Le slogan est gagnant, mais il faut aller plus loin !

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Malgré la désignation par les forces obscures de Jean-Henry Céant comme Premier ministre, l’étau tente de se refermer davantage sur les plans et les manœuvres dilatoires du régime en place. Céant, familier de toutes les sauces réactionnaires, fréquent à toutes les boites politiciennes peu recommandables, indésirables, aussi il n’a pas créé l’enthousiasme espéré qui détournerait l’attention nationale.

Voulant jouer à l’intelligent, Jovenel l’inculpé a mal dissimulé son plan quand il a demandé  avec autorité à sa «vedette» de Premier ministre nommé d’activer l’affaire Petro Caribe de sorte que la lumière soit faite sur le scandale et que la justice prévale. Rien de plus facile à dire. Mais en fait, le but est de jeter le peuple dans une  attente indéfinie,  car il sait fort bien que la justice ne sera pas faite tant qu’il sera au pouvoir et tant que le système capitaliste, source de toutes les formes de corruption et d’impunité continue sa domination sur le pays.

Les forces du mal ont mal misé ! Au lieu de la ratification de Céant, c’est le dossier de Petro Caribe qui fait l’actualité. On comprend dès lors la fâcheuse tournure qu’a prise la question de Petro Caribe au niveau des Réseaux Sociaux, et elle ne leur plait point. La modernité, sous forme de messages relayés par les médias électroniques, est justement à la portée de tous, même des plus naïfs, les jeunes en particulier et elle fait marcher l’information. Ce qui explique la méfiance dans laquelle se cantonne le peuple haïtien à l’égard de ses dirigeants.

Le tollé de protestations à travers ce hashtag « petrocaribechallenge » embarrasse les mercenaires, apporte une certaine nouveauté dans la vie politique et montre le rôle majeur et populaire que peut jouer la technologie.  A l’heure actuelle le slogan « Où est passé l’argent du fonds Petrocaribe? » est définitivement devenu  gagnant puisqu’il prend du terrain. C’est une pression forte que les masses populaires commencent à exercer de partout et qui risque de devenir une sérieuse force de contestation internationale qui inquiète beaucoup le pouvoir qui ne s’attendait pas à une telle réponse. Il pensait mater, acculer l’opposition cruellement dépourvue de stratégie, la conduire dans une impasse en utilisant même ses armes. Comble d’ironie, ces dernières, il les a retournées contre lui.  Ce qu’il pensait récupérer avec Céant est retourné contre lui et la réaction s’est étendue, portée par une puissante vague, incontrôlable, sans pareille. Jamais un raz-de-marée populaire n’avait ainsi submergé sans prendre les rues en peu de temps, avec autant de facilité et à une telle vitesse.

Nous rendons hommage au courage et à l’esprit créateur du peuple et nous resterons toujours prêts à l’accompagner dans tout espace qu’il aura créé pour faire entendre sa voix et passer ses mots d’ordre, jusqu’à la requête déposée à l’ambassade du Venezuela. Toutefois, un faux pas politique très significatif des limites de certaines organisations dans leurs initiatives s’est malheureusement avéré, quand  une copie conforme de cette requête a été envoyée à l’opposition vénézuélienne qui ne saurait être placée sur le même plan politique voir moral que le gouvernement du président Maduro. Pour quoi faire d’ailleurs? Notre position sur le fond de la requête ne diffère guère de celle des initiateurs, mais pour la forme, c’est autre chose ; car nous ne pouvons pas traiter à la fois avec un mouvement résolument pour le changement et tendre la main également à la réaction. En composant avec les forces du mal vénézuéliennes, nous compromettons, en un sens, notre propre lutte.  Ce  paradoxe illustre  naturellement une certaine incompréhension qu’on serait même tenté d’assimiler à un jeu de l’impérialisme.

« Où est passé l’argent du fonds Petrocaribe? » ce véritable défi est devenu la manière courante de demander des comptes aux fossoyeurs de l’argent vénézuélien. Mais il faut aller plus loin, faire mieux, rendre le slogan contagieux au point même d’en faire une arme contraignante qui assiège le pouvoir, d’autant qu’il est très illusoire de penser que le régime actuel, expression d’un système féodal pourri, bénéficiaire de la bénédiction de ses alliés capitalistes, experts en manœuvres déloyales, coups bas et autres mesquineries malhonnêtes tous azimuts, est disposé à rendre honnêtement compte de ses pillages et à nous rendre justice, .

Pour parvenir à un vrai objectif final, il nous faut aller plus loin et cela jusqu’à lutter non seulement pour le renversement du régime mais pour la transformation  du système qui l’entraine et le nourrit. L’avenir du pays reste irrévocablement aux combattants pour la vérité, la liberté et à la solidarité internationale de tous les peuples en lutte.

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