« Le Chavisme est vivant, il est dans la rue, il triomphe ! »

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« Le chavisme est vivant, il est dans la rue, il triomphe ! », a déclaré Nicolas Maduro en félicitant le peuple vénézuélien pour sa participation massive et pour cette victoire

Par Christine Abdelkrim-Delannele

Malgré les contestations de l’opposition, la victoire du Parti socialiste unifié  chaviste  aux élections régionales ne fait aucun doute. « Un moment historique », a déclaré Nicolas Maduro.

Ils ont tout essayé : organisation des pénuries, utilisation des medias –  qu’ils possèdent – comme arme de guerre, manifestations de rue violentes, alliance avec Trump auquel ils demandaient une intervention militaire, boycott des élections à la Constituante, etc. Malgré tout, ils ont échoué. L’opposition vénézuélienne – une certaine gauche,  la droite et l’extrême droite réunies dans le MUD (la Table de l’unité démocratique) – a été largement battue aux élections régionales du 15 octobre. Le Parti socialiste unifié chaviste a remporté 17 des 23 États. S’il a perdu celui de Zulia, le plus peuplé du pays, il a, néanmoins, remporté la victoire dans le second, celui de Miranda, fief de l’opposition depuis huit ans, l’une des cinq municipalités du district Capitale- Caracas.

Une « surprise », comme titrent les grands medias, pour les observateurs malveillants, la presse internationale qui a mené campagne contre Nicola Maduro et son gouvernement depuis des mois, et l’opposition soutenue par Washington, qui se sont tous basés sur des sondages réalisés par des officines partisanes et propagandistes, comme le cabinet Datanalisis. Ce dernier avait annoncé la victoire de l’opposition dans 11 à 18 États, affiché un taux d’ « impopularité record » de 80% pour le président Maduro,  et prédit un faible taux de participation des électeurs dont, en réalité, 61, 14% des 18 millions d’inscrits se sont rendus aux urnes, sous le contrôle de 70 observateurs extérieurs, contrairement à ce qu’affirment l’opposition et la presse internationale.

De gauche à droite : le Vice-président du Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV), Diosdado Cabello, le président socialiste Nicolas Maduro et la présidente de l’Assemblée constituante Delcy Rodriguez

Comme il fallait s’y attendre, l’opposition crie à la fraude et refuse de reconnaître les résultats, tout comme elle continue de refuser toute négociation avec le pouvoir chaviste qui n’a cessé de la solliciter au cours de ces derniers mois. Pourtant, le « silence de la rue », après des semaines de « manifestations des casseroles » violentes à la chilienne, avant le coup d’État au Chili contre le socialiste Salvador Allende, auraient dû les alerter.

Le peuple vénézuélien, manipulé en pleine crise de pénuries organisées, avait accordé son crédit au MUD, lors des élections législatives de 2015. Ce dernier remportait la majorité  à l’Assemblée nationale, avec 99 sièges sur 167. Depuis la mise en place de l’Assemblée constituante et la prise de décisions radicales par Maduro, face au refus de l’opposition de négocier et au blocage orchestré par l’Assemblée nationale, ce front a explosé. Les interventions de la droite dure auprès de Washington et de Trump en faveur d’une intervention militaire sont, sans aucun doute, l’un des facteurs de cette division. Et le peuple vénézuélien, malgré la crise économique aggravée par les sanctions américaines, a mesuré le chemin parcouru, malgré toutes les difficultés, par le Venezuela depuis l’arrivée au pouvoir d’Hugo Chavez, en termes de progrès social et  de mesures politiques  en faveur de la grande majorité d’entre eux et de la démocratie.

« Le chavisme est vivant, il est dans la rue, il triomphe ! », a déclaré Nicolas Maduro en félicitant le peuple vénézuélien pour sa participation massive et pour cette victoire. « Nous n’avons pas gagné ces régions pour conspirer, pour brûler la ville et détruire les gens. Nous avons gagné pour travailler », a-t-il affirmé. Et si les élus de l’opposition, comme ils l’ont déjà annoncé, persistent dans leur volonté de boycotter le processus démocratique en refusant de prêter serment à la Constituante, il est fort probable que l’histoire du Venezuela chaviste continuera de s’écrire sans eux.

 

Afrique-asie 16 octobre 2017

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