Pas de sauveur suprême autre que le peuple haïtien lui-même !

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Les récents développements sur la scène politique haïtienne montrent jusqu’à quel point les différents secteurs de la classe politique traditionnelle, y compris le gouvernement de facto en place et leurs tuteurs de l’Internationale réactionnaire, sont de mèche pour continuer la barbarie et hâter la décomposition de l’État haïtien.

Le constat est alarmant ! Ceux qui avaient les moyens et le pouvoir d’influencer et d’agir a priori, ne font maintenant, a posteriori, que condamner et déplorer la dégradation accélérée des conditions d’existence de la population à laquelle ils ont grandement contribué.

Les dérives auxquelles les puissances occidentales font référence en Haïti n’auraient pu se produire sans leur détermination et leur support continu à leurs alliés historiques de l’oligarchie corrompue, prédatrice et d’une classe politique qui ont fait feu de tout bois jusqu’à atteindre des objectifs tracés d’avance à savoir paralyser et neutraliser le pays.

De multiples exemples peuvent le justifier. Ainsi, prenons le cas le plus récent des forces d’occupation militaires de la Mission des Nations-Unies pour la Stabilité en Haïti (Minustah) et du Bureau Intégré des Nations-Unies en Haïti (Binuh) qui étaient censées faire entrer le pays dans une ère qui verrait le renforcement du droit, la consolidation de la démocratie et l’instauration des institutions. Pourtant, c’est tout le contraire qui s’est produit. Dans la mesure où le résultat final n’a été que la destruction totale de tout ce qui nous restait d’institutions.

L’urgence est de rompre avec l’ordre barbare de ses représentants étrangers, de se débarrasser de la domination des puissances impérialistes

C’est dans cet ordre d’idées que nous devons comprendre le dessein caché et inavoué de deux faucons, deux démagogues bien connus du peuple haïtien, deux anciens ambassadeurs des Etats-Unis d’Amérique en Haïti. Ces derniers ont eu recours cette semaine à la presse pour verser des larmes de crocodiles sur la souffrance du peuple haïtien dont les jours sombres et les lendemains incertains sont à mettre à leur actif, dans un pays qu’ils avaient pour seule mission d’abattre afin de mieux favoriser leur sinistre projet.

Il s’agit de James B. Foley, l’artisan du processus de déstabilisation qui liquida la résistance des masses haïtiennes aux bandits, mercenaires armés jusqu’à aboutir au Coup d’Etat du 29 Février 2004. L’autre faucon est Pamela A. White qui se faisait ouvertement complice du Président imposé par les Etats-Unis, Michel Martelly et de son Premier ministre Laurent Lamothe dans leur politique de laisser-aller et de corruption tous azimuts. Deux dangereux idéologues de l’empire, ils viennent, chacun de son côté, de projeter l’image d’une Haïti déchirée où la vie s’est arrêtée et appellent les dieux tutélaires américains, les sauveurs suprêmes au secours du peuple pour mieux manipuler l’opinion et la société haïtienne.

Selon James B. Foley « (…) Le peuple haïtien ne peut attendre plus longtemps. Si la situation se détériore encore, il est impensable que les États-Unis restent à l’écart alors que des millions de personnes risquent de mourir à seulement 800 miles de nos côtes (…) Pour avoir une chance de réussir à l’avenir, la Communauté internationale doit insister sur la formation d’un gouvernement soutenu par un consensus pour guider Haïti à travers une transition nécessaire vers des élections démocratiques – un gouvernement qui soit au moins basé sur le concept de l’Accord de Montana, sinon centré sur le groupe lui-même. Cela signifie que M. Henry, qui a officiellement demandé aux Nations-Unies de déployer une force internationale, doit être prêt à céder le pouvoir à un gouvernement de transition (…) » a proposé l’ex-ambassadeur Foley.

Pamela A. White, pour sa part, a déclaré « (…) Le mal triomphe en Haïti, et les États-Unis ne font pas grand-chose (…) Près de 20 000 personnes sont menacées de famine imminente. 2,9 millions de personnes supplémentaires souffrent de malnutrition aiguë. Si davantage de nourriture n’est pas mise à disposition immédiatement, les gens vont mourir (…) » a-t-elle souligné.

Quel jeu macabre et barbare ! Quelle astuce de ces deux tenants du système pour bafouer la dignité d’une nation, pour essayer de tromper davantage un peuple ? Et quel cynisme aussi de la part de ces deux individus ! N’y a-t-il pas urgence à mettre en échec cette offensante « proposition » de James B. Foley et de Pamela A. White ?

Le temps n’est plus à la caricature politique. L’urgence est de rompre avec l’ordre barbare de ses représentants étrangers aussi bien que locaux. L’urgence est de se débarrasser de la domination des puissances impérialistes, car c’est la seule condition pour assurer le salut du peuple haïtien.

Les impérialistes n’ont été, ne sont et ne seront jamais un espoir pour le peuple haïtien. Il est impossible à l’Occident dominant qui n’a toujours pour mission en Haïti que de détruire, de tuer et de créer un environnement de sentiment d’infériorité et de défaite chez le dominé, propice à faire croire que la liberté et la démocratie ont été octroyées au peuple haïtien.

La démocratie, c’est le droit du peuple haïtien de décider de son avenir lui-même, sans s’en remettre aux «sauveurs suprêmes » des puissances impérialistes. La démocratie, c’est le droit des travailleurs et du peuple haïtien de se mobiliser pour en finir avec les impérialistes et leurs laquais du groupe de Musseau ou de Montana.

Il est temps d’en finir avec la politique rendant aveugle le peuple haïtien asservi par une classe de politiciens au service de l’oligarchie. Le peuple travailleur entend conduire désormais sa destinée, réaliser son unité pour créer les conditions nécessaires d’un vrai renouveau de la société haïtienne.

Les travailleurs haïtiens exploités, humiliés par de barbares laquais au service des exploiteurs capitalistes, doivent rester fidèles aux paroles du chant révolutionnaire d’Eugène Pottier, L’Internationale: « Il n’est pas de sauveurs suprêmes, ni Dieu, ni César, ni tribun, producteurs, sauvons-nous nous-mêmes. »

Que le peuple haïtien prenne en charge sa transformation sociale ! Il en va de sa survie.

 

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