Les accusés accusent!

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La lettre des patrons au gouvernement moribond Moise/Lafontant est un complot qui ne se fonde, assurément, sur aucun élément factuel d’une quelconque consistance. C’est une manœuvre destinée à déplacer le centre de gravité qui engendre la mobilisation des travailleurs des usines de textile. C’est comme si nous assistons non sans sadisme d’ailleurs au spectacle d’un voleur que l’on court après, mais qui pour créer la confusion crie également avec cynisme «  au voleur » !

Il est évident que la réalité ne correspond absolument pas à l’image ni au tableau brossé par les patrons accusés d’exploiter les masses populaires et qui retournent ces accusations contre les ouvriers comme quoi ces derniers saboteraient leurs entreprises ; les protestations auraient occasionné à ces patrons des pertes qu’ils estiment à plusieurs millions de dollars. Une telle prétention est infondée, elle veut simplement détourner l’attention des facteurs réels qui ont conduit les ouvriers à occuper les rues de la capitale.

Cette démarche a choqué par son aspect spectaculaire, même elle est devenue une arme médiatique ; mais il faut la replacer dans un contexte où déjà plusieurs employés ont été déjà expulsés par la Societé Interamerican Wovens SA.

Bien d’autres variantes ont été exprimées par les entreprises: The Willbes Haitian S.A ; MGA Haïti S.A ; Astro Carton d’Haïti S.A ; Haïti Cheung Won S.A ; Textile Youm Kwang S.A et Pacific Sports Haïti S.A, qui toutes se résument à minimiser sinon nier la revendication primordiale des ouvriers à savoir les 800 gourdes.

Les accusations de ces patrons relèvent de leur imagination. Pourquoi ne parlent-ils pas de la hausse des prix des produits de première nécessité qui non seulement bat tous les records, mais n’est même plus à la portée de la bourse des masses populaires?

Face au développement impétueux de la situation, il s’agit d’éviter le pire et d’essayer de masquer la dégradation économique et sociale du pays qui ne cesse de se détériorer au risque de devenir fatale pour la dynastie du PHTK sur laquelle s’appuyaient les Apaid, Baker, Abraham Félix, Sassine, Alain Vila et autres qui s’acharnent à s’enrichir aux dépens de la classe laborieuse et paysanne et qui dépensent des sommes faramineuses acquises grâce à l’exploitation à outrance des travailleurs.

Les accusations de ces patrons relèvent de leur imagination. Pourquoi ne parlent-ils pas de la hausse des prix des produits de première nécessité qui non seulement bat tous les records, mais n’est même plus à la portée de la bourse des masses populaires? Alors que les grands commerçants qui détiennent le monopole de certains produits font des bénéfices doubles ou même triples, sans oublier le prix du transport en commun qui a grimpé à la suite de l’augmentation par l’Etat des prix du carburant.

Tentant d’intimider les masses laborieuses, les patrons de la sous-traitance sous de fallacieux prétextes font appel à leur valet au pouvoir pour réprimer les protestations de la main d’œuvre ouvrière et dont le seul tort est de ne plus accepter cet éternel salaire de misère des mains des vassaux des multinationales. « Si, à l’avenir, ces démonstrations ne sont pas contenues, nous nous verrons forcés de rechercher d’autres alternatives d’affaires, en quête de stabilité » ont-ils fait savoir dans leur correspondance.

En fait, les patrons ont peur que cette mobilisation ne se transforme en un véritable mouvement populaire visant à modifier pour de bon le système qui leur facilite l’exploitation sans vergogne de la main d’œuvre haïtienne. Donc à force de mettre en cause toutes les options économiques, sociales et politiques à l’origine desquelles ils sont, ils contraignent les responsables politiques à prendre position. Certes, il y a là une grave menace d’autant qu’on sait depuis longtemps déjà de quelles barbaries cette classe de vassaux de l’impérialisme est capable.

Il est notoire que la responsabilité première revient aux patrons et ils ne font que rendre la situation du pays encore plus grave par une expédition punitive contre les déshérités du sort. Mais, cette fois force est de constater que les mythes qui camouflaient les grandes manœuvres sont en train de s’effondrer.

A ce carrefour, le peuple doit rester vigilant et rejoindre les travailleurs dans leurs luttes. Qu’il se méfie des candidats à la présidence puisqu’ils n’ont rien à offrir, sauf utiliser les masses populaires pour leur propre cause. Le seul handicap au mouvement de revendication des syndicats, tient du fait qu’il reste purement et simplement une affaire de salaires sans une prise de conscience politique à caractère national pour mettre un terme à ce système pourri d’exploitation qu’est le capitalisme.

 

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