Menteurs, bluffeurs, trompeurs, mystificateurs: Qui a déjà trompé trompera encore

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Le pathétique Colin Powell brandit ce qu'il prétend être une fiole d'anthrax capable de tuer toute la population de New York (sic). Un mensonge énorme pour justifier l'invasion de l'Irak.

Les récents événements en Syrie au cours desquels l’infernal trio comprenant les États-Unis, la France, l’Angleterre a lancé des missiles contre un centre de recherches scientifiques syrien situé au sud de Damas et des dépôts de l’armée syrienne dans la province de Homs interpellent la conscience de tous les citoyens soucieux, d’abord, de la vérité, ensuite, de la paix. L’événement déclenché par les forces occidentales nous a laissé fortement suspect de ce qui s’est passé et comment les choses sont arrivées, d’autant que dans le passé l’impérialisme s’est révélé fondamentalement menteur, bluffeur, trompeur, mystificateur. Suivez mon œil.

Début 1898, le dessinateur du New York Journal, Frederick Remington, écrit de La Havane à son patron, William Randolph Hearst, le magnat de la presse: « Il n’y a pas de guerre ici, je demande à être rappelé ». Hearst lui câble en réponse : «Restez. Fournissez les dessins, je vous fournis la guerre». Une violente campagne de presse commence alors aux États-Unis: “En enfer l’Espagne!” Le soir du 15 février 1898, vers 21h40, étrangement, le cuirassé américain Maine est victime d’une violente explosion dans la rade de la Havane, à Cuba: la seule du genre dans l’histoire de la marine américaine. Brrrr!

252 hommes périssent dans l’accident. Une commission d’enquête concluera – seulement treize ans plus tard – à une explosion “accidentelle” dans la salle des machines. On sait que l’empire était en zing de contrariété pour ravir les Philippines, Cuba et Porto Rico à l’Espagne. Alors, était-ce une explosion accidentelle ou intentionnelle? Vous aurez sans doute deviné la réponse: le président William McKinley déclarait la guerre à l’Espagne le 25 avril 1898. Il était arrivé au pouvoir l’année précédente sur la promesse de maintenir la paix “quoi qu’il en coûte”. Vraiment? Promesse de menteur, bluffeur, trompeur, mystificateur.

Le 26 avril 1986, l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Union soviétique, entraîne des mesures urgentes de prévention partout en Europe, sauf en France. Le nuage radioactif se déplace vers l’Europe occidentale. La propagande-mensonge d’État relayée par les médias laisse croire aux Français que le nuage radioactif s’est arrêté à la frontière française. Miracle? On sait aujourd’hui qu’il n’en a rien été et que la France a été affectée comme ses voisins immédiats. Raisons du mensonge, de la mystification? Le président Mitterrand et son Premier ministre Jacques Chirac ne tenaient ni à affoler la population ni, surtout, à se mettre à dos le lobby nucléaire. Bann blofè!

Vous avez dit mensonge, monsieur Fanfan? Oui, se sa m di. Poursuivons. Le 23 mars 2003 la soldate Jessica Lynch est capturée par les forces irakiennes. Dès le mois suivant, les médias américains, aussitôt relayés dans le monde entier, relatent son calvaire: résistance jusqu’à l’épuisement de ses munitions; la môme est blessée par balle, poignardée, brutalisée par un officier irakien etsetera, etsetera, era. Une semaine après, alors que les soldats ennemis s’étaient retirés depuis déjà plusieurs heures, des unités d’élite américaines investissent l’hôpital de Nassiriya où la Lynch était retenue et la ramènent au Koweit. Une vidéo diligemment fournie par la Maison Blanche enregistre l’exploit pour la postérité: cruels soldats irakiens, héroïque Jessica, Amérique salvatrice.

Le 9 avril 2003, les forces américaines ont déjà envahi l’Irak. Des journalistes tchòtchòwè se rendent à l’hôpital de Nassiriya et découvrent une réalité très différente : la jeune fille avait été capturée après être tombée de son camion; gravement blessée, elle avait été soignée le mieux possible par les toubibs irakiens. Les médecins lui avaient trouvé une fracture du bras, une de la cuisse et une dislocation de la cheville. « Il n’y avait aucune évidence de blessure par balle ou de coup de poignard. » (The Guardian). La vidéo de la Maison Blanche était un montage de menteur, bluffeur, trompeur, mystificateur, une justification additionnelle de l’invasion de l’Irak.

Bon, La Tulipe, qu’allez-vous maintenant sortir de vos manches prestidigitatrices? Un pigeon? Une écharpe? Un fichu? Fichtre non! Un charnier, ça vous va? Nous sommes en 1989. La Roumanie étouffe sous la dictature grotesque, clownesque, ubuesque, burlesque, mégalomanesque, tontonmacoutesque de Nicolas Caucescu. Le 16 décembre une rébellion à Timisoara est cruellement réprimée par l’armée. Le 22, la vague populaire atteint Bucarest. Le tyran est renversé et s’enfuit avec sa femme. Rattrapés, ils sont “jugés” et exécutés sur-le-champ.

Or, quelques jours auparavant, les télévisions du monde entier avaient diffusé les images d’un supposé “charnier de Timisoara”. Les émeutes de Timisoara avaient fait une centaine de victimes. Les cadavres d’un très grand nombre de victimes avaient été tout simplement exhumés par la redoutable “Securitate” pour servir à une macabre mise en scène à caractère de propagande. C’était la première expression de désinformation médiatique à l’échelle planétaire.

Le lieutenant-général Kenneth Mc Kenzie flanqué de la très gauche et mal assurée Dana White, principale porte-parole du département de la Défense dans leur peu convaincante conférence de presse.

Elle devait profiter à l’équipe du président Ion Iliescu et du premier ministre Petre Roman. Avec d’autres membres de la nomenklatura, les deux mecs allaient confisquer la “révolution” roumaine. Ils avaient donc besoin d’une forte légitimité pour fusiller de façon expéditive le couple Causescu. Les menteurs, les bluffeurs, les trompeurs, les mystificateurs à l’œuvre. Ni plus, ni moins.

Sans aucun doute, Caucescu était un dictateur anachronique, mais les médias de l’occident “démocratique” eurent grand plaisir à étaler l’aspect conspiratif, ténébreux, cruel des horribles mecs de la Securitate, excroissances lucifériennes d’un pouvoir fou, loup-garous monstrueux capables des pires cruautés. Ils en ont profité pour présenter le communisme comme une sorte d’image en miroir du nazisme.

Il fallait matraquer les cerveaux. La “tragédie” de millions d’hommes et de femmes sous le joug du communisme”, «autre barbarie du vingtième siècle» ne pouvait pas s’achever avec les images festives de Berlin, les images joyeuses des Tchèques place Venceslas. “Le communisme, ce rêve immense de l’humanité, pouvait-il s’écrouler sans un fracas rappelant sa monstrueuse puissance?” Tel était ce qu’il fallait instiller dans les esprits. La réponse était vite offerte par une journaliste s’exclamant devant les images du charnier : “ J’aurai donc vu cela, la fin du nazisme et aujourd’hui la fin du communisme”.

Non, il n’y a pas eu la fin du communisme. Il y a eu des hommes et des femmes comme Caucescu et son épouse Elena ainsi que les membres de la nomenklatura roumaine qui ont dévoyé l’héritage marxiste. Il y a eu les menteurs, les bluffeurs, les trompeurs, les mystificateurs à l’œuvre, qui n’ont pas voulu trier l’ivraie staliniste du bon grain de la pensée marxiste-léniniste et qui ont tout fait pour que n’existât plus le communisme en tant que référence politique pour les catégories sociales tenues en laisse par le capitalisme prédateur.

Continuons. La guerre du Vietnam a bien débuté sur un mensonge, une tromperie, un bluff, une mystification bâtie sur la prétendue attaque de deux destroyers américains qui étaient “dans les eaux internationales” et qui auraient été attaqués par des canonnières vietnamiennes, incident qui fut suivi de la “Résolution du golfe du Tonkin” et qui mena à l’expansion de la guerre du Viêt Nam. 40 ans après, les autorités américaines avaient fini par avouer avoir “largement exagéré” l’incident du Golfe de Tonkin.

Dans un article paru en 2001, l’historien de la National Security Agency, Robert J. Hanyok, a soutenu que des officiers de renseignement de l’agence “ont délibérément faussé” les preuves communiquées aux politiques et au public. En clair, pour endiguer l’influence communiste, maoïste, en Asie, il fallait un manman mensonge qui a coûté la vie à quelque deux millions de vietnamiens et à 50 000 américains.

Ai-je besoin de souligner tout le tapage médiatique, la présentation funambulesque du Secrétaire d’État Colin Powell à l’ONU et les acrobaties de la Maison Blanche pour faire croire au public américain et au monde entier que Saddam Hussein détenait des “armes de destruction massive”, assurément une menace à la sécurité et aux intérêts des États-Unis. Ergo, il fallait envahir l’Irak, liquider le méchant Saddam et occuper le pays. On sait depuis belle lurette que c’était un mensonge massif.

les puissances occidentales ont contribué à créer ISIS et n’ont jamais été intéressé à s’en débarrasser puisque cette engeance diabolique est une créature de l’impérialisme pour faire avancer les intérêts déstabilisateurs occidento-sionistes dans le Moyen-Orient.

Pour mettre la main sur le pétrole irakien et redessiner la carte des zones d’influence de l’impérialisme et du sionisme, il avait fallu bluffer, tromper, avec au bout du compte 4486 soldats américains tués, plus 318 morts d’autres nationalités, essentiellement britanniques. La guerre a entrainé le mort violente de plus 110.000 civils irakiens, sans compter les milliers de blessés, et les mal ajustés, psychologiquement. Cette guerre aura coûté au minimum 770 milliards de dollars, selon les chiffres du Pentagone. L’état de l’Irak est aujourd’hui pitoyable. George Bush et le sinistre Dick Cheney ont bien travaillé pour les transnationales. “Mission accomplie”, grâce à un énorme mensonge. Vive l’Amérique démocratique!

Avant de continuer plus avant, je m’en voudrais de ne pas passer un savon à ce petit con de Macron. Début septembre 2017. L’ouragan Irma ravage les îles des Caraïbes les unes après les autres. Emmanuel Macron, Monsieur-15% du corps électoral, rentré d’Europe, met le cap sur St. Martin où il « va faire le beau sur l’île ravagée des milliardaires bling-bling où l’ouragan a révélé à la fois les conséquences des coupes sauvages dans les services publics mais aussi la lutte des classes larvée entre les pauvres d’un côté, souvent noirs et jamais interviewés à la télé et les riches présentés à longueur de reportages comme de pauvres migrants soumis aux pillages des barbares locaux » (Réseau international).

De l’avis d’une journaliste guadeloupéenne parlant de l’île St. Martin: « On dirait presque un pays en guerre » Le gouvernement vénézuélien, sitôt les effroyables dommages connus fait parvenir rapidement 10 tonnes d’aide humanitaire à la population Saint-martinoise rudement éprouvée et 30 dans le reste des Caraïbes. Qu’en pense Macron et sa presse réac ? « De la vile propagandeUne dictature qui tente de se survivre au prix d’une détresse humanitaire sans précédent, alors même que les ressources de ce pays restent considérables ». Au secours Brigitte Trogneux Macron! Votre petit garçon « Manno », le menteur, le trompeur, le mystificateur, il déconne… Au secours!

Franchement, il faut prendre ses distances avec les politiciens véreux et la presse servile, jakorepèt, pèpètmayi qui puent comme “ la pipe au papa du Pape Pie”. Ce qui m’amène aux frappes de l’équipe va-t-en-guerre tripartite euro-états-unienne en Syrie, à l’aube du samedi 14 avril écoulé. Une opération “légitime”, “proportionnée” et “ciblée” pour laquelle le roux ripou, le gros makou, le gras corrompu de la Maison Blanche s’est accordé une palme d’or assortie d’une auto-félicitation george-bushite, une boulshit: “Mission accomplie”. L’agression trinitaire s’est félicitée de “frappes de précision”, pratiquement sans perte de son côté, sans dommages collatéraux. Une opération dyòl loulout.

Mais c’est bien Sénèque qui avait formulé cette sage opinion: “Qui statuit aliquid, parte inaudita altera, Aequum licet statuerit, haud aequus fuit”, en bref: qui n’entend qu’une cloche n’entend qu’un son. En effet, nous avons pu détecter un premier son discordant lors de la conférence de presse tenue par le pâle lieutenant-général Kenneth McKenzie flanqué de la très gauche et mal assurée Dana White, principale porte-parole du département de la Défense.

En effet, l’insatisfaction des journalistes était palpable parce que ni Dana ni McKenzie ne pouvaient dire kwik des “preuves” de l’utilisation de produits chimiques toxiques par le régime d’Assad. Il y avait un peu de scepticisme dans l’air. Selon McKenzie: “plus de 40 missiles sol-air avaient été utilisés par le régime syrien […] beaucoup sur une trajectoire balistique… sans guide […] les efforts défensifs de la Syrie étaient en grande partie inefficaces et ont clairement accru les risques pour leurs populations en raison de cette réponse aveugle […]

En revanche, a poursuivie McKenzie, la nature précise de notre frappe et les soins portés par notre équipe alliée ont considérablement réduit le risque de dommages collatéraux pour les civils”. Toutefois, la nombreuseté des questions très pertinentes, suspectes des journalistes donnait nettement l’impression qu’il devait y avoir un doute dans le ciboulot de ces messieurs et dames de la presse, d’autant que Dana White était très gauche dans ses réponses et récitait, littéralement, des bouts d’une leçon apprise par cœur. De toute façon, l’idée était de tromper, mystifier l’auditoire et de faire croire autant à une supériorité technique qu’à une sorte d’ «humanisme» de la part du consortium occidental.

L’autre son très discordant nous est venu de al-Manar (Le Phare), la chaîne de télévision émettant en arabe, français et anglais à partir du Liban. En effet, leur presse écrite almanar newsFR rapporte que lors de l’attaque par la force euro-étatsunienne “Les systèmes anti aériens et anti missiles syriens étaient eux aussi au rendez-vous pour riposter. Ni la Russie ni l’Iran n’ont participé à la riposte syrienne […] Plus de 100 missiles ont été tirés sur la Syrie, dont 71 ont été interceptés, selon le correspondant d’Al-Manar à Moscou, citant la Défense russe.

Lagence syrienne Sana citée par al Manar a rapporté: « Les missiles qui ont pris pour cible la position militaire de Homs ont été interceptés et détournés de leur parcours. Il y a eu trois blessés ». Selon la Défense russe, l’aéroport militaire al-Damir, à l’est de Damas, a été visé par 12 missiles; tous ont été interceptés. La télévision syrienne pour sa part a souligné que la DCA syrienne a abattu 13 missiles dans la région d’al-Kaswat, dans la province de Damas. Quel contraste avec le côté adverse!

Le site en ligne iranien francophone Press TV a rapporté que l’analyste américain Frederik Pleitgen interrogé par CNN, a estimé que la frappe USA/France/Grande Bretagne a été une attaque tout au plus «symbolique». Revenons à l’attaque chimique présumée. Lors de la conférence de presse du secrétaire d’État à la Défense Jim Mattis et du chef de l’état-major John Dunford, ni l’un ni l’autre n’ont fourni de preuve de l’utilisation de substance chimique. Pourquoi pas? Quelle anguille doit gésir sous la roche de Jim?

Force est aussi de constater que les deux officiers américains ont évité de préciser la nature de l’agent chimique soi-disant utilisé. À en croire Dunford, « il est difficile de sortir les preuves de Syrie » (sic). Les Syriens ont-ils intercepté au moins un des missiles? La question n’a semblé effleurer la curiosité d’aucun journaliste, ce qui a certainement arrangé la propagande-mensonge.

On peut seulement souhaiter que des journalistes occidentaux particulièrement fouyapòt arrivent à fouiller les zo dans les kalalou comme certains l’avaient fait, par exemple, à propos du mensonge tout cuit sur Jessica Lynch qui avait été démasqué par The Guardian, ou du “charnier de Timisoara” qui s’était finalement révélé être un sordide et macabre montage médiatique.

Pour terminer, les puissances occidentales ont contribué à créer ISIS et n’ont jamais été intéressé à s’en débarrasser puisque cette engeance diabolique est une créature de l’impérialisme pour faire avancer les intérêts déstabilisateurs occidento-sionistes dans le Moyen-Orient. Manifestement lésées par les avancées de l’armée syrienne secondée par la puissance de feu russe (dans la Ghouta orientale en particulier où sévissaient des groupes terroristes qu’elles soutenaient), elles ont créé un “prétexte chimique” pour intervenir en Syrie.

Quelle drôle de coïncidence l’utilisation présumée de chlore et de gaz sarin dans la Ghouta et l’empoisonnement de l’ex-agent double russe Sergueï Skripal et de sa fille à Londres, empoisonnement attribué (sans preuve) à Moscou! Et s’il s’agissait simplement d’une mise en scène caractéristique des agissements criminels de l’impérialisme, fondamentalement menteur, bluffeur, trompeur, mystificateur? Je réponds tout de suite à la question: mais bien sûr que oui. C’est du théâtre-mensonge pour amuser et mystifier les badauds, les nigauds, les lourdauds, les koyo, les simplets, les crédulets, les bourriquets, les crétinets, les andouillets. Donnez-moi donc du vent pour aller à la Gonâve…

Sources consultées:
Alban Dignat. 15 février 1898. Explosion du cuirassé Maine. hérodote.net. 8 février 2018.

John Kampner. The truth about Jessica. The Guardian 15 may 2003.

Jean-Michel Lemonnier: Serbie, 1999: calomnies, trahisons, et ingérence humanitaire (première partie). Agora Vox, 25 septembre 2012.

Pol Mathil et Colette Braeckman. Le «Génie des Carpates» renversé par un mouvement populaire guidé par la « nomenklatura ». Le Soir. 24 décembre 2004.

Ignacio Ramonet. Télévision nécrophile. Le Monde diplomatique. 24 décembre 2004 http://www.memo.fr/Media/Guerre_Vietnam.jpg

Macron, Maduro et Saint-Martin, d’une instrumentalisation l’autre. Réseau International. 17 septembre 2017.

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