Ouf!

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Ouf! L’année s’en va, l’année 2019 est en train de kraze un kite sa. Elle s’en va, emportant avec elle toutes les stupidités, toutes les violences, toutes les inepties, toutes les turpitudes, toutes les aberrations, toutes les inepties, tous les mensonges, toutes les acrobaties de politiciens, pantins désarticulés, tous les mouvements nuls, toutes les pitoyables tentatives de l’opposition pour mystifier la population, toutes les lamentables bravades d’autoritarisme dont Jovenel Moïse a été capable.

            Ouf! Un soupir de soulagement clôt l’année. À chaque tournant du déroulement de l’histoire récente du pays on espérait une éclaircie, une éclairance, une lueur d’espoir, un rayon de lumière au bout du tunnel, fût-il même fugace. On espérait une sorte de prise de conscience sociale ou politique de la part des acteurs de la “crise” : l’opposition grenn siwèl, les bourgeois accoucheurs de président kòkòb. Mais hélas! Et pour faire la liaison, pour l’euphonie, écrivons: mais zélas!

Les puissants, tout partout, continuent de mener le bal. Bien cargués dans leur dodine de richesse, au sommet de leur jouissance, de leur insouciance, de leur arrogance, de leur malveillance, de leur malfaisance, de leur absence totale de rêve pour une humanité meilleure, de leur persistance à ignorer la souffrance des laissés pour compte, les frustrations de la frange pauvre de la classe moyenne en constante effritance, épuisance, dissolvane, désintégrance, ils ne voient qu’eux-mêmes, ils ne vivent que par eux-mêmes, que pour eux-mêmes. “Les cochons, c’est comme ça, plus ça devient ‘plus riche’, plus ça devient (plus) cons. Ah! Brel, mon frère, mille excuses; je m’emporte parfois à prendre des libertés de paraphrasage partiel.

Ouf! 2019 s’empresse de fuir, de s’enfuir le plus tôt possible, car elle a honte d’avoir été témoin jusqu’au dernier moment de tout ce déploiement de vaines manœuvres politiciennes par une opposition en konkonm zonbi, en zing de contrariété, juste pour faire passer le temps, juste pour savoir qui finalement émergera comme le leader incontesté (sic), victorieux de la fronde contre Jovenel, espérant ainsi en finir avec un président qui au bout du compte les a roulés dans la farine, les a bien bétizés, les a tournés en minables petits ridicules. Quelle misère de classe politicienne!

Ouf! L’année 2019 fout le camp et nous en sommes tellement heureux. Non pas que nous croyions béatement, naïvement, que 2020, tel un Tonton Nwèl bedonnant, va nous apporter des “cadeaux” en terme de changements politiques palpables. Pas du tout. Mais au moins nous pourrons respirer un tout petit peu, ne serait-ce que ” l’espace d’un cillement”, parce que l’année 2019 s’en va, emportant avec elle toutes les démonstrations de malfaisance, de nuisance, de malfektance d’un régime honni de la grande majorité du pays, vomi au cours de plusieurs manifestations depuis juillet de l’année dernière.

Ouf! Bientôt, au détour du chemin de cette rubrique, nous n’entendrons plus parler de 2019, nous aurons derrière nous tous ces mauvais souvenirs frisant trop souvent le cauchemardesque: la trahison félonne de notre diplomatie qui s’est écrasée, aplatie, punaisée, à-plat-ventrisée, avilie, dépantalonnée  devant Washington lors du vote de l’OEA. Ces ingrats qui représentaient notre pays, véhiculant la lâcheté d’un gouvernement veule, s’étaient sans honte aucune vestonnés d’ingratitude. Avec leur colonne vertébrale à l’horizontale, ces chenapans veulards ont poignardé dans le dos le courageux peuple vénézuélien. Honte à cette clique de traîtres aux rapports de fraternelle solidarité entre deux peoples fiers de leur passé libérateur !

Parlant du Venezuela, on voudrait dire aussi : ouf ! Mais voilà que les forces occultes locales, travaillant de concert avec l’impérialisme, refusent de lâcher prise. Leur déconfiture après le fracassant échec de leur marionnette Guaido ne leur a rien appris. En effet, elles viennent de frapper à nouveau, brutalement. Ce sont les forces armées vénézuéliennes elles-mêmes qui ont été attaquées par des éléments téléguidés, aveugles, aveuglés par la haine d’une révolution qui a changé radicalement la vie et l’avenir des masses vénézuéliennes.

Ouf! L’année s’achève. On est près du but, du Nouvel An; on souhaite voir 2019 et son cortège de malheurs, comme un fleuve, aller se jeter dans l’océan de grands espoirs pour notre terre, pour toute la Terre. Mais cette rivière de mauvais souvenirs semble vouloir ralentir son cous, voire même stagner, car les puissants, les riches, les détenteurs de pouvoir, les décideurs de la planète, de sommets hypocrites en sommets menteurs, ont encore tourné le dos à l’humanité souffrante, l’humanité espérante. Pourtant, on continue de pousser un gros ouf, même un gros “zouf” (pour assurer .la liaison, pour l’euphonie), parce qu’une autre année est déjà à nos portes.

Ouf! On se dit prêt à faire bel accueil au nouvel an car nous en avons eu ras-le-bol avec les cauchemars de 2019 qui ont rendu la vie impossible à ceux et celles qu’un système inhumain a refoulés, exclus de la société, de force ou en employant des moyens plus subtils, pourtant efficaces. Comme disent les Québécois, nous prendrons un long “respire” après cet ouf d’immense soulagement, car 2020 ne peut pas être une douloureuse extension de 2019.

Ouf! Nous nous hâtons de voir l’année 2019 décamper, boiser, car avec peine, nous voyons que le président Jomo a repris du poil de la bête, tandis que l’opposition désarçonnée, déboussolée, déconfiturée, ne sait plus comment offrir une nouvelle parade qui porterait la population à se mobiliser autour d’une perspective viable, vraiment prometteuse et atteignable. On souhaite voir les plus vociférateurs de l’opposition qui n’ont jamais voulu se dévêtir de leurs vieux habits fripés d’indécision, de flottement, de refus inexprimé de faire siennes les revendications des masses opprimées, on souhaite les voir disparaître du décor.

Ouf ! L’année va enfin finir. On aura bientôt derrière soi toutes les turpitudes accumulées par l’incurie des gouvernements professant le néolibéralisme, cette plaie qui accule les pauvres à la faim, aux maladies, aux violences renouvelées du ‘‘système’’. On est bien imbu toutefois, à voir les rocambolesques empoignades des Républicains et des Démocrates aux USA, qu’il y aura beaucoup à faire pour amener, en 2020 et au-delà, les forces laborieuses à prendre conscience de l’exploitation à outrance dont elles sont victimes, de la nécessité pour elles de s’organiser jusqu’à voir émerger un pouvoir authentiquement par le peuple et pour le peuple.

Ouf ! Allez-vous-en, année 2019 ! Ne nous poussez pas à la colère. Laissez-nous respirer un peu du parfum de ce que 2020 pourrait avoir de positif, d’optimiste, de réconfortant à nous apporter.

Ouf ! Qu’elle  aille au diable la peste ! La guenon, la poison 2019! Qu’elle crève !

30 décembre 2019

 

 

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