Mobilisation pour un syndicat des policiers

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Yannick Joseph et 3 autres agents policiers Abelson Gros Nègre, Gédéon Monbrun et l’inspecteur Jean Elder Lundi viennent d'être licenciés par l’actuel patron de la Police Nationale d’Haïti, Normil Rameau.

Les policiers ne sont-ils pas des salariés comme n’importe quel travailleur ? Certains le disent clairement comme par exemple la coordonnatrice du syndicat de la police nationale d’Haïti, Yannick Joseph qui avait rejoint la force de police parce qu’elle cherchait du travail pour joindre les deux bouts de sorte qu’elle puisse occuper sa famille.

Pourtant, alors qu’elle travaillait, le salaire qu’elle recevait de la Police Nationale d’Haïti (PNH) ne lui permettait pas de manger, de payer son loyer, voire d’envoyer ses enfants à l’école.

Des policiers victimes dans l’exercice de leur fonction

Elle n’est pas la seule dans cet état de délabrement et de honte et c’est dans cet esprit de trouver une force légale capable de les défendre face au patron à la tête de l’état haïtien que certains policiers ont engagé le processus de former un syndicat au sein de la police nationale d’Haïti (SPNH).

Manif des policiers haïtiens pour réclamer de bonnes conditions de travail

Ce projet rejeté d’un revers de main par les autorités a occasionné des manifestations dans la capitale et certaines villes de province pour forcer les dirigeants de la PNH et du gouvernement à accepter que la police nationale soit enfin syndiquée puisque la constitution de 1987 dans les dispositions de l’article 35.3 reconnait le droit de tous les travailleurs, de se regrouper en association ou syndicat.

Leur intention initiale n’a jamais été de changer les structures de la Police mais tout simplement de trouver un moyen pouvant leur permettre de forcer les dirigeants à respecter leurs responsabilités envers eux-mêmes, soit en leur payant à temps, soit en améliorant leurs conditions de travail.

Cette proposition de formation d’un syndicat au sein de la police nationale d’Haïti (PNH), est très mal vue par les membres du haut commandement de la PNH, notamment de l’inspection générale puisque selon eux les règlements internes de l’institution l’interdisent.

La coordonnatrice du syndicat de la police nationale d’Haïti, Yannick Joseph

Après l’euphorie du 7 février dernier, les policiers pro- syndicats avaient projeté pour le 17 février leur prochaine manifestation. Ainsi, ils ont gagné les rues, en partant du carrefour de l’aéroport pour aboutir devant la direction générale de la PNH à Pétion-ville.  La majorité d’entre eux portait un t-shirt rouge arborant le sigle PNH toujours avec les mêmes revendications de meilleures conditions de travail, des avantages sociaux pour les familles des policiers tués dans l’exercice de leur fonction.

Au carrefour de l’aéroport, la policière Yanick Joseph avait déclaré dans un discours  à la population« Je suis motivée à 600 000 %. Je n’ai pas peur, mes racines n’ont pas peur parce que ma date de naissance est le vendredi 7 février 1986. Nous n’avons plus rien à craindre aujourd’hui. Le SPNH est sur pied pour travailler côte à côte avec la population. Nous ne nous battrons jamais avec la population parce que les policiers sont les enfants des petits commerçants »

En toute réciprocité, les dirigeants de la PNH en accord avec l’exécutif croupion corrompu  n’ont trouvé d’autres réponses aux propositions de leurs employés que de les révoquer. Ainsi, l’actuel patron (intérimaire) de la Police Nationale d’Haïti, Normil Rameau, a procédé au licenciement de 4 agents policiers du mouvement visant à syndiquer la police nationale. Il s’agit du jeune chef de file Yannick Joseph et 3 autres agents 2, Abelson Gros Nègre et Gédéon Monbrun et l’inspecteur Jean Elder Lundi.

Que les policiers rebellés ne soient pas découragés, car ce n’est pas simplement leur lutte, c’est également celle du peuple haïtien.

La lutte continue !

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