Dans la soirée du lundi 12 au mardi 13 Novembre 2018, des bandits armés ont fait la pluie et le beau temps, dans des affrontements sanglants entre deux groupes rivaux pour le contrôle du bas de la ville et qui se sont soldés par plusieurs personnes assassinées et même des enfants. Des femmes ont été violées et des maisons pillées.
La police a assuré qu’elle a maintenant le contrôle de la zone mais sans toutefois indiquer les raisons réelles de cette guerre civile dans un endroit abandonné à son sort où les gens vivent déjà dans des conditions déplorables. Le député de la première circonscription de Port-au-Prince, Roger Milien avait fait état de plus d’une trentaine de morts, durant la nuit du 13 novembre ; pourtant la police par la filière du commissaire divisionnaire et porte-parole de la PNH, Michel-Ange Louis-jeune, rapportait seulement un bilan de trois cadavres. Sur les réseaux sociaux, on pouvait facilement compter environ sept corps sans vie sur des piles de détritus dans la zone de Fòtouwon, dans le quartier populaire La Saline.
La question à se poser maintenant est celle-ci : qui a pu donner ses armes de guerre aux gangs de ses quartiers populaires, si ce ne sont des personnalités qui prennent plaisir à ce que les masses défavorisées se détruisent elles-mêmes. Cela ne leur donnera jamais du temps pour qu’elles réfléchissent de leurs conditions de vie.
Dans une conférence de presse tenue le jeudi 15 novembre, André Michel et Schiller Louidor, deux des dirigeants du secteur démocratique et populaire ont condamné le carnage.
Selon Michel cette « situation représentera une menace pour l’avenir du pays » Son collègue Louidor a pour sa part « attribué la responsabilité des faits à la première dame de la république » Martine Moise qui récemment s’était rendue dans la zone de La Saline.
Par ailleurs, un Rapport publié par l’organisation des droits humains, la fondation « Je klere » révèle que plus de 15 personnes ont été tuées dans le cadre d’un affrontement entre gangs armés dans ce grand bidonville au Nord Ouest de la capitale.