Pleins Feux sur : Arnold Delmas

« Un musicien polyvalent » | P-au-P ? – NY, 2020

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Arnold est bien sûr au rendez-vous avec les Assad Francoeur, Harold Joseph, Lovinsky, Marechal, Doudou, Sansan, Rudolph, Yoyo etc, pour une nouvelle phase avec le « Super 9 ».

Ti Arnold Delma pour sa part est issu à la fois des écoles ancienne et contemporaine. Engrangeant ses connaissances multiples dans l’entourage de ‘’Pè Cayou’’, alors le manitou pédagogue qui s’adonnait à la formation des jeunes pousses du milieu, ainsi que ses nombreux fils. Notamment dans les alentours de Bel-Air et de Portail Saint Joseph qui furent son fief. C’est ainsi que Arnold a fait ses apprentissages de musicien polyvalent au gré d’un flair réceptif. Montrant cependant une prépondérance accrue pour les percussions, spécialement la batterie. Evidemment, avec tout ce potentiel, on ne peut se faire inaperçu. Pourtant après avoir faire la ronde de quelques groupes débutants, il finit par émerger avec le « Do Ré Mi Jazz » qui lui ouvre d’autres horizons.

Dans cette optique, il s’est retrouvé avec le « Safari Combo », mettant en valeur un style très syncrétique tout à fait avant-gardiste qui lui donne bien le profil d’un batteur imbu de ses sujets ; pouvant faire usage de tous les accessoires percussifs. Mais, lorsque tout l’ensemble s’insurge contre l’administration, Arnold est bien sûr au rendez-vous avec les Assad Francoeur, Harold Joseph, Lovinsky, Marechal, Doudou, Sansan, Rudolph, Yoyo etc, pour une nouvelle phase avec le « Super 9 ». À nouveau, Ti Arnold va se faire le catalyseur de la bande à ‘’debaba’’ qui prit l’environnement sonore d’aplomb. Tout en s’enflammant à coups de ‘‘rimshots’’ et de ‘‘breaks’’, gratifiant de l’essentiel dans des tonalités diverses, en métronome inspiré.

Arnold s’est accommodé en “free-lance” pour suppléer aux absences, collaborant avec groupes émergeants et établis

Tout en s’associant avec le tambourineur Marechal et le ‘’gongiste’’ Yoyo pour produire l’un des plus terrifiants ‘’banc-arrière’’ de leur temps. Un tiercé qu’Arnold a su bien guider à travers les ébats, dans son genre conquérant et osé, avec ses innovations à la clef ; ayant représenté cependant l’une des dernières reliques de la génération des mini-jazz de la seconde moitié des seventies. Le « Super 9 » face à la montée de nouvelles tendances, en plus du départ de son leader et compositeur Assade Francoeur pour l’« Ensemble Select », finit par perdre de sa prépondérance. Et en 1977 a dû laisser le pays en trombe pour le Canada. De Montréal, le groupe s’est retrouvé à NY où les : « Tabou », « Skah-Shah », « Déjean », « Shleu-Shleu », « Djet X » et autres font encore le plein. Alors, pas de moyen pour le « Super 9 » de se caser. Et Arnold s’est accommodé en ‘’free-lance’’ pour suppléer aux absences. Collaborant avec groupes émergeants et établis ; tout en se prévalant de son manteau de pédagogue dans la formation de nouveaux talents.

Jusqu’à se frayer une place au sein d’un « Jazz des Jeunes » quadragénaire au milieu des années 1980, et le privilège de côtoyer deux survivants de l’époque d’or de la musique locale, tels que Alvin Valdemar et Willy ‘’gros Willy’’ Frédérique. Et au terme de cette décade, a rejoint le « Skah-Shah » au tambour laissé vacant par Camille Armand et, ensuite à la batterie abandonnée par Ramponneau. Pourvoyant ses facettes de percussionniste divers, en technicien rigoureux. Pour s’impliquer ensuite dans la réformation d’un « Jazz des Jeunes » recyclé, jusqu’avant la fin du dernier millénaire, avec un nouveau cd des héritiers de St. Aude, Antal, Dupervil et tant d’autres, dont il fut le dernier maestro. S’attelant à l’occasion au saxophoniste et au synthé. Ces dernières décennies l’ont trouvé discret mais non moins entreprenant. Se vouant seulement à la pédagogie jusqu’à ce que la mort l’ait dérobé à l’affection des siens récemment, suite à une maladie.

 

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