Les causes fondamentales d’une incontrôlable insécurité

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Il n’existe pas de fatalité. Tout vient d’une certaine construction qu’elle soit volontaire ou involontaire. De la même façon qu’on peut bâtir le bonheur d’une nation, le contraire peut aussi arriver tout bonnement de la même manière. L’insécurité ravageuse qui s’abat sur le pays n’est pas tombée du ciel. Elle a une histoire concrète et elle ne date pas d’aujourd’hui.

C’est une petite blessure que nous avons permis de se transformer en une plaie béante. Cette situation résulte de la politique menée par les gouvernements de toute couleur politique qui se sont succédé depuis plus de trente-sept ans dans le pays.

Faute d’une politique de développement économique, de sécurité sociale et d’une crise politique persistante, une forme d’instabilité s’est installée dans le pays. Le banditisme naissant apparait comme un problème social généré par la misère, l’inégalité sociale, le chômage, fermetures d’usine, liquidation des services publics et la situation désastreuse de la jeune génération qui n’a  pas droit à un vrai travail ou un vrai salaire.

Au lieu de renforcer les administrations policières et judiciaires ou établir de nouvelles politiques de sécurité ou de protection sociale pouvant améliorer le traitement de la délinquance et des incivilités embryonnaires, les dirigeants s’en fichaient éperdument parce que ce n’était pas leur priorité.

Sous la présidence de Jovenel Moise, il y a eu, certes, une certaine opposition qui œuvrait pour le remplacer. En réalité, elle ne voulait tout simplement que changer de chauffeur mais n’avait aucun problème à ce que la voiture continue à rouler sur la même route avec la même vitesse. Obsédée pour atteindre son but, elle avait fait feu de tout bois pour laisser croire que l’insécurité grandissante était l’œuvre du pouvoir.

Vitelhomme Innocent a tout raconté de l’implication de l’ex-opposition, surtout du Secteur Démocratique Populaire (SDP), dans la création de son groupe de bandits pour combattre le régime du Président assassiné.

Au lieu de soulever la question de la violence, mobiliser la société entière dans un débat sérieux de sorte que tout le monde puisse être conscient qu’on avance vers un danger social imminent, et que si on ne la résout pas ensemble, le pays tout entier s’effondrerait et s’enfoncerait dans l’anarchie et le désordre, la classe politique avait préféré fermer les yeux et utiliser l’insécurité en tant qu’une arme politique allant jusqu’à convertir des bandits notoires en militants politiques. Dans la même veine, elle diabolisait d’autres qui auraient pu servir la société, jusqu’à les rendre indésirables devant la population.

Ainsi par sa naïveté à tout accepter, tout avaler sans vraiment les questionner, la société a fini par cautionner, en un sens, toutes les dérives. Aveuglée également par le besoin de changement, elle s’est rangée sur leur position sans aucune retenue. En fait, tout ce que cette opposition entreprenait contre le gouvernement était bien venu ; même leur mensonge a été pris pour la vérité !

En faisant confiance à cette classe politique, la société a sans le savoir alimenté le développement de la criminalité qui gangrène le pays. Au lieu d’éradiquer les conflits politiques incessants ainsi que des mains criminelles qui n’ont que le seul souci de défendre et protéger leur propre ambition personnelle, la société les a laissées faire et cela nous a amenés tout droit vers la catastrophe. Il fut un temps, tous les cas d’enlèvements ou d’assassinats dans le pays n’avaient qu’un seul responsable. On n’avait pas le temps à perdre à chercher les vrais auteurs, les têtes pensantes. Il suffisait de dire que c’est au profit du gouvernement et cela arrangeait tout le monde.

Il n’a même pas été permis d’en douter sur tout ce qu’affichait et faisait cette opposition. Ces individus s’adonnaient à accuser le gouvernement de tout et de rien et bien souvent ils étaient soit les auteurs intellectuels soit directement les auteurs du mal dont ils accusaient l’autre.  Cela n’a fait que développer le processus du banditisme dans le pays, lui donner un champ libre pour qu’il puisse se développer et s’installer à une vitesse exponentielle. Pour tout ce qui arrivait, il y avait déjà un secteur à accuser. On ne construit pas un pays de cette manière, avec une telle approche, on ne fait que le détruire.

C’est une évidence, on a bâti le projet de changement sur le bluff et le mensonge, en un mot, sur une montagne de glace. L’insécurité comme arme politique devient donc la partie immergée de l’iceberg et pourtant, sur un iceberg, on ne devrait pouvoir rien construire.

Cette marche à la décomposition avancée menace tous les acquis de développement et de la démocratie. C’est dans de telles circonstances, sous prétexte de revendication syndicale policière que le groupe « Fantôme 509 » a été créé, rejoignant ainsi les gangs de Martissant et de Grand-Ravine. Puis une avalanche d’autres gangs, entre autres :   les 400 Mawozos,  celui de Vitelhomme Innocent, etc, pour ne citer que ces deux-là.

Ce dernier a tout raconté de l’implication de l’ex-opposition, surtout du Secteur Démocratique Populaire (SDP), avec des noms à l’appui dans la création de son groupe de bandits pour combattre le régime du Président assassiné. Personne ne l’a jamais démenti ni crié à la diffamation. Pourtant, cette ancienne opposition avait fait croire à la population, d’un coup de gomme magique, qu’elle pourrait tout effacer des actes ignobles commis. Son discours a été : tout rentrera dans l’ordre au moment où Jovenel Moise finira par laisser le pouvoir.

Cette décomposition politique accélérée a débouché sur toutes les aventures et tous les dangers par une recrudescence de la violence des gangs contre la masse ouvrière et qui mine toute la population en général. En fait, l’ex-opposition nous a mis en condition de préparer notre autodestruction.

Aujourd’hui, malgré qu’ils soient au pouvoir, ces  réactionnaires sont à bout de souffle face à l’insécurité. Leurs scénarios prévus s’effondrent les uns après les autres. Et comme, ils ne  peuvent apporter aucune solution à la problématique de l’insécurité, ils  sont obligés d’appeler leurs patrons à la rescousse pour les secourir par une force d’intervention militaire  afin de les aider à maintenir le cap et garder le pouvoir.

La question de l’insécurité qui devrait être longtemps posée pour être résolue le plus rapidement possible est au centre de tout, elle a pris le large. Personne n’est en sécurité en Haïti, la situation devient, finalement, incontrôlable.

La seule alternative à cette situation, est que ce gouvernement et ses alliés qui poursuivent leur œuvre destructrice en application des directives des puissances impérialistes doivent être balayés pour que la sécurité du peuple soit enfin assurée par le peuple lui-même.

 

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