Le G9 sous les feux des projecteurs bourgeois !

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Le mois de juin qui vient de s’écouler donne froid aux dos de certains protagonistes de la classe politique à la solde de la bourgeoisie capitaliste suite aux nouvelles initiatives de certains bandits des ghettos d’entamer entr’eux un processus de paix de sorte qu’ils cessent d’être perçus comme des clowns, de façon à se positionner en bonne place en tant que maîtres de leur destin.

Cette conclusion d’une cohorte de chefs de bandes baptisée du nom de G9 d’éviter des actes et des crimes qui déstabiliseraient le pays a été accueilli par le feu des boulets rouges lancés précisément par l’opposition traditionnelle avec comme argument : c’est le pouvoir en place qui est l’orchestration de cette démarche. Une façon de dire : « qui n’est pas avec moi est contre moi ».

Tout d’abord n’est-il pas important de rappeler que les individus convertis en bandits ne sont pas des gens infectés d’un virus qui leur donnerait une sorte de maladie du banditisme. C’est à cause d’un accroissement toujours plus criant de la pauvreté, de la misère et des inégalités, qu’ils sont devenus des victimes de ceux qui exploitent leurs conditions de vie précaires.

Pourquoi tant de hargne contre ceux qui désirent épouser une autre direction, sans doute accéder même à une conscience de classe ? Ce qui dérange le plus, dans la position du G9, c’est du fait qu’ils disent : « Plus jamais, ils ne vont se laisser mener ni par l’opposition, ni par le pouvoir. Ils vont lutter pour leur propre intérêt de sorte que les ghettos possèdent de l’eau potable, des hôpitaux, des écoles, le confort minimum dont a besoin tout être humain pour vivre dignement. » Une telle démarche devrait être considérée avec la plus grande attention ; mais pourtant ce n’est pas le cas. Une pluie de rapports et d’attaques ne cessent de se multiplier pour condamner cet effort de changement de cap.

Pourquoi tant de hargne contre ceux qui désirent épouser une autre direction, sans doute accéder même à une conscience de classe ?

Il est certain que les bandits sont un phénomène visible de l’insécurité qui sévit dans le pays, mais qu’est-ce qu’on fait de la main invisible qui finance, arme, commande et téléguide les actions criminelles. Combien de rapports ont été faits pour dénicher et dénoncer ceux qui alimentent les bandits en argent, en armes et munitions ? Quand les ghettos s’entredéchirent, les rapports n’ont jamais indexé ni dénoncé les grands potentats comme ceux-là qui finançaient à une époque à Cité Soleil, les bandits Kolibri et Labanyè. Leur principal ennemi en ce temps-là n’avait-il pas été le militant populaire Emmanuel Wilmer (Dred Wilmé), puisqu’il refusait de se laisser faire par les bourgeois corrompus ; voilà pourquoi il a été assassiné par les soldats de la force d’occupation, la Minustah pour satisfaire les bourgeois capitalistes!

L’assaut est lancé pour discréditer l’initiative de paix en cours, car le pouvoir compte utiliser les gangs aux prochaines élections. Toute pensée des fossoyeurs de la patrie se réduit aux élections. Le patriotisme de ces gens ne voit dans la grande forêt dévastée du pays que l’arbre des élections dans n’importe quelles conditions pour continuer à piller et sucer le pays et le sang des masses défavorisées.

La face cachée de ceux qui tirent à boulets rouges sur les initiateurs du G9 est celle de ceux qui ne font que défendre l’idéal bourgeois à savoir que les citoyens issus des masses, en d’autres termes les va-nu-pieds ne peuvent rien faire de bon, de grand, de positif. Les masses n’ont pas la faculté d’analyser une situation donnée pour prendre telle position reflétant une prise de conscience conséquente.

Cette façon de réagir des laquais de l’empire reflète une position de classe. Les potentats capitalistes, ceux qui gaspillent les ressources de l’État qui sont les vrais criminels peuvent s’organiser, mais les masses, les laissés pour compte n’ont-ils pas ce droit aussi ? On entend même dire que « C’est un danger de les laisser s’unir ». Ah ! Ils ne doivent avoir d’intérêts que les nôtres. Tiens ! Leurs intérêts doivent être ceux que nous décidons pour eux puisque la bourgeoisie veut toujours rester la tête pensante des masses. Leur fil conducteur. Eh bien !

De tout temps, cette classe politique moribonde, qu’a-t-elle offert aux masses défavorisées ? Sinon les armer de sorte qu’elles soient en constante confrontation. Ainsi, elles n’auront jamais le temps ni la faculté de réfléchir sur leur sort. Il faut les diviser pour les confondre comme quoi l’adversaire pour eux, ce n’est pas celui qui les opprime, les exploite mais ce sont leurs voisins des bidonvilles, ceux partageant la même répression, les même humiliations et mangeant la même misère. Ainsi, ils ne pourront jamais, en aucune circonstance, développer une conscience de classe. Et toute autre solution sans une guerre de classe ne ferait que basculer le pays dans le chaos et aggraverait davantage le désastre auquel nous sommes déjà confrontés.

Il est clair, les conditions de vie des chefs de bandes les disposent plutôt à se vendre à la réaction mais rien n’indique qu’ils ne peuvent pas faire le contraire. Donc, s’ils réclament une autre orientation, il faut les prendre aux mots en leur donnant le bénéfice du doute. Tous ceux qui aimeraient voir le peuple des zones de non-droits avoir un minimum de paix ne devraient avoir qu’une position : les supporter ou même les accompagner pour aboutir à ce projet. Et c’est ce que font les habitants du quartier populaire “Grand-Ravines” qui ont accueilli l’idée aux cris de : Nous voulons la paix ! Nous voulons la paix !

Les maitres colons ont toujours réprimé leurs esclaves rebelles qu’ils qualifiaient de bandits quand ces derniers luttaient pour s’affranchir de leur domination. Pour les colons à Saint-Domingue, c’était un groupe de bandits qui avait organisé la cérémonie du Bois-Caïman et le soulèvement des esclaves des plantations au mois d’août 1791. Cet état de choses nous rappelle le cas du jeune Sherlson Sanon qui en 2013 voulait abandonner le banditisme et qui selon un rapport du RNDDH avait témoigné de son intégration dans un gang criminel sous la houlette du sénateur Joseph Lambert. Où est Sanon maintenant ? Emprisonné depuis lors, pour avoir voulu se démarquer d’un puissant corrupteur.

La triste vérité pour laquelle tous les projecteurs bourgeois corrompus jusqu’à la moelle, manipulés par les dinosaures se sont vitement allumés, c’est parce qu’ils se sentent menacés car toute organisation unitaire au sein des masses leur permettra de découvrir et de combattre leur vrai ennemi.

Ennemis de classe, vous voilà démasqués !

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