Par Sylvens Alfred
L’espace public haïtien est devenu, au cours de l’année de 2017 et jusqu’à la moitié de 2018, le théâtre d’une cohabitation de deux types de mouvements sociaux : les anciens mouvements sociaux (AMS) dits traditionnels et les nouveaux mouvements sociaux (NMS). Cette nouvelle configuration présente un paradoxe : d’un côté, on assiste à la mobilisation des ouvriers dans les rues qui revendiquent les meilleures conditions de travail et une augmentation salariale, chose rare en plein 21e siècle et, de l’autre côté, les haïtiens qui partent en exil pour protester, de manière silencieuse et symbolique, contre le système politico-idéologique qui est mis en œuvre depuis ces trente dernières années.
Cet événement contestataire a surpris plus d’un, par sa forme d’expression et ses revendications sociales. Personne ne sait, jusqu’à date et à quel moment, l’appel à la mobilisation collective a été fait et les leaders ont été désignés. Aucun mot d’ordre n’a été donné. On se réveille en plein jour, à la surprise générale, devant ce bouleversant et effrayant soulèvement social : les haïtiens partent massivement en exil. Venant de partout, de la capitale et des villes de provinces et surtout des quartiers défavorisés, les jeunes, qui ont pour la plupart terminé leurs études classiques et même entamé des études supérieures, ont choisi la voie de l’exil comme l’unique forme de revendications sociales. Donc, les questions que l’on se pose sont les suivantes : quel est le sens symbolique de cette revendication sociale ? En quoi constitue-t-elle un mouvement social ? Renferme-t-elle une explication historique ?
Sans trop vouloir s’éterniser sur les grands détails théoriques des mouvements sociaux, ce qui devrait être l’œuvre d’un chercheur de métier que nous sommes loin de l’être, nous prenons le risque d’apprécier les luttes revendicatives des ‘’exilés’’ haïtiens comme un mouvement social silencieux (MSS). Ce faisant, nous l’inscrivons dans le paradigme des Nouveaux Mouvements Sociaux (MNS). Ce choix d’orientation théorique nous impose l’exigence d’une conceptualisation. Et dans cette perspective, Dubet François avance ce qui suit : « Le thème des “nouveaux mouvements sociaux” émerge au milieu des années soixante au moment où le mouvement ouvrier qui était situé au creux de la société industrielle ne semble plus avoir le monopole des grandes mobilisations sociales. On désigne alors les objets les plus divers, du moment qu’ils se distinguent de la figure classique du mouvement ouvrier : mouvements noirs et luttes étudiantes aux États-Unis, et, partout, mouvements écologistes, féministes, régionalistes, pacifistes. Ces mouvements ne concernent plus directement les problèmes de la production et de l’économie, ils se situent dans le champ de la culture, de la sociabilité, de la ville, des valeurs, et paraissent bousculer les formes classiques de gestion du conflit social et de la représentation politique, ils mettent aussi en scène de nouveaux acteurs comme les “minorités », les femmes, les jeunes, les classes moyennes fortement scolarisées ».
A la lumière de cette définition, il faut admettre une chose, c’est qu’il est impossible de trouver dans les Nouveaux Mouvements sociaux (NMS) les revendications de classes sociales, et les formes traditionnelles des conduites collectives à travers lesquelles se construisent les anciens mouvements sociaux. Cette forme d’action collective est difficile à cerner dans la définition donnée par Alain Touraine qui, selon lui, croit que « c’est la conduite collective organisée d’un acteur de classe luttant contre son adversaire de classe pour la direction sociale de l’historicité dans une collectivité concrète ». Pourtant, ça tombe bien quant à sa théorie générale reposant sur une conception tripartite de mouvements sociaux. Selon lui, tout mouvement social se fonde sur trois principes fondamentaux : Le principe d’identité (I) c’est à dire « qui lutte ? » : dans ce cas, ce sont les exilés. Le principe d’opposition (O) c’est à dire « qui est l’adversaire ? Il ne serait autre que le système politique et social qui est mis en place en Haïti depuis trente ans lequel donne naissance à des hommes politiques au pouvoir qui s’opposent à l’intérêt collectif. Le principe de totalité (T), c’est à dire « pourquoi lutter ? » Les ‘’exilés’’ exigent une société égalitaire pour que plus jamais un haïtien ne se sentirait la nécessité de partir à la recherche de meilleures conditions d’existence. Ces revendications sociales des ‘’exilés’’, même si elles ne sont pas traductrices d’une réalité de classe sociale pour plier à l’exigence conceptuelle de ‘’l’Historicité’’ dont nous parle Touraine, se fondent sur la recherche d’une orientation générale de la société.
Il ne fait aucun doute que les “Nouveaux Mouvements Sociaux” (NMS) présentent logiquement des caractéristiques qui les différencient des Anciens Mouvements Sociaux (AMS). Le rejet de l’antagonisme des classes, des partis et syndicats souvent jugés trop bureaucratiques et idéologiquement trop orientés, porteurs des revendications moins matérielles et plus symboliques, liés à des critères plus culturels qu’économiques sont, entre autres, certaines caractéristiques inhérentes, nous rappelle Erik Neveu, aux « Nouveaux Mouvements sociaux ». S’ils se diffèrent par leur organisation et leurs revendications, nous dit Camille Goirand, les mouvements pacifistes ou de défense des droits de l’homme, les mouvements de femmes, d’homosexuels, de noirs, d’écologistes, de quartier présentent des caractéristiques communes qui ont incité certains sociologues à construire une catégorie d’analyse distincte, celle des « nouveaux » mouvements sociaux. (445). Car, l’idéal que poursuivent les NMS se restreint, dans sa manifestation et dans son accomplissement, à toute démarche visant la prise du pouvoir. C’est le constat auquel nous sommes aussi parvenus.
Fort de cette brève considération théorique, il faut dire que ‘’l’exil’’ massif des haïtiens développe certaines caractéristiques qui peuvent justifier son caractère de Mouvement Social que l’on qualifie de silencieux, de type NMS. Si l’espace public haïtien reste un habitué de grands rendez-vous contestataires, dont les uns sont plus violents que les autres, le mouvement protestataire qui se dessine aujourd’hui sous nos yeux est une exception à la règle. Le mode d’action collective dont on est témoin reste inédit. Et l’histoire récente des mouvements sociaux haïtiens en témoigne. Depuis 1986, aucune de nos revendications sociales et politiques ne s’est résolue par voie de compromis politique ; elles ont été toutes exprimées et obtenues par le moyen de la violence populaire et politique. L’extrémisme des acteurs politiques y est toujours de mise. La tabula rasa est, à cet effet, la règle qui régnait depuis lors. Et de cette tradition politique qui perdure depuis ces dernières décennies, on n’en retient malheureusement qu’une chose c’est que la notion du bien commun s’écarte de la marche vers la prise du pouvoir politique en Haïti. Tous les moyens sont bons, pourvu que l’idéal obsessif du pouvoir soit atteint. Pourtant, et comme tout va vite en politique, en peu de temps tout a changé. L’actuel mouvement social sonne le glas de cette tradition violente de la lutte sociale revendicative.
Ce mouvement s’inscrit dans la perspective d’une revendication sociale qui trouve tout son fondement et sa légitimité dans la dimension symbolique que revêt la démarche des acteurs sociaux. En évitant de prendre les armes pour faire le jeu des politiciens invétérés, des têtes brûlées et des acrobates politiciens qui gagnent leur pain en faisant de l’opposition une profession, l’exil massif de nos jeunes vers les terres sud-américaines n’est rien d’autre qu’une forme de revendication sociale. Il remet symboliquement en cause les idées démocratiques qui, venues dans un contexte d’effervescence populaire, ont servi pour masquer le projet de démocratisation instrumentale entamé par l’impérialisme. Sous le prétexte mensonger d’un projet de transformation des conditions d’existence de la population haïtienne, il (l’impérialisme) nous enfante une classe politique anachronique qui, pendant ces trois décennies, accouche des gouvernements serviteurs qui se sont asservis à la tâche suicidaire du maintien d’un ordre oligarchique bourgeois et étranger.
En fait, l’exil qui s’abat sur le pays depuis ces derniers temps n’est pas un phénomène social et revendicatif nouveau. Il trouve une explication historique dans les conjonctures politiques ayant marqué l’avènement du règne duvaliériste au pouvoir. Durant cette période ténébreuse, nombreuses sont les personnalités politiques et intellectuelles haïtiennes qui ont été victimes de cette infortune : René Depestre, Gérard Etienne, Pierre Clitandre, Emile Ollivier, Félix Morisseau-Leroy pour ne citer que ceux-là. (Nadève Ménard 5). Leurs écrits littéraires, à travers leur personnage principal, immortalisent ces faits de l’histoire. Nadège Ménard nous dresse un court inventaire de certains écrits haïtiens dans lesquels l’exil devient un thème dominant : Gouverneurs de la Rosée de Jacques Romain et Compère Général Soleil de Jacques Stéphen Alexis’ ; Les Urnes Scellées d’Émile Ollivier, et Hadriana dans tous mes rêves de René Depestre ; Breath, Eyes, Memory d’Edwidge Danticat, et Le Cri des oiseaux fous de Dany Laferrière.
Restons un instant dans l’esprit de cette époque. Auparavant, l’exil des haïtiens vers l’étranger était exclusivement politique. D’où l’expression ”l’exilé politique’’. Ce départ vers l’étranger relève, à tous égards, d’un acte forcé car, les exilés politiques n’y consentaient guère. Ils ont été tout simplement contraints d’aller vers une destination qu’ils n’avaient pas, de gré, choisie. Et de fait, ils sont partis au lieu de souiller leur conviction idéologique et politique pour s’aligner sur l’ordre dynastique d’alors. A l’époque, et pour être plus précis, c’était une catégorie de gens bien spécifiques dans la société haïtienne qui était ciblée : les élites politiques et intellectuelles haïtiennes. Le nombre des exilés était impressionnant. Seulement pour les Etats-Unis d’Amérique, Cédric Audebert nous apprend que : ‘’Entre 1957 – année de l’accession au pouvoir de Papa Doc – et 1963, 6 800 Haïtiens entrèrent aux États-Unis avec un visa d’immigrant et 27 300 autres avec un visa temporaire. Entre 1964 – année où Papa Doc s’autoproclame président à vie – et 1971, les services de l’immigration états-unisiens enregistrèrent 40100 immigrants et 100 000 non-immigrants en provenance d’Haïti’’.
Le tableau brossé ici résume bien l’épilogue du 20e siècle haïtien. Le pouvoir d’alors régnait en maître absolu. Comme nous dit Katell Colin-Thébaudeau, ‘’le régime dictatorial instauré en Haïti par « Papa Doc » met l’intellectuel face à une alternative décisive. Ce dernier doit choisir entre la désertion et la collaboration avec le pouvoir en place’’ (65). Les plus intelligents ont eu le temps d’y échapper. Et d’autres, face à la dextérité dont fit preuve la machine d’obscurantisme duvaliériste, n’y sont pas arrivés. Et après plus d’un quart de siècle de terreur, le pays est venu à bout de ce système tortionnaire. Ce qui a conduit, dans la foulée, à l’avènement de nouveaux dirigeants qui, sans aucune expérience, ont été chargés de la chose publique et de mener le pays sur la voie du progrès et de la réconciliation inter-haïtienne, en absence totale d’un plan post-duvaliériste. Mais la mesquinerie et la fumisterie de ces derniers ont dilapidé l’espérance populaire.
Après trois décennies de transition démocratique (1986-2017), ce phénomène refait brusquement surface. Le spectre de l’exil hante encore le quotidien haïtien. Qui pis est, il atteint un rythme infernal qu’il n’a jamais atteint, même au temps de la dictature duvaliériste. Pour certains, le chaos qui règne dans le pays depuis ces derniers temps est le fruit de la phase nébuleuse de cette transition politique. Par conséquent, l’exil, qui était un acte purement politique, devient économique sous l’effet de tâtonnements démocratiques. Katell Colin-Thébaudeau nous le rappelle en ces termes ‘’Lorsque « Baby Doc » (Jean-Claude, fils de François Duvalier) quitte le pouvoir, en 1986, le phénomène, initialement conjoncturel, est devenu structurel. Le désastre absolu, autant sur le plan économique que social résultant des années de dictature, paraît avoir rendu tout retour en arrière impossible : l’hémorragie ne cesse plus’’ (65-66).
Fort de ce constat alarmant et accablant, l’exil devient, logiquement et comme on l’a déjà insinué, un acte purement volontaire, un choix de sauvetage à la fois individuel et collectif. Les haïtiens ne partent pas en exil pour des raisons politiques mais c’est la situation socio-économique chaotique qui pousse nos compatriotes à émigrer vers des terres plus clémentes. Contrairement aux temps duvaliéristes, ce phénomène social ne touche pas seulement une catégorie sociale bien déterminée. Aujourd’hui, la population, est, dans sa grande majorité, victime de cette pandémie sociale. Donc, quel sens revendicatif revêt-il ce mouvement social silencieux (l’exil) ?
On doit rechercher le sens de ce mouvement social dans sa capacité à remettre en question un système politique de pacotille fait de pièces et morceaux dont les fondements puisent dans les sources étrangères qui se révèlent incongrues par rapport aux valeurs sociales, politiques, et culturelles haïtiennes. Et dès sa mise en œuvre suite à la chute des Duvalier du pouvoir, le système politique s’est révélé contreproductif en laissant de côté les intérêts généraux de la nation. Contrairement au principe cher à Montesquieu selon lequel «le pouvoir arrête le pouvoir», c’est, pourtant en Haïti, l’inverse qui se produit, à savoir que le pouvoir détruit le pouvoir, par l’effet du détournement du principe fondateur du contre-pouvoir qui est vital pour le fonctionnement de tout système démocratique. C’est le pouvoir exécutif qui, malheureusement depuis 86, contrôle le pouvoir législatif et la vassalisation du pouvoir législatif atteint aujourd’hui le seuil déplorable du ridicule et de l’intolérance.
Sans manifestation de rues, pancarte et slogan, sans appel aux médias et aux leaders qui détournent la lutte de ses fins d’éveil de la conscience, une entreprise révolutionnaire s’est mise en marche. Jamais le pays n’a été témoin d’un tel événement historique et symbolique. Sous les yeux d’un Etat dépassé, des médias monopolisés et vassalisés, des élites décriées contraintes à l’omerta, les révoltés qui trainent chaque jour leurs valises de misère devant les différents aéroports de la capitale et de la province, nous offrent l’inquiétant spectacle d’une Haïti au bord de l’implosion sociale. Sans bruit et sans mot dire, ils partent en exil. Ils abandonnent cette terre des aigrefins où les sacrifices ne valent plus rien ; les normes sociales sont effritées ; les repères sociaux vacillent ; et l’école n’est plus un facteur de mobilité sociale. Le militantisme de clan, le népotisme, et le clientélisme politique sont aujourd’hui les règles qui triomphent.
Devant l’incessante et dépravante accélération des conditions sociale et politiques haïtiennes, les jeunes, qui restent trop longtemps dans l’expectative, se trouvent confrontés à un dilemme existentiel : rester dans le pays où l’avenir est incertain ou s’exiler pour manifester leur mécontentement et, du même coup, rattraper des années de jeunesse perdues, au du moins, volées. Et le résultat est, jusque-là, sans appel. En masse, ils s’exilent pour faire entendre leurs cris de misère et de désespoir. Si ces révoltés ne planifient pas ce mouvement de revendication collective, tout laisse croire qu’ils partagent, entre autres, certains dénominateurs en commun : la haine des politiciens haïtiens et le regret d’un pays ruiné qu’ils aiment tant.
Ces acteurs sociaux connaissent le poids revendicatif que pèsent leurs démarches symboliques. Cette avalanche d’hommes et de femmes qui déferle sur toutes les terres de l’Amérique n’est rien d’autre que le signe d’un bouleversement social qui atteint déjà une phase quasi-irréversible. Elle nous rappelle que le corps social est en pleine putréfaction et que les forces sociales sont en ébullition ; elle souligne l’inadéquation irréconciliable qui existe entre ce que les dirigeants montrent dans des médias propagandistes qu’on finance à coup de millions et l’environnement nauséabond dans lequel pataugent les haïtiens, ainsi que l’impassibilité des classes dominantes devant le malheur de la population haïtienne ; enfin, l’hypocrisie de la société civile qui se fait servile des intérêts de la classe dirigeante et dominante.
S’il faut le rappeler, l’exil devient une hantise nationale. Ceux qui ne s’y engagent pas encore sont ceux-là qui se considèrent eux-mêmes des exilés dans leur propre pays. Selon ces derniers, cela ne vaut pas la peine de s’exiler pour rejeter ce système social inhumain et prédateur. Ils croient fermement que leur destin est lié à la terre de Dessalines, là où ils sont nés. La vie ou la mort, ils doivent, comme leurs ancêtres, réécrire leur propre histoire en confrontant sur le champ de la bataille les ennemis du changement. Mais à y bien réfléchir, le contexte actuel dépasse bien cette réalité dichotomique. Quelle que soit la conception des acteurs de la lutte sociale que l’on privilégie, qu’ils soient des exilés internes ou externes, le constant est que les ennemis du changement sont déjà identifiés. Ceux qui partent ne lâchent pas prise. Au contraire, leurs stratégies sont payantes et tirent une explication des pratiques combattives de l’histoire revendicative des esclaves. Comme dans la révolution haïtienne, s’il faut le préciser et le rappeler aux plus sceptiques, les Marrons n’abandonnent pas le champ de bataille. Comme des vrais connaisseurs qui évaluaient bien le rapport de force en présence, ils partirent dans les mornes pour organiser la résistance et pour y retourner sous des pas glorieux et triomphants.
Ce Mouvement social silencieux revendicatif nous rappelle bien cette tranche fétiche et épique de la vie de ce peuple marron, souffrant, et résistant. Il agit lentement mais n’abandonne jamais. Et s’il faut tirer une leçon de ce passé révolutionnaire et glorieux, c’est que nous sommes à deux doigts de venir à bout du règne lugubre du système de débrouillardise, de ‘’rabordage’’ et de bamboche politique. Les indicateurs ne mentent pas. L’heure du bilan a sonné. La faim a déjà fait sortir le loup du bois. La révolution est en marche et rien ne l’arrêtera. Comme tout vrai mouvement social révolutionnaire, celui-ci possède déjà tout ce dont un mouvement social a besoin pour atteindre ses objectifs revendicatifs : la prise de conscience, et l’identité de ses ennemis.
Enfin, malgré cet orage qui s’amoncelait sur le pays, et les cris agonisants des exilés, l’État, comme d’habitude, sommeille encore. Entretemps, la conscience populaire se réveille lentement et le désenchantement social est plus grand que jamais. Le temps n’est plus maintenant au dialogue avec des Sourds mais à l’action populaire, ni au changement de gouvernement mais plutôt au changement du régime politique et rien n’arrêtera cette population dans sa quête furieuse de justice sociale. La coupe est déjà pleine et l’abcès social devra être définitivement vidé. Cette éternelle classe politique vit aujourd’hui ces derniers instants. Elle fera place, d’un jour à l’autre et de gré ou de force, à des hommes compétents qui auront la charge d’assurer la destinée de cette noble et fière nation. Un homme averti en vaut deux !
Sylvens Alfred
References bibliographiques
Katell Colin-Thébaudeau “Dany Laferrière exilé au « Pays sans chapeau ».” Tangence 71 (2003) : 6371. DOI : 10.7202/008551ar
Dubet, François ((1993)), « Les nouveaux mouvements sociaux », Paris, PUF, coll. ”in François Chazel (dir), Action collective et mouvements sociaux”, p. 61-63
Nadève Ménard, ‘’The Myth of the Exiled Writer’’ Transition Issue vol 111, 2013, pp. 52-58 (Article)
Touraine, La voix et le regard, Paris, Le Seuil, 1978 [cité dans Sciences humaines, n° 144, déc. 2003].
Goirand, Camille. ” Penser les Mouvements Sociaux d’Amérique Latine : les Approches des Mobilisations Depuis les Années 1970.” Revue sFrançaise De Science Politique 60, no. 3 (2010) : 445-66. http://www.jstor.org/stable/43122034