Le triomphe de la folie

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Les Etats-Unis ont décidé d’envahir Haïti en 1915 et l’ont occupée jusqu’en 1934 ; mais sa domination demeure jusqu’à nos jours et elle est totalement désastreuse pour le pays. Ils ont participé au renversement de plusieurs dirigeants soit par des assassinats politiques ou des coups d’état ; alors que le pays ne constituait aucunement une menace imminente pour eux. Malgré tout, ils ont constitué et appliqué leur doctrine de la guerre préventive pour combattre toute aspiration au changement social du peuple haïtien, plongeant la nation dans un immense malheur.

En 1994, ils ont été 20.000 marines pour soi-disant rétablir Aristide et le retour de la démocratie mais tel n’avait pas été le cas. Il s’agissait en fait pour la CIA de saisir les documents du FRAPH pour détourner les pistes criminelles des mercenaires à leur service, cacher la vérité et renforcer leur politique de doublure. À la moindre rébellion d’Aristide, il a été de nouveau chassé du pouvoir en 2004 comme on chasse des monstres dangereux à détruire.

Dans le cas actuel, les Etats-Unis ont commencé par apporter leur soutien à un régime qu’ils avaient imposé toujours dans la logique de leur domination déstabilisante. Juste après le séisme de 2010, la présidence de l’Etat a été attribuée à un homme sans aucune qualité et compétence politique dont la vertu première, dégueulasse, est le dévergondage à outrance.

Le régime du PHTK est la continuation de celui de René Préval, avec comme seule différence l’absence de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah 2004-2017) pour sécuriser militairement le gouvernement de Jovenel Moise.

La domination américaine a entièrement sapé les fondements du pays en dépossédant les paysans de leur terre, aggravant le chômage, encourageant la corruption organisée tout en provoquant l’insécurité et la délinquance : produits de leur complot économique néolibéral.

Aujourd’hui ils sont encore présents et tirent en coulisse les ficelles comme l’illustre la nomination d’un envoyé spécial de la Maison Blanche, en la personne de Daniel Lewis Foote pour gérer leurs affaires et sauver ce qui peut être sauvé de sorte que les ressources naturelles haïtiennes continuent à être pillées et exploitées par des actes de piraterie pure et simple.

D’ailleurs, il est possible que Washington soit amené à faire des concessions après leur rencontre avec les membres de la Commission pour la recherche d’une solution haïtienne à la crise (CRSHC), favorable à un Président Provisoire de la République. De toute évidence, cela ne changera rien, ce président ou Premier ministre fantoche ne saurait mettre en question les machinations des puissances tutrices. L’attitude de ce gouvernement de consensus, de transition  ou non sera d’adopter le libéralisme économique, démanteler la mobilisation des masses populaires et noyer leurs revendications dans de fausses promesses. Bref, se contenter de mesures et d’ingrédients cosmétiques pour tenir intact le contrôle impérial sur la destinée de la patrie de Jean-Jacques Dessalines.

Il suffit de regarder ce qui se passe pour prédire un avenir encore plus sombre et bien plus terrible au pays. Cela est dû à la situation qu’a connue Haïti depuis qu’elle se trouve sous domination plus que centenaire de l’impérialisme américain. En effet, si l’on cherche à mesurer cette situation à l’aune des critères de lutte, n’est-on pas loin, évidemment, de toute lutte de libération nationale.

Pour un peuple qui rêve, et est même prêt à faire d’ultimes sacrifices pour conquérir un avenir meilleur, le chemin à parcourir sera long et très long. Depuis l’assassinat de Jovenel Moise, l’opposition à la recherche du pouvoir a cessé pourtant d’accabler le peuple de slogans mobilisateurs de toutes sortes, mensongères pour la plupart. Inféodée à l’impérialisme, elle finira tôt ou tard par s’éteindre comme un feu de paille sans laisser de cendres.

Les Etats-Unis et leurs alliés locaux de la classe dominante haïtienne sont principalement responsables et coupables de la faute de faire subir un tel destin à Haïti. Ils empêchent tout développement dans des conditions de paix, d’édification d’une économie moderne, indépendante. Ils déstabilisent à outrance le pays l’entrainant dans des catastrophes sans fin.

Le mot Révolution fait trembler la classe politique. Même ceux qui se déclarent dans le camp populaire paniquent à ce mot et veulent mettre des bâtons dans les roues des masses défavorisées qui n’ont rien à perdre mais tout à gagner. L’histoire sera là pour témoigner des luttes et sacrifices que mène le peuple, misérable travailleur. Aujourd’hui tout comme demain, jusqu’à la liberté gagnée sur cette classe politique réactionnaire qui refuse d’admettre les réalités présentes.

Ce ne sont que des caméléons, des miroirs à deux faces. Cette poignée de renégats, satellites de l’impérialisme représente un danger pour la révolution tant rêvée par les masses laborieuses. Et tant que cette révolution ne se concrétisera, la situation du pays ne changera pas et ira même en empirant.

Les Etats-Unis peuvent sans doute penser qu’ils ont triomphé en Haïti, mais tout cela n’est qu’une triomphe sans gloire, triomphe de la folie impériale. Malgré ses tracasseries, la révolution populaire haïtienne, seul moyen de sortir du bourbier impérialiste entretenu par les « oligarques », est inexorable ! Le peuple haïtien vaincra !

 

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