SEM Jovenel MOïSE
Président de la République D’HAïTI
Palais national
Monsieur le Président,
L’idée de la décentralisation du pays reste jusqu’à présent un avant-projet et nombreux la considèrent comme une bouffée d’air puisque tous vos prédécesseurs en parlaient, mais nous restons toujours fixés en phase théorique.
Tenant compte de l’attention que vous portiez à la paysannerie, cela laisse à croire que vous accordiez la priorité aux collectivités territoriales locales. Ce champ d’intérêt a toujours fait l’essence de vos discours durant toute votre campagne électorale et jusqu’au moment où je rédige cette lettre.
Monsieur le Président, le processus de décentralisation serait pour votre gouvernement une victoire, si toute fois vous arriverez à faire de ce grand rêve tenté par tant d’autres présidents avant vous une réalité.
Monsieur le Président, jusqu’à preuve du contraire, j’arrive à croire que la décentralisation du pays s’inscrit dans un plan cohérent découlant de votre soif d’apporter un changement positif à notre pays. Et je suis aussi convaincue que si l’on tient vraiment compte des élus locaux ( ASEC, CASEC, Délégués de Ville, Magistrats) et si votre gouvernement aborde une relation serrée avec eux dans une ferme intention de développement durable, cela prouverait qu’il s’agira vraiment de décentralisation qui jusqu’à dâte reste une belle idée abstraite.
Monsieur le Président, jusqu’à preuve du contraire, j’arrive à croire que la décentralisation du pays s’inscrit dans un plan cohérent découlant de votre soif d’apporter un changement positif à notre pays.
Plus de 6 mois se sont écoulés depuis la publication des résultats des élections des ASECs, CASECs et Délégués de Ville et plus de 4 mois de leur prestation de serment, permettez-moi Mr le Président de vous demander ceci : Quelles relations existent-elles entre le gouvernement central et le gouvernement local depuis la prise effective de pouvoir pour envisager un plan de développement communautaire durable qui mènera à une décentralisation totale du pays? J’ai comme l’impression que ces deux gouvernements sont des ennemis jurés et pourtant le peuple attend d’eux des résultats palpables.
Je tiens à vous dire que la décision prise de ma part à vous écrire cette lettre ouverte n’est pas motivée par un désir de polémique, mais plutôt d’éveiller votre attention sur la misère de notre peuple qui a été aux urnes et qui attend de ses élus une amélioration de ses conditions de vie.
Je vous suggèrerais d’ajouter dans votre agenda des rencontres trimestriels selon votre convenance avec les élus locaux par le biais de leurs fédérations parce qu’une telle structure existe dans chaque département. De là ils pourraient vous communiquer directement et vous parler de leurs frustrations et les problèmes que confrontent leurs communautés. Je vous prie de faire le nécessaire parce qu’ils ont tous soif d’une cohérence gouvernementale.
Je vais vous laisser avec confiance que vous allez porter une attention soutenue à ma demande dans une pure compréhension et que votre sens de leadership va vous stimuler à la considérer. Tout en espérant que tout suivi sera fait, recevez Monsieur le Président, mes parfaites salutations et collaborations patriotiques.
Guillet Youselyne Charles Welye
Secrétaire du cartel des délégués de Ville de Delmas
Porte-parole principal de la FENADEVIH (Fédération Nationale des Délégués de Ville d’Haïti)
La plus jeune déléguée de Ville de l’Ouest
Delmas, le 17 Octobre 2017