L’Insécurité sociale ou Sécurité sociale ?

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Le gouvernement du Premier ministre de facto Ariel Henry vient de récidiver avec un nouveau projet de sécurité ou de protection sociale en lançant le lundi 7 août 2023, par l’intermédiaire du Ministère des Affaires Sociales et du Travail, l’anesthésiant « Chanje metye, chanje lavi » soi-disant pour lutter contre la délinquance juvénile et la dépravation des jeunes. Ce n’est pas la première tentative et sans doute pas la dernière de ce régime d’amadouer la population en lui faisant des promesses fallacieuses avec  des programmes démagogiques pour masquer la réalité.

La propagande faite concernant cette initiative que des milliers de jeunes auront la possibilité d’avoir un métier dans des conditions optimales nous inquiète au plus haut point, puisqu’elle n’est pas nouvelle. C’est un discours déjà entendu de la part du Ministre des Affaires Sociales et du Travail, Pierre Ricot Odney. Quand, l’année dernière plus précisément, le jeudi 26 mai 2022, il présenta le « Programme multisectoriel pour l’apaisement et la réinsertion sociale des groupes vulnérables ».

A ce moment-là, le ministre avait bien indiqué que le « Programme d’apaisement et réinsertion sociale prévoit 90000 emplois temporaires à haute intensité de main d’œuvre et un appui à 45000 paysans au niveau agricole. Pour la rentrée des classes, une distribution de 25000 bons scolaires est prévue. Des centaines de restaurants communautaires sont déjà mobilisés pour fournir des plats chauds aux personnes vulnérables au sein de la population. En plus, 50 bus seront achetés pour renforcer la capacité du Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle pour le transport des élèves. » Par-dessus le marché, Pierre Ricot Odney avait insisté qu’ « un montant de 3000 gourdes serait alloué aux personnes vulnérables pendant une période de 3 mois ».

la majorité de la population haïtienne n’a accès à aucun mécanisme de protection sociale.

Monsieur le ministre, la majorité de la population haïtienne n’a accès à aucun mécanisme de protection sociale. Avant de nous entretenir sur le sujet «Chanje metye, chanje lavi », tout d’abord,  il serait préférable de nous faire le bilan de la première année de ce programme et ensuite nous éclairer sur les perspectives d’avenir. Car nous sommes trop habitués à des promesses non tenues ou des vœux pieux des gouvernements qui en aucun cas ne visent à apporter une solution aux problèmes fondamentaux des masses. Alors, où en sommes-nous réellement quant à l’objectif principal, à savoir « réduire la pauvreté, les inégalités et les injustices économiques et sociales et institutionnelles en Haïti jusqu’en 2040 » ?

Le programme pouvait bien être à l’œuvre dans le pays, mais qui en profiterait ? Il est clair que ce ne sont pas les masses défavorisées dans les quartiers populaires où les ouvriers peinent à joindre les deux bouts avec la faim au ventre qui seraient les bénéficiaires. Pourtant, ils  ne sont pas en mesure de subvenir à leurs besoins faute d’un chômage sans pareil et sans bornes. Dans ce cas, il serait bon, monsieur le ministre, que les choses soient clarifiées pour éviter toute suspicion. Qui sont ces heureux bénéficiaires de ce programme qui devrait, selon votre mot, « apporter un ouf de soulagement à la population, précisément les plus nécessiteux», et que votre « gouvernement entend faire de ces bénéficiaires les bâtisseurs de leur propre avenir ».

Monsieur le ministre, êtes-vous chargé de faire croire à l’existence d’une soupape de sûreté ou de Sécurité sociale ? Une solution en trompe-l’œil de sorte que les pauvres s’appauvrissent davantage pour que les riches s’enrichissent encore plus.

D’ailleurs, marchant sur les traces de ses prédécesseurs du PHTK, Ariel Henry poursuit les mêmes dérives ne conduisant Haïti nulle part. D’ailleurs, son imposition illégale, démesurée est un échec grave de conséquences pour l’avenir.  C’est dire que le pays aura du mal à remonter la pente, à refaire son image de marque puisque la politique de son gouvernement est infâme et destructrice.

marchant sur les traces de ses prédécesseurs du PHTK, Ariel Henry poursuit les mêmes dérives ne conduisant Haïti nulle part.

C’est le renforcement de la continuité dans le gaspillage des fonds publics de façon à les détourner plus facilement au nom d’un quelconque programme de « décomposition » sociale pareil aux scandaleux projets bidons de Lamothe-Martelly : « Aba grangou ;  Katye pa m poze ; Ti manman cheri ; Ede pèp ; Kredi wòz pou fanm ; Ban m limyè ; Ban m lavi ; » et tutti quanti.

Il est clair que votre gouvernement de transition sans mandat, n’est pas un gouvernement de solidarité nationale dans la mesure où ses objectifs ne sont pas conformes aux aspirations à la liberté, au progrès, à la justice sociale, à l’indépendance et à la dignité haïtienne. Tout pouvoir antidémocratique est également un pouvoir dont les options sont toujours antipopulaires et antinationales au service des puissances impérialistes fer de lance de la grave crise économique, sociale et politique que traverse le pays.

Dans cette perspective, toutes manœuvres entreprises par un tel régime, avec de soi-disant programmes d’aide fictifs, ont pour unique objectif d’endormir les masses populaires et de les faire oublier leurs vrais problèmes. Sans pudeur, cette politique consiste à développer une certaine forme d’insécurité sociale, une forme de guerre contre les masses haïtiennes à la place d’un vrai programme complémentaire de Sécurité sociale.

L’essentiel, il ne faut pas avoir d’illusions. Sur ce plan, le peuple haïtien n’a qu’une seule chance à prendre, celle de rompre complètement avec cette classe politique en délitement pour imposer une solution qui sécurise  réellement  les travailleurs, la jeunesse et le peuple haïtien en général dans un système  socialiste et démocratique.

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