Le mouvement syndical des ouvriers de la sous-traitance avait depuis la semaine dernière appelé à quatre jours de mobilisation soit les lundi 11, mardi 12, mercredi 13 et Jeudi 14 juin 2018 pour exiger une certaine amélioration des conditions de vie des plus pauvres, la réintégration des révoqués illégalement et de plus pour satisfaire les revendications salariales de 1000 gourdes que réclament les ouvriers.
Ainsi plus d’un millier de travailleurs se sont rassemblés pacifiquement devant le Parc Industriel Sonapi pour entamer leur mobilisation prévue qui devait se rendre devant le Parlement pour déposer un cahier de charges rappelant les promesses et les engagements du gouvernement restés sans suite: des mesures sociales pour les aider notamment dans le transport, les logements sociaux et des cartes d’assurance de santé.
A la surprise générale, des agents du corps d’intervention et de maintien de l’ordre CIMO sont intervenus.
Ils ont été appelés sur les lieux par le Directeur de la Société Nationale des Parcs Industriels (SONAPI) Bernard Schettini.
Soudain, les policiers sont passés à la répression en empêchant tout d’abord à certains ouvriers de quitter l’enceinte du Parc industriel pour rejoindre la mobilisation, et de plus, les manifestants ont été rudement bastonnés.
En fait la police nationale a montré son vrai rôle en tant que bras armé de la bourgeoisie exploiteuse. De façon étrange, quand les masses populaires sont dans une situation difficile d’insécurité par exemple, la police a toujours trouvé toute sorte de prétexte pour ne pas être présente sur les lieux. Pourtant, elle n’en trouve aucun quand les patrons l’appellent pour réprimer les travailleurs !
La manifestation avait bien été autorisée par la Direction départementale de l’Ouest de la Police Nationale, comment se fait-il que les ouvriers qui n’avaient rien fait d’illégal aient été brutalement matraqués avec des coups à la tête, à l’abdomen et au dos, au point que plusieurs d’entre eux, victimes de cette répression policière, ont été transportés d’urgence à l’hôpital OFATMA.
Par ailleurs, soulignons que selon des informations communiquées par le président de l’Association des industries d’Haïti (Adih), Georges Barreau Sassine, citant le directeur de Wilbes, 800 travailleurs vont être licenciés d’ici la fin du mois de juin 2018. La compagnie coréenne « Wilbes the Haitian S.A. » pour justifier ces révocations massives a pris comme prétexte qu’elle n’est pas parvenue à respecter ses engagements vis-à-vis de la compagnie américaine « Under Amour », en raison des mouvements de protestation organisés par les ouvrières et ouvriers les 21 et 22 mai 2018 dernier.