Le pays des catastrophes

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Ce n’est pas une malédiction qui s’est abattue sur Haïti, si le pays est confronté à de terribles événements, ou scandales à répétition. L’un n’est même pas encore oublié, un autre est apparu laissant la population dans la pire consternation.

Qu’en est-il en fait ? Dire que rien ne laissait présager ce qui est arrivé dans le Grand sud, et que le séisme soit un choc inattendu, imprévisible. Une telle logique est complètement en dessous de la réalité puisque ce qui nous est tombé dessus n’est pas du tout une surprise. C’est la chronique d’une tragédie amplement annoncée.

L’alarme avait été donnée en 2018 par l’Unité de surveillance sismique du bureau des mines et de l’énergie que dirige l’ingénieur Claude Prepetit. Il avait soutenu qu’une trentaine de séismes ont été enregistrés en 2017, et alerté l’opinion nationale que « l’activité sismique doit nous rappeler que nous vivons dans un environnement où les failles sont actives et qu’il peut y avoir un gros tremblement à n’importe quel moment.

 Nous n’avons malheureusement pas encore décidé de prendre des décisions drastiques au niveau du bâti et de l’éducation pour réduire réellement la vulnérabilité ».

 Au moment où l’on cherche à avoir une meilleure connaissance de la sismicité, il faut des mesures de mitigation pour réduire la vulnérabilité des gens. L’objectif et la finalité, c’est de réduire les pertes en vie humaine et en biens matériel ».

Pour réduire le nombre de morts, il faut que des mesures soient prises au niveau du bâti pour un meilleur contrôle des constructions. Il faut dire aux gens quel comportement adopté face à ce phénomène. Ce n’est pas encore fait », avait indiqué Prepetit. (Le Nouvelliste, 2018-01-09)

L’alarme avait été donnée en 2018 par l’Unité de surveillance sismique du bureau des mines et de l’énergie que dirige l’ingénieur Claude Prepetit.

À quoi cela a-t-il servi ? À rien ! Rien n’a été fait pour prévenir cette catastrophe annoncée, et si l’on en juge par la façon dont le pays est géré, nous donnons l’impression d’être un pays désorganisé sans dirigeant valable et par conséquent ingérable et les victimes souffrent encore plus.

Chaque fois qu’une catastrophe se produit, c’est la stupéfaction totale ; mais tellement elle se répète l’histoire semble désormais banale. Et aujourd’hui, en comptant tous ces morts, ces blessés, ces dommages irréparables et de gens sans foyer? Cela donne à certains pourtant l’occasion de dramatiser et d’en faire une calamité terrible pour profiter de surcroit de ces désastres pour attirer la pitié et la charité de l’aide internationale.

La responsabilité ne revient pas aux victimes qui sont pour beaucoup des populations démunies, vivant dans des régions de précarité relativement isolées. On ne peut que qualifier de criminels, la négligence et le mépris de la vie humaine de ces pauvres travailleurs par les instances dirigeantes.

De toute évidence, les dirigeants passés et présents ont conscience de leur régime de naufrage qui fait la honte du pays. En réalité, ils n’en ont rien à faire des victimes, ils cherchent à se repasser la responsabilité de la chose, mais leur politique programme de nouvelles catastrophes de ce type. Il faut le dire clairement : ils sont tous responsables, tous les gouvernements successifs, ces zélés serviteurs du capitalisme et des puissances impérialistes. Ils ne sont tous que des traitres à la nation, des assassins du peuple.

Criminel est aussi le système de la corruption qui tue et qui enveloppe l’exploitation de la masse paysanne et laborieuse par la bourgeoisie et la petite bourgeoisie nationale d’une part et la mainmise néocolonialiste de l’impérialisme d’autre part.

Jamais, ce n’est guère le bien triste destin du pays. Haïti n’est pas destiné à être un pays de catastrophes, les prévisions ont toujours été faites, c’est la volonté de la classe dirigeante qui fait défaut. Tout semble indiquer, en effet, qu’il aurait pu être possible d’éviter de si lourdes conséquences au peuple.

A ce compte, il nous faut nous organiser, nous les masses à la reconquête de notre destinée politique et économique qui nous assurera davantage de sécurité de capacité et de rayonnement en même temps que davantage de maitrise et de contrôle des effets de la nature, capable de nous aider à nous préparer et à prendre des précautions.

L’aspect criminel ne se limite pas au manque de précaution et de préparation pour empêcher ce qui pouvait être évité. La même négligence, la même légèreté frôlant l’inconscience, l’insouciance frappent aussi dans la façon dont les secours sont organisés.

Le dessein de l’impérialisme est de toujours remettre en question l’indépendance nationale, la liberté d’action et les conditions de progrès historiques des peuples. Qu’on ne se trompe pas sur les fausses déclarations de circonstance d’un Biden destinées à la consommation nationale et internationale pour cacher le vrai visage de l’ennemi des masses laborieuses. Notre ennemi est toujours le même, tout ce qui peut nous affaiblir est pour lui positif.

Haïti n’est pas un pays de catastrophes, l’essentiel est de prendre pour une fois nos destinées en main.

 

 

 

 

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