À partir des années quatre-vingt, avec l’avènement du modèle d’exploitation néolibéral, apparaissent des organisations qui, en théorie, doivent combler un fossé qui se crée naturellement entre le public et le privé. Ces organisations non gouvernementales, qui apparaissaient d’abord comme impartiales, sont devenues essentiellement des agents politiques autoproclamés comme la société civile, légitimant la montée impétueuse de la mondialisation et du marché. Avec l’arrivée de gouvernements progressistes, via des élections en Amérique latine, le cas nicaraguayen, une victoire électorale de plus de 70% de Daniel Ortega avec la révolution sandiniste, ces mêmes organisations ont orienté leur activité vers le contrôle stratégique et politique de la société, à, ce que, par euphémisme, aux États-Unis, ils appellent « changement de régime ».
La structure fonctionnelle d’en haut, que ce soit les États-Unis ou l’Europe, pose quelques fondations riches pour alimenter l’ensemble de la machinerie des ONG. Les plus importantes fournissent environ 80% de tous les fonds gérés par ces organisations dans le monde. Dans la plupart des cas, les fondations mères n’ont aucune relation directe avec les bénéficiaires qui fonctionnent en tant qu’opérateurs locaux des fonds. Pour cette fonction, il existe un réseau composé d’agences de coopération internationale telles que : USAID, NDI, NED, IRI et une autre série d’agences gouvernementales occidentales qui financent des actions d’intervention, principalement destinées, vraisemblablement, à la “réduction de la pauvreté” renforcement des « valeurs démocratiques », de la gouvernance, des « droits de l’homme », de la transparence, de la justice et de la gestion des finances publiques.
Des centaines d’organisations qui saturent la vie politique de la société sont délimitées du réseau d’ONG susmentionné, créant une sorte d’État parallèle, porté par de grands médias et réseaux, qui deviennent artificiellement des protagonistes essayant de saper les progrès des gouvernements progressistes, ou d’éviter la montée au pouvoir politique des projets politiques de gauche, qui revendiquent la participation de la société et de l’Etat contre la tromperie du marché.
Cet immense réseau de tentacules des pouvoirs en place est chargé de promouvoir un agenda caché et précis qui définit l’orientation que veut donner l’opinion publique. Au Nicaragua, ils promeuvent sans vergogne les politiques que l’hégémonie exige. Ainsi, il n’est pas surprenant qu’au Honduras en 2009, ils aient activement soutenu le coup d’État, toujours sous le discours anticommuniste en défense de la démocratie.
Dotées de moyens considérables, ces organisations se consacrent à dire à l’État ce qu’il doit faire jusqu’à ce qu’elles deviennent des agents de délégitimation du politique, et contre les mouvements socialistes de libération malgré le fait que leur fonctionnement est, au sens strict, d’une politique nature.
Son autre fonction, tout aussi perverse, est vouée à déstabiliser tous les gouvernements populaires d’Amérique latine qui n’acceptent pas de se soumettre aux diktats ou aux intérêts géostratégiques des faucons de Washington. Dans cette tâche, ils alimentent des réseaux de prétendus mécontentements voués à la construction d’une image négative des dirigeants, dépensant des ressources importantes dans leur mission.
Significative est la participation de la Fondation FORD et en particulier de George Soros, qui a accumulé de l’expérience dans les pays d’Europe de l’Est après la chute du bloc soviétique, et a joué un rôle clé dans les fameux « printemps arabes »
Ce système bien articulé de Smart Power de la première décennie du XXIe siècle s’est spécialisé dans la promotion et l’organisation de « révolutions de couleur » qui ne sont rien de plus que des protestations populaires contrôlées visant à un changement de régime pour imposer une administration docile au service des intérêts des transnationales. Significative est la participation de la Fondation FORD et en particulier de George Soros, qui a accumulé de l’expérience dans les pays d’Europe de l’Est après la chute du bloc soviétique, et a joué un rôle clé dans les fameux « printemps arabes » qui ont fini par renforcer l’existence de groupes comme l’État islamique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
En Amérique latine, l’activité de ces organisations s’étend du Mexique, où elles s’opposent au gouvernement de la quatrième transformation, à l’Argentine, où elles participent au travail minutieux de discréditation de l’administration péroniste. Son attaque centrale ces derniers temps a été dirigée contre les pays de l’ALBA, principalement le Nicaragua, le Venezuela, la Bolivie et Cuba.
Dans ces pays, ils ont organisé des soulèvements violents, qui ont coûté la vie à de nombreux innocents. Le cas de Cuba est particulier, puisque les conditions existantes du blocus ne permettent pas le flux des ressources qu’ils utilisent dans les autres pays mentionnés. D’autre part, le Venezuela et la Bolivie ont supprimé le fonctionnement de ces ONG sur leurs territoires, qui utilisent généralement la façade d’organisations humanitaires.
Au Nicaragua, actuellement attaqué, il existe une situation similaire à la précédente, les violentes émeutes qu’ils ont organisées pour 2018, dirigées par l’opposition politique qui, sans aucune capacité organique, a servi d’entrée à de nombreuses ressources externes destinées à créer la sensation de la chute imminente du gouvernement démocratique. Cette fois, le nouveau plan électoral condor des États-Unis a été anticipé, notamment en raison de la quantité de ressources destinées à boycotter le processus électoral au Nicaragua en novembre prochain.
Ses efforts au Nicaragua visent à rehausser le profil politique de l’opposition, et sa mission est d’empêcher une nouvelle victoire populaire, celle du sandinisme. A cet effet, ils induisent l’agenda médiatique, qui par sa nature génuflexion leur permet de passer aujourd’hui de grands défenseurs des processus électoraux à champions de la suspension d’une élection si le résultat de celle-ci ne favorise pas leurs intérêts.
L’Internationale anti-impérialiste des peuples rejette l’agression conservatrice évidente déclenchée par Washington contre le peuple nicaraguayen et sympathise avec la révolution sandiniste, dirigée par le commandant Daniel Ortega.
Manuel Zelaya
Président
Lois Perez Leira
Secrétaire de direction
Résumé latino-américain 4 juillet 2021