Le feuilleton kenyan en Haïti (12)

(12e partie)

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Antony Blinken, véritable porte-parole du gouvernement haïtien dans cette affaire de déploiement des troupes en Haïti REUTERS/Evelyn Hockstein/Pool

Après les réactions des uns et des autres des protagonistes sur le jugement de la Haute cour du Kenya, on avait compris que ni du côté de Nairobi, ni du côté de Port-au-Prince encore moins de Washington que le dossier de l’intervention militaire internationale en Haïti ne devrait pas s’arrêter et qu’il se poursuivrait coûte que coûte.

Comme un défi lancé à la justice kenyane et à l’opposition de ce pays, le mercredi 31 janvier 2024, sur une radio de la capitale haïtienne, Magik9, le chargé d’Affaires américain en Haïti, Eric Stromayer, le Représentant des Etats-Unis à Port-au-Prince, avait lancé ce message en guise de méthode Coué « Les États-Unis vont redoubler d’efforts pour faire avancer le déploiement  de cette mission qui est si essentiel pour le peuple haïtien, pour qu’on puisse avancer au terme de la période de transition et arriver le plus tôt possible aux élections libres, pour que le peuple haïtien puisse avancer avec ses partenaires sur la voie d’un meilleur avenir. Le Congrès a déjà été notifié pour les cents millions de dollars du Département d’État et les cents millions du Département de la Défense pour le soutien aux logistiques.

Je ne peux pas partager plus d’informations pour le moment. Mais, évidemment, on va voir comment se déroule la mission. On prendra acte. On va réagir au fur et à mesure qu’on avance. L’existence d’un calendrier de déploiement n’est pas quelque chose que je peux partager avec vous. Je peux vous garantir que les USA et ses partenaires y consacrent beaucoup d’énergies. Je peux vous assurer que tout le monde s’y met pour que cela soit fait correctement. Il y a le soutien nécessaire pour que la mission soit une réussite. Cela prend un peu de temps mais on va faire au plus vite qu’on peut ». Il en est de même pour le Secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, qui y croyait dur comme fer. Au moment où les autorités du Kenya s’empêtrèrent dans le dossier sur le plan judiciaire, le porte-parole du patron de l’ONU, Stéphane Dujarric, avait déclaré sans ambages que « Nous avons besoin d’une action urgente, nous avons besoin d’un financement urgent, et nous espérons que les États membres continueront à faire leur part et même plus. »

Cette déclaration fait suite à la création d’un fonds fiduciaire par les Nations-Unies afin de recueillir au moins 237 millions de dollars de contribution de la part des États membres pour financer la mission même si elle n’est pas partie prenante. Cette somme est l’estimation que les autorités kenyanes disaient avoir besoin pour entreprendre le déploiement de leurs hommes dans ce pays des Caraïbes. Pendant ce temps, Paris, à travers le Quai d’Orsay (ministères des Affaires Étrangères), disait prêt à débloquer 3,26 millions de dollars pour ce fonds fiduciaire. D’autre part, histoire de motiver les pays donateurs à participer au financement de cette expédition militaire en Haïti, le Coordinateur de communication stratégique du Conseil de sécurité nationale américain, John Kirby, avait, pour sa part, renforcé l’optimisme de Washington dans cette mission en déclarant le 2 février 2024 « Nous croyons toujours que le déploiement d’une mission multinationale en Haïti est importante.

Nous aimerions toujours la voir progresser. Nous observons évidemment de près ce qui se passe au Kenya, mais c’est vraiment aux Kényans de s’exprimer à ce sujet. Quoi qu’il en soit, cela ne changera pas notre position centrale selon laquelle nous croyons qu’une sorte de force de sécurité multinationale sur le terrain est importante pour le peuple d’Haïti.» En faisant cette déclaration John Kirby voulait juste rejoindre son homologue du Département d’Etat, Matthew Miller, qui répondait aux interrogations de la presse sur le peu d’enthousiasme de certains pays de participer au fonds fiduciaire, « Nous continuons à travailler avec des partenaires internationaux, à la fois avec le Kenya et d’autres partenaires internationaux, sur le financement de cette force de police multinationale et souhaitons la voir réalisée dès que possible » disait-il.

Outre le financement de la mission, les Etats-Unis qui voulaient mettre ses partenaires à contribution ne recherchaient pas uniquement de l’argent. Les matériels militaires et autres logistiques étaient les bienvenus. Certains États se prenaient au jeu, surtout ceux comme la Corée du Sud, fidèle parmi les fidèles alliés de l’Oncle Sam depuis la guerre dite la « guerre de Corée » (1950-1953). Ainsi, dans le cadre de cette Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité en Haïti (MMAS), Séoul, la capitale de la Corée du Sud, s’était précipitée pour faire don d’une flotte de seize (16) hélicoptères à la mission. Ces hélicos sont répartis ainsi : six (6)  livrés directement à Nairobi, Kenya, et les dix (10) autres livrés aux Nations-Unies en coopération avec les Etats-Unis dès que la mission passe à la phase effective.

Le 11 février 2024, c’est une délégation haïtienne ayant à sa tête la ministre de la Justice et de la Sécurité Publique, Mme Emmelie Prophète- Milcé, et notamment le Directeur général de la police nationale, Frantz Elbé qui s’est rendue dans la capitale fédérale américaine en vue de rencontrer des dirigeants américains, kenyans venus expressément à Washington et d’autres alliés des Etats-Unis, entre autres, des représentants de pays contributeurs, s’agissant de l’Espagne, l’Italie, le Bénin, le Canada, les Bahamas, le Mexique, le Brésil, l’Afrique du Sud, la Jamaïque, Guyana, le Qatar, l’Union européenne, etc. afin de discuter sur les différentes étapes devant conduire à l’envoi des troupes en Haïti dans le cadre de la mission.

Réunion au Brésil des ministres des Affaires étrangères du G20 et des partenaires invités pour faire face à la crise humanitaire en Haïti et rassembler le soutien à la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS)

Durant trois jours, les officiels haïtiens ont participé à d’importantes réunions sur la question. Les 12, 13 et 14 février 2024, selon le journal Le Nouvelliste daté du 12 février 2024, citant une source, « La ministre de la Justice et de la Sécurité Publique, Emmelie Prophète-Milcé, dirige la délégation haïtienne composée du Directeur de la PNH, Frantz Elbé, et de trois inspecteurs généraux de la PNH, Francène Moreau, Frédéric Leconte et Jackson Hilaire. Côté américain, le sous-Secrétaire d’Etat Brian Nichol’s, les assistants sous-Secrétaires d’Etat Barbara Feintein, Todd Robinson, Christ Landberg, paient de leur présence. La délégation de 14 membres du gouvernement Kenyan était dirigée par le Deputy national security adviser, Joseph Boinett. Cette réunion permettra de planifier la venue de la Mission. On passe au travers de toutes les questions auxquelles on peut trouver des réponses, de tout ce qu’il y a comme problèmes avant le déploiement. Tout va être passé en revue.

La partie haïtienne insiste pour avoir une date approximative pour le déploiement, et a souligné l’urgence de mettre un terme aux souffrances des Haïtiens terrorisés par les bandes criminelles». Selon le communiqué final de cette importante réunion entre les parties prenantes, le mercredi 14 février 2024 était réservé à « Des discussions intenses qui ont eu lieu entre les deux délégations sur un Accord afin de le rendre conforme aux législations des deux pays. Une décision définitive sur le texte devrait intervenir dès le début de la semaine prochaine ainsi que sa signature par les deux parties ». Pour sa part, Me André Michel, le patron du SDP (Secteur Démocratique et Populaire) et fer de lance du pouvoir auprès du Premier ministre Ariel Henry, s’était réjoui de cette rencontre au Sommet à Washington, réunion selon laquelle les autorités haïtiennes cherchaient à obtenir une date fixe pour le déploiement.

Dans un message sur son compte X, anciennement Twitter, l’ex-avocat du peuple disait «  Je salue les préparatifs qui ont commencé à être mis en place, pour accueillir la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS) en Haïti. Cette force internationale aidera la PNH à détruire les gangs dans le pays et à apporter la sécurité à travers le pays ». Tandis que, le 20 et 21 février 2024, c’est à Rio de Janeiro, au Brésil que le dossier haïtien refaisait surface lors du Sommet du G20 équivalent au 20 pays les plus riches de la planète. En effet, si les grands de ce monde avaient leurs propres dossiers à s’en occuper lors de cette réunion annuelle, en marge du Sommet, le Secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, et le chef d’Etat brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, ont eu un long entretien sur le dossier haïtien portant, bien entendu, sur l’envoi dans ce pays d’une force militaire multinationale.

L’Américain cherchait le soutien et surtout la participation du gouvernement brésilien à l’expédition militaire compte tenu de son expérience à la précédente mission militaire en Haïti, la MINUSTAH, qui a duré plus d’une décennie. Sauf que le résultat n’est pas glorifiant ni pour les Nations-Unies qui étaient maîtres d’œuvres ni pour le Brésil qui a commandé longtemps cette mission qui a laissé Haïti exactement là où elle l’avait trouvé avec en plus une épidémie de choléra apportée par des soldats de Bengladesh et du Pakistan. De ce fait, il faut le dire, le Président Lula demeura très réticent à l’idée même de renvoyer des troupes étrangères au pays de Dessalines et de Christophe. Ainsi, si le Brésil dit soutenir une démarche internationale pour aider Haïti, il n’en demeure pas moins très sceptique sur la réussite des missions de l’ONU. A la rencontre avec Antony Blinken, Lula était resté assez évasif sur la participation de son pays aux côtés des forces kenyanes et des autres, prenant une position à la normande « peut-être oui, peut-être non ». Le dirigeant brésilien n’avait donné aucune réponse rassurante à son interlocuteur qui a beau envoyé des fleurs pour le Brésil à propos des Haïtiens.

Matthew Miller, le porte-parole du Département d’Etat, qui a fait une déclaration suite à la rencontre entre les deux hommes d’Etat, disait que « Antony Blinken a  reconnu le soutien de longue date du Brésil au peuple haïtien et a réitéré le besoin urgent d’une aide internationale pour améliorer la situation sécuritaire en Haïti », une façon pour l’américain d’attirer la sympathie et le soutien du brésilien sur le dossier. Mais, comme un jeu de chat et de la souris, et dans le souci de ne pas trop froisser son hôte ni rester trop loin du dossier, Brasilia veut rester en vigilant. A en croire le journal américain The Miami Herald, lors de ce Sommet du G20 du 20, 21 et 22 février, «  Le Président Lula a déclaré que les problèmes d’Haïti dépassaient le cadre de la sécurité et, jusqu’à présent, lui et d’autres dirigeants Sud-américains se sont montrés réticents à proposer du personnel policier ou militaire pour une mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti, qui ne relève pas des Nations-Unies et qui sera dirigée par le Kenya. 

Néanmoins, le Brésil se joint aux Nations-Unies et aux États-Unis pour organiser une discussion de haut niveau jeudi 22 février, en marge de la réunion ministérielle du G20. Intitulée « Relever le défi d’Haïti », cette réunion a pour but de galvaniser l’appui à la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité et à la situation humanitaire désastreuse » The Miami Herald en date du 21 février 2024. Cette rencontre sur Haïti présidée par Antony Blinken et co-présidée par la sous-Secrétaire aux Relations extérieurs du Brésil, Mme. Gisela Maria Padovan, en présence de plus d’une vingtaine de ministres des Affaires Etrangères et d’autres Délégations des Etats membres du G20, avait permis aux Etats-Unis de ramener un certain nombre de pays à se rallier au dossier. Antony Blinken, véritable porte-parole du gouvernement haïtien dans cette affaire de déploiement des troupes en Haïti, avait fait une vraie démonstration de force et a pu convaincre par la force du verbe et de promesses en tout genre les Etats, jusque-là assez réticents, à s’allier à la cause des dirigeants d’Haïti.

Certes, des dirigeants haïtiens, notamment, le ministre des Affaires Etrangères, Jean Victor Généus, avaient fait le déplacement. Mais le gros du travail a été assuré par son homologue américain qui a fait de ce G20 un moment d’Haïti. Dès l’ouverture de la rencontre, Blinken donnait le ton « Aujourd’hui, nous avons rencontré plus d’une douzaine de pays qui contribuent ou prévoient de contribuer de manière significative à cette mission en termes de personnel, d’équipements, de formation et de ressources financières. Je pense qu’aujourd’hui au moins 120 millions de dollars supplémentaires ont été engagés dans cet effort. Ils contribueront tous à la mission visant à rétablir la sécurité en Haïti. Cette mission a été approuvée par les Nations-Unies à l’automne dernier et nous la concrétisons aujourd’hui. Le Kenya s’est engagé à diriger cet effort de soutien à la police nationale haïtienne. 

Nous devons faire davantage pour aider la police nationale haïtienne à stabiliser la situation en matière de sécurité afin que l’aide puisse être acheminée efficacement et parvenir aux personnes qui en ont besoin, que les Haïtiens n’aient pas à vivre dans la terreur des gangs et qu’Haïti reprenne pleinement et fermement le chemin de la démocratie. Haïti est un pays de la région qui est proche des États-Unis et du cœur autant des Américains que des Brésiliens. Nous voyons une situation qui continue à se détériorer, en particulier en ce qui concerne l’insécurité profonde, due aux gangs qui sévissent non seulement à Port-au-Prince mais aussi de plus en plus au-delà. Nous voyons un État qui est sur le point de devenir un État défaillant. Le résultat est que les gens souffrent énormément, non seulement de la violence, y compris de la violence sexuelle, mais aussi de l’incapacité de se procurer les produits de première nécessité », déclaration rapportée par l’agence Reuters le jeudi 22 février 2024 à Rio de Janeiro. Par ailleurs, le gouvernement canadien, à travers son ministre des Affaires Etrangères, Mélanie Joly, qui participait elle aussi à ce Sommet et à la rencontre « Relever le défi Haïti » à Rio de Janeiro, avait, dans une dépêche de radio Canada, annoncé que Ottawa accorderait 80,5 millions de dollars pour la mission.

« Le Canada croit aux solutions dirigées par les Haïtiens aux problèmes politiques et sécuritaires ainsi qu’aux crises humanitaires et reste déterminé à travailler avec le Kenya et d’autres partenaires internationaux pour soutenir un déploiement réussi de la MSS et veiller à ce que nos efforts se renforcent mutuellement. Le Canada octroie 80, 5 millions de dollars à la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité en Haïti. Outre ces 80,5 millions de dollars, le Canada affecte un montant de 42,5 millions supplémentaires issu de financements précédemment annoncés, pour des projets de soutien aux problèmes les plus urgents du pays, dont 27 millions pour l’achat d’équipements de protection, de véhicules et de matériel de communication destinés à la Police nationale haïtienne » soutenait la cheffe de la diplomatie canadienne le 22 février  2024 au Brésil.

Tandis que, à Port-au-Prince, le gouvernement haïtien s’était conté d’un long communiqué de presse dans lequel il paraissait se réjouir de l’évolution du dossier. La teneur du communiqué disait long sur l’attente des autorités de la Transition, particulièrement, le Premier ministre Ariel Henry et ses alliés qui pensaient qu’avec cette force d’occupation étrangère, ils pourraient continuer à rester à la tête du pays, tandis que la population s’était livrée à elle-même et ne savait plus à quel saint se vouer. « Le ministère des Affaires étrangères informe qu’une délégation conduite par le ministre des Affaires étrangères et des Cultes de la République d’Haïti, Son Excellence Monsieur Jean Victor Généus, a participé dans l’après-midi de jeudi à une réunion spéciale sur Haïti qui s’est tenue à Rio de Janeiro au Brésil, en marge de la rencontre des ministres des Affaires étrangères du G20. La réunion a été un succès. Les différents intervenants ont tous reconnu l’urgence du déploiement de la MMAS, vu la détérioration de la situation sécuritaire.

Ils ont convenu de la nécessité de l’envoi d’une force robuste et dissuasive, capable de combattre efficacement les gangs. Ils ont confirmé un engagement fort envers Haïti et précisé concrètement en quoi consisteront leurs participations qui seront, pour l’essentiel, en personnel, équipements, formation et contributions financières. Certains pays en ont profité pour informer que, parallèlement à leur apport à la Mission, ils vont renforcer leur coopération bilatérale avec Haïti afin de permettre au pays de pouvoir consolider ses institutions et améliorer rapidement la situation humanitaire et socio-économique de la population » communiqué de la Chancellerie haïtienne le jeudi 22 février 2024. Pendant que les pays du G20 se réunissent sur le thème « Relever le défi d’Haïti » au Brésil, à plusieurs kilomètres de là, dans les Bahamas, le Commandant en chef des forces de défense des Bahamas, Raymond King, venait de déclarer à la presse que son île se préparait à prendre part à la mission de l’ONU.

Par conséquent, un contingent de soldats bahaméens d’environ 150 hommes partirait dans quelques jours pour la Jamaïque, devenue pratiquement une base avancée pour le déploiement militaire en Haïti, en vue de suivre avec d’autres militaires de la Communauté des Etats de la Caraïbe (CARICOM) et des soldats Sud-américains un entrainement intensif de 3 semaines en perspective de leur participation aux troupes du débarquement de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité en Haïti (MMAS). « Le Kenya et la République d’Haïti sont en train de signer un accord qui permettra aux Kenyans de déployer leurs policiers. Le Kenya se prépare à envoyer sa première équipe de quelque 200 personnes en Haïti dans le cadre de l’équipe avancée (…) C’est un entraînement intégré d’environ trois semaines pour s’assurer que les forces peuvent opérer, qu’elles ont la même doctrine, les mêmes ordres, les mêmes règles. Pour s’assurer que toutes les différentes forces sont capables d’opérer de manière transparente et cohérente.

La Jamaïque, les Bahamas et les îles Turques et Caïques ont hâte que le calme reviennent en Haïti, car ils subissent souvent le poids des « boat people » haïtiens et des migrants économiques fuyant le chaos et la misère de leur pays » avait déclaré Raymond King le 22 février 2024. A l’annonce de toutes ces bonnes nouvelles pour le gouvernement haïtien, Port-au-Prince se prenait à rêver à un lendemain meilleur. A la Primature, tout le monde était confiant et ne se doutait de rien qui puisse altérer une telle sérénité au cœur des pouvoirs de la République. Fort de ces succès diplomatiques et loin de penser que le pire pour le locataire de la Villa d’Accueil est devant lui, décision a été prise de répondre aux invitations de la CARICOM à participer à la 46e réunion annuelle de la Communauté caribéenne à Guyana. Le 25 février 2024, un communiqué de la Primature annonça le départ du chef de la Transition pour Georgetown, capitale de Guyana.

De là, à la fin du Sommet de la CARICOM, il prendra l’avion pour le Kenya. Un long périple qui devrait le conduire loin, très loin d’Haïti. « Ce dimanche 25 février, le Premier ministre, Ariel Henry, a quitté la capitale à destination de Georgetown, Guyana, pour participer à la 46e réunion ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la CARICOM qui se tient du 25 au 28 février 2024. La participation des pays de la Caraïbe au déploiement de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MSS) sera à l’ordre du jour, ainsi que d’autres sujets d’intérêt national, lors de cette réunion consacrée, notamment, à l’économie, au marché unique et à la  libre circulation.

En marge de cette rencontre, le chef du gouvernement participera à plusieurs panels, ainsi qu’à des rencontres bilatérales avec des chefs d’Etat et de gouvernement de plusieurs pays de la région. A l’issue  de la  réunion de la CARICOM, le Premier ministre, Dr Ariel Henry, se rendra en visite officielle à Nairobi, Kenya, pour finaliser les modalités du déploiement de la MMAS avec des autorités kenyanes et celles d’autres pays du continent africain et pour signer l’accord de réciprocité nécessaire pour la Haute cour de justice de Nairobi » avait annoncé et précisé le communiqué de la Primature le 25 février 2024 soit une semaine avant le soulèvement des gangs de la région métropolitaine de Port-au-Prince.

(A suivre)

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