Le PHTK ou la racaille au pouvoir

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Des membres du PHTK au centre Martelly et Jovenel

Par Pascale Romain

 

Le parti du président haïtien Jovenel Moise, le  Parti Haïtien Tèt Kale (crane rasé), (PHTK), parti de droite et allié inconditionnel de l’oligarchie dite haïtienne, est en fait un rassemblement de crapules.

Dans d’autres pays, on observe des partis de droite s’allier aux classes dominantes pour exploiter le peuple, mais on ne les voit pas faire ce que fait le PHTK. Au vu et au su de tous,  ces hommes et ces femmes du parti Tèk Kale, qui n’ont rien à perdre, tuent des citoyens, pillent le trésor public, dépècent l’État. L’obscénité de la situation est telle que ceux ou celles qui ont gardé un reste de pudeur et de vertu (de naïveté diront d’aucuns) refusent de croire à autant d’exactions, ne peuvent comprendre que des êtres humains se ravalent au niveau de la bête, mais malheureusement les faits sont là.

Ce qui étonne, c’est qu’ils sont soutenus par la classe moyenne supérieure où on retrouve les plus instruits, par la bourgeoisie garante de la moralité chrétienne et par des gouvernements républicains étrangers qui n’accepteraient pour rien au monde de telles prévarications chez eux. Faut-il croire qu’il y a des principes républicains pour les Blancs et d’autres taillés sur mesure pour les Nègres que nous sommes?

Cette racaille  semble ne scandaliser que le peuple, car c’est lui que l’on voit et entend dans les rues dire haut et fort que le pays n’est pas une savane, que le président, la bourgeoisie, et le PHTK ne peuvent y faire et en défaire comme bon leur semble. C’est lui que l’on voit tomber sous les balles assassines de la police, pour mettre fin à l’inacceptable. Comme quoi, contrairement à ce qu’on nous a enseigné, la supériorité morale ne se manifeste pas chez les maitres et les garants  du système, mais bien chez les petites gens constitués pour la plupart d’analphabètes qui ne sont pas bêtes, pour citer un ex président honni par les puissants.

Puissant, le mot est lâché. Le pays est devenu une arène où les animaux les plus

Puissant, le mot est lâché. Le pays est devenu une arène où les animaux les plus puissants gagnent, et tous les coups sont permis. Pas de contrat social, pas de solidarité sociale, anomie totale, en un mot, pas de société. C’est la loi de la jungle! Comme dit mon ami Avin : « C’est le règne des égouts ».

Dans cette situation comment dialoguer? Car dialoguer suppose la reconnaissance de  l’altérité   alors  que  l’autisme   est le   mode de   fonctionnement   de  l’oligarchie   dite haïtienne, d’une partie de la classe moyenne et du parti qui les représente, le PHTK. Car dialoguer suppose l’existence de partis représentant le peuple et capables de porter sa voix. Ce dialogue, en fin de compte, n’est qu’un moyen de faire taire l’homme et la femme de la rue qui disent qu’il faut enfin faire société dans ce pays où il n’existe qu’une somme d’individualités qui forment des clans fermés.

Il   n’est  pas  nécessaire   d’inventorier les   exactions   du  PHTK.  La  liste  serait longue, mais citons les faits les plus criants : détournements de 4 milliards 200 millions de   dollars   du   fonds   du   programme   Petro   Caribe,   trafic   d’influence,   répartition   des institutions publiques à des amis et proches du pouvoir, tels que sénateurs et députés contrôlant la douane, l’ONA, l’OAVCT, Le BMPAD, la CAS, etc., membres du secteur

  • privé contrôlant ports et frontières, jouissant de franchises et du droit à la contrebande, trafic de   drogue,   d’armes,   balkanisation   du   pays   à   travers   le   financement   par   la bourgeoisie et le pouvoir   de bandits armés   devenus les têtes de pont des quartiers

populaires, mais aussi harcèlement moral de professionnels et paisibles citoyens ( je pense ici à la «  courre » de Sweet Micky contre madame Liliane Pierre-Paul).

Alors que dire au peuple quand il pille les commerces alors que l’exemple lui est donné par les puissants? Que dire au peuple quand il tue alors que les puissants le condamnent à la mort lente? Ce que le peuple a finalement compris, c’est qu’il ne peut exister deux morales. L’une pour Aselom et Soveli, l’autre pour Andy et Martine. Et au train où vont les choses, je vous le dis, il viendra un jour où les pauvres en Haïti mangeront littéralement les puissants.

Pascale Romain

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