite posé sa marque à sa façon. En s’imposant en catalyseur du fameux groupe avec lequel ; il prit d’assaut l’avant -scène de la musique ambiante dès sa première intervention à travers l’album : ‘’ Non-Stop’’ dans lequel il a tenu l’ambiance sur les traces de la voix emblématique de cet ensemble Isnard Douby, dont il s’est modelé. En opposant son timbre railleur dans : Gladya, survive, que viva la musica etc ; qui le propulsent en vedette à part entière.

Et ‘Cazo’ tout en délivrant les expressions vocales, est aussi le bout en train qui veut amuser avec ses pitreries, causées par ses fréquents voyages au paradis artificiel. Et d’autres acrobaties qui ont caractérisé son parcours ‘on & off’ dans ce groupe. Lequel a dû faire face à de multiples bouleversements, suite à son installation au bercail. Incluant une réunion avec les déserteurs de NY dans l’album ‘Sans rancune’ ; à laquelle ‘Cazo’ n’a pas été convié. Entrainant ainsi la dissolution passagère du « System band ». Pourtant, les retrouvailles new-yorkaises étant de courte  durée ; avec des acteurs habitués à se donner des crocs en jambe. C’est donc bredouille que Fred et André ont dû regagner leur enclos local. Et, devine qui est rappelé à la rescousse ? C’est ‘Cazo’ qui refait surface avec des « Déjean » qui bien qu’amoindris qualitativement, continuent à rallier des inconditionnels.

A ce carrefour, c’est le déferlement avec des disques tels: ‘Léon sou Broadway’, ‘First Class’,’Répression’, ‘Hommage aux disparus’ etc. agrémentés de quelques tubes dont ‘Cazo’ est l’approvisionneur buccal. Mais aussi l’animateur excentrique qui devient en transe sous l’attrait du ‘’konpa 7 tèt’’. Lequel s’improvise en ‘konpa reken’ ; lorsque le groupe performe au Lambi Night Club. Quant traqué par la chaleur morbide de midi et l’ébullition causée par la consommation excessive du cannabis ; il se jette à la mer. Pour se voir repêcher par des fans inquiets. Pendant que la frappe ‘’Déjean’’ continue d’alimenter l’ambiance. Ainsi s’en allait de drame en mélodrame jusqu’au burlesque, la marche de ‘’Cazo’’ avec les Déjean. Pourtant les inconditionnels ont aimé; en lui donnant une plateforme pour s’adonner à toutes formes de bizarreries. Même quand il revendiquait son don de prestidigitateur.

Eventuellement la collaboration de Cazo et des « Fréres Déjean » a pris un coup de froid. Après avoir fait des étincelles dans l’arène du konpa. Et la montée de nouvelles filiations musicales vachement modernes ont mis le groupe au rancart. En plus des problèmes fondamentaux liés à l’indisponibilité du maestro Fred en cure d’intoxication ; ont mis le groupe en veilleuse. Dans ce contexte, C.A est venu s’installer à NY, où il a cherché à rebondir. En jouant dans les restaurants de Brooklyn pour arrondir les ronds. Incluant une collaboration remarquée avec le « Gran Panpan ». Pour rentrer dans une période difficile ; qui caractérise la vie d’un paumé. Et pour ceux qui ont eu l’habitude d’emprunter l’artère de Flatbush avenue à Brooklyn en route pour le boulo. De le voir déambuler chaque matin en juif errant cette longue route sans destination, disait autant de sa calvaire.

Pourtant, même le cul par terre il ne semblait abattu. Avec son air de saltimbanque, sa jovialité, sa sagesse coutumière. Il s’empresse toujours de venir vous faire la révérence, sans rechigner sur sa situation. Face aux difficultés insurmontables de NY, il est allé se repositionner à Miami. Où il a trouvé un environnement et un climat plus réceptifs à ses besoins. Retrouvant à l’occasion les feux de la rampe, avec la reconduction des « Frères Déjean » sous l’initiative de Tico Pasquet et du défunt Tipolis. Et emmené par le fondateur du groupe Lyonel Déjean de retour à l’occasion. Ce qui a donné à ‘’Cazo’’ une nouvelle occasion de s’affirmer, en tandem avec Harold Joseph. Evidemment, après avoir fait l’ambiance dans les clubs de Floride ; jusqu’avant la fin du dernier millénaire. Le groupe est encore mis au rebut pour de multiples raisons.

Ne laissant à ‘’Cazo’’ que le vide à gérer ; entre quelques apparitions ‘’karioke’’ et, des habitudes qui n’atténuent point. A même de l’enfoncer dans la pire déchéance. Pourtant, béni pour sa façon et sa célébrité passée, il est remorqué par une certaine Sainte Cécile qui lui donne la possibilité d’une vie humaine dans l’octroi d’un logis et autres accommodations. Et puis, encore Richie ! Le maestro de « Klass » lui avait aussi fait la courte échelle au cours d’une soirée de recouvrement animé par ce groupe en sa faveur. La semaine dernière il avait bon teint au cours de cette journée hommage en l’honneur d’Isnard Douby  en Floride. A laquelle ‘Cazo’ fut introduit ‘’Mr. Cazo’’ par Pipo. Preuves tangibles de l’affection que lui dédient ses pairs.

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