Nous approchons de la date du 7 février, jour historique du déchouquage de la dictature duvaliériste, jour également symbolique de changement pour un renouveau démocratique dans le pays. Que va-t-il se passer ?
Est-il certes, trop tôt pour spéculer sur ce qui pourrait arriver en cette date prochaine, n’en déplaise à ceux qui continuent d’espérer qu’un autre miracle de déboulonnement du régime est possible ? Et ceux qui constatent que leur pouvoir telle une peau de chagrin se rétrécit chaque jour davantage.
Rien n’est encore joué, mais les semaines à venir seront décisives et du côté du pouvoir et de celui des forces opposées pour justifier leur acte de barbarie.
À en croire les acteurs de l’opposition, ils racontent qu’ils militent en fait pour forcer le pouvoir à respecter la fin de son mandat constitutionnel.
Le régime pour sa part vient de faire d’une pierre deux coups en remplaçant le chef de la police Normil Rameau par Léon Charles. Par sa nature politique et sociale à caractère réactionnaire, il se prépare à réduire pour ne pas dire éliminer la marge de mobilisation populaire pour stopper les roues de l’opposition. C’est le drame que vit maintenant le peuple haïtien. La répression dont il est victime commence à prendre des proportions considérables, un ton sauvage fait de persécution et de terreur.
Des opérations préventives, massives seront organisées sous prétexte de combattre l’insécurité. Le peuple est pris dans l’engrenage d’un conflit qu’il ne peut ni éviter ni ignorer ; alors que les intérêts de l’un et l’autre des protagonistes n’ouvrent guère sur ses aspirations contre l’exploitation, contre l’hégémonie impérialiste afin de rendre effective notre libération nationale et de bâtir la souveraineté des classes laborieuses.
Les animaux de la jungle impériale ont bien appris leurs leçons, tout sera conclu dans le cadre d’un règlement négocié par l’entremise de Washington. Face à un tel cirque, on ne peut que crier au scandale de ménage à trois entre l’opposition, le pouvoir et l’impérialisme.
En effet, qui sont ces acteurs du pouvoir bourgeois et de l’opposition bourgeoise ? Ne sont-ils pas de vieux amis, des agents authentiques des tendances droitières réactionnaires qui dans le passé ont opéré dans des mêmes cellules au profit d’autres pouvoirs jusqu’à combattre les masses au service des intérêts occidentaux ?
Il est illusoire de penser que le régime du PHTK pourra être abattu.
Que Jovenel Moise et sa bande partent le 7 février 2021 ou le 7 février 2022 et que l’opposition le remplace, on ne s’étonnera pas que les structures fondamentales des intérêts impériaux ne soient guère touchées et restent telles quelles.
De quels renversements parlent-ils, les individus de la dite- opposition, quand rien ne sera liquidé du régime déchu ? Au contraire, les éléments renversés auront le loisir de participer à la transition qui sera mise en place.
Que ce soit le courant du secteur démocratique avec André Michel et Youri Latortue, que ce soit celui de Moise Jean-Charles et autres, le régime en place en sortira tout bonnement gagnant.
Il est illusoire, dans cette perspective, de penser que le régime du PHTK pourra être abattu. On n’a pas besoin d’être un prophète pour prévoir que les souffrances qu’endurent les masses laborieuses haïtiennes depuis de longues années ne profiteront toujours qu’à ses implacables ennemis. Et les conspirateurs contre la cause populaire sont de deux sortes : il y a les complices évidents et les plus dangereux, ceux-là qui restent apparents.
Bref, cela pourrait être pire les prochaines semaines. Il est temps aussi que les masses populaires voient clair et fassent un autre choix, celui de rejoindre les vraies organisations révolutionnaires anti-impérialistes de sorte que la lutte continue et qu’elle soit menée sur tous les fronts contre les valets des puissances impérialistes.
A l’ordre du jour, une seule question reste à poser : quelles mesures prendre pour sauver le pays de toutes ces calamités ?
La réponse : seule une révolution victorieuse sous la direction des masses ouvrières peut nous épargner du pire cauchemar à venir.