Une certaine délégation de l’Organisation des Etats Américains (OEA) composée, selon le ministère dominicain des affaires étrangères rapporté par la presse dominicaine, du docteur Jean Michel Arrighi, Secrétaire aux affaires juridiques de l’organisation et Andrés Sánchez, du Secrétariat au développement intégral, était en République Dominicaine pour s’entretenir avec les officiels de ce pays concernant la construction du canal haïtien.
Le lundi 16 Octobre une rencontre a été tenue entre ces soi-disant émissaires de l’OEA et du gouvernement voisin pour évaluer le travail qui est en train d’être réalisé sur le territoire haïtien particulièrement sur la Rivière Massacre à Ouanaminthe. Selon le journal dominicain Listin Diario, la délégation de l’organisation hémisphérique s’est entretenue avec plusieurs officiels dominicains.
Ont participé à cette rencontre entre autres : l’ambassadeur dominicain auprès de l’OEA, Josué Fiallo ; le directeur général de l’INAPA, Wellington Arnaud; le vice-ministre de l’Agriculture, Eulalio Ramírez; le vice-ministre de l’Environnement, René Mateo ; le directeur de la Commission mixte bilatérale haïtiano-dominicaine, Julio Ortega Tous ; l’ambassadeur Miguel Pichardo; le réalisateur de Border and Limits, Rafael Taveras ; le directeur de l’Institut géographique national, Bolívar Troncoso; le directeur des risques et des catastrophes naturelles du ministère de la Présidence, Mario Grullón ; les directeurs de l’Institut cartographique; le géologue Osiris De León et l’environnementaliste Luis Carvajal, de l’Académie des sciences et de l’environnement de l’Université autonome de Saint-Domingue (UASD) le directeur des études et de l’analyse stratégiques, Anselmo Muñiz ; le directeur juridique, Boni Guerrero ; et le conseiller Emil Chireno de la chancellerie dominicaine.
Parlant de l’expérience et de l’expertise des experts de la mission de l’OEA, le chancelier dominicain, Roberto Álvarez, a laissé entendre ces considérations qu’ils « constituent une plate-forme inestimable pour aborder ces questions de manière équitable et objective, guidées par un engagement à renforcer la paix et la coopération dans notre région ».
Mais comment se fait-il que le gouvernement haïtien n’a pas été notifié par les instances de l’OEA et même le représentant permanent d’Haïti à cette dite Organisation, l’ambassadeur Léon Charles n’était pas au courant ? Ainsi, justement ce mardi 17 octobre, en réaction à cette réunion, il a publié sur X (anciennement Twitter) : « Pas si vite comité technique.. Visite technique ou médiation? Qu’en est-il des prérequis? » Pour ajouter ensuite : « Empressement à questionner! ».
Ces deux experts de l’OEA ont-ils dans leur perspective de se rendre en Haïti pour rencontrer les autorités haïtiennes sur cette question qui semble brûlante pour les dirigeants voisins ?
De toute façon, il n’est que d’attendre. Mais comme l’avait insisté Léon Charles lors de son intervention devant le Conseil permanent de l’OEA : « La construction du canal ne va pas s’arrêter. La République dominicaine doit reconnaitre le droit des deux pays à utiliser de manière juste et équitable les ressources en eau partagées de la rivière Massacre, conformément aux termes de l’Article 10 du Traité de paix, d’Amitié et d’Arbitrage du 20 février 1929 et aux normes internationales en la matière »
« la République Dominicaine a construit 12 ouvrages sur la rivière Massacre dans la région de Loma de Cabrera et de Dajabon, dont huit prises sur berge et quatre mini-barrages. Les travaux de construction de ces ouvrages ont été réalisés de manière unilatérale et n’ont pas été préalablement notifiés à l’État haïtien. Ces infrastructures hydriques en fonction sur le territoire dominicain exploitent plus de 70% des ressources en eau de la rivière Massacre à des fins agricoles et industrielles. »
Rappelons que dans ce discours de circonstance en présence du chancelier dominicain, Roberto Álvarez, l’ambassadeur Charles, ancien chef de police du président assassiné Jovenel Moise a fait la chronologie des faits en signalant que : « les travaux du canal avaient démarré le 2 avril 2021. Peu de temps après, les autorités dominicaines ont dénoncé la réalisation de ces travaux, arguant qu’il s’agissait d’une déviation du cours de la Rivière Massacre. Le 26 mai 2021, une délégation haïtienne s’est rendue à Santo Domingo en vue de faire valoir la position du gouvernement haïtien en présentant et en décrivant l’ouvrage de dérivation. Le 27 mai 2021, à la fin de la rencontre, les deux Parties ont signé une déclaration conjointe stipulant notamment dans ses considérants : ‘’ … il est établi le droit qu’ont les deux nations d’utiliser les eaux des rivières qui se trouvent dans la zone frontalière de manière juste et équitable…’’. Le 7 juillet 2021, malheureusement, les travaux ont été interrompus avec l’assassinat du Président Jovenel Moïse »
« Le mercredi 30 août 2023, des agriculteurs de la Plaine de Bas Maribahoux ont entrepris la poursuite des travaux de raccordement du canal. Le 1er septembre 2023, le Premier Ministre, Ariel Henry a dépêché une mission sur le terrain en vue de discuter avec les riverains. Le 8 septembre, le gouvernement dominicain a ordonné unilatéralement la fermeture du poste frontalier officiel de Dajabon-Ouanaminthe. Parallèlement, l’armée dominicaine a fait une démonstration de force, en mobilisant des engins lourds sur cette partie de la frontière » poursuit l’ambassadeur haïtien.
« Le mercredi 13 septembre 2023 les Gouvernements haïtien et dominicain ont décidé, d’un commun accord de se réunir à Santo Domingo, à travers la Table Hydrique Binationale de la Commission Mixte Bilatérale, afin de trouver une solution juste et définitive à ce différend. Le 14 septembre 2023, alors que les deux parties étaient en pleine négociation, un Décret présidentiel a été promulgué par le gouvernement dominicain mettant à exécution les menaces proférées trois jours plus tôt de fermer les frontières terrestre, aérienne et maritime avec Haïti. Ces mesures unilatérales ont amené la délégation haïtienne à mettre fin aux négociations bilatérales en cours »
En conclusion, Charles indique aux autorités voisines que « la construction du canal ne va pas s’arrêter et le gouvernement de la République d’Haïti réclame le respect de l’intégrité de son territoire et appelle aussi à la protection des ressortissants haïtiens en République dominicaine et au respect des conventions internationales en la matière. »
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