L’allégeance capitaliste et ses conséquences

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Des prises de position sans cesse erronées de la plupart des acteurs politiques sur la question de l’insécurité et sur la façon de la résoudre, rien ne semble devoir changer ou même trouver le moyen idéal pour sortir de cette impasse. Si l’on prend en compte leurs déclarations, tous n’ont qu’un sinistre discours : renforcer les infrastructures policières, allant même jusqu’à proposer de construire beaucoup plus de prisons.

La réalité n’est pas simplement le fait que cette classe politique vit dans les limbes, mais sa position de classe reflète toujours l’impitoyable logique, vassal de l’impérialisme, ignorant le calvaire de la classe défavorisée sans aucune perspective d’avenir. Au lieu de recourir à des subterfuges, il aurait fallu regarder le problème en face, toucher la plaie béante de façon à empêcher l’irréparable en se demandant justement, comment sommes-nous arrivés à ce stade de détérioration?

En 2003, au lieu de prendre des mesures pour sauver ce qui n’était pas pour autant dans  cet état de dégénérescence que nous sommes aujourd’hui, le slogan lapidaire a été : le pouvoir Lavalas organise les chimères. En 2021, presque les mêmes acteurs ont recours au même procédé : le pouvoir en place fédère les groupes armés. Des propos sans fondements. Des calomnies juste pour cacher les vraies causes qui ont conduit la société à ce point de non retour. Des causes, qui, pourtant ne font que saccumuler, se développer et se dégénérer à un rythme exponentiel vers un chaos total dans lequel nous vivons maintenant.

De quelle « Transition de rupture » parle-t-on, quand la décision finale sur le destin de la Nation est entre les mains des Etats-Unis d’Amérique ?

Ces déclarations démagogiques ne sauraient résoudre le problème, encore moins cette crise politique endémique. Bien au contraire, elles l’enfoncent davantage par le fait que le remède administré n’est pas approprié. Au lieu de guérir le mal, il l’empire irrémédiablement.

D’hier à aujourd’hui, la classe politique haïtienne n’a pas changé de procédés ni de méthodes. Elle utilise les mêmes mécanismes et les mêmes artifices d’antan pour créer la confusion et induire en erreur les naïfs. En effet, au lieu de dénoncer le modèle politique économique en cours, cautionné par la politique néolibérale de destruction à petit feu du pays, une politique imposée par l’impérialisme et son projet historique de déstabilisation, cette classe politique s’adonne à la pure complaisance pour ne pas montrer du doigt le principal ennemi du peuple qu’est l’impérialisme américain.

Elle ne voit guère l’économie du pays qui devient de plus en plus aliénée, totalement désorganisée à partir du plan américain pour adapter Haïti au capitalisme néolibéral et mondialisé de Margaret Thatcher et Ronald Reagan. Les États-Unis ont patiemment orchestré l’échec répété et monumental de notre société. Pourtant, la classe politique haïtienne aveuglée, inféodée aux intérêts mesquins des américains n’a pas fait le moindre effort pour reconnaitre que l’application de la politique d’ajustement structurel ne fait qu’engendrer la déstabilisation totale du pays.

Le pourcentage des chômeurs et des jeunes cadres à la recherche du travail  a atteint son paroxysme et en résulte que la population s’appauvrit de plus en plus. La privatisation des entreprises publiques du pays pour ensuite les fermer ne frappe jamais la conscience de cette classe dominante non plus, d’ailleurs, les universitaires qui ne font montre d’aucune contestation à part de très rares.

La majorité de la population réclame et cherche du travail, mais elle ne trouve rien, et cela ne dérange et ne choque personne. Qui pis est, il n’y a jamais eu une issue politique favorable aux  intérêts des travailleurs, des ouvriers. Puisque l’Etat haïtien n’a jamais consenti  à créer du travail pour ses citoyens. Cette question n’a jamais fait débat au sein de l’appareil de l’Etat à savoir : comment renforcer les mesures dans le domaine des impôts et de taxer davantage les riches, afin d’alléger le fardeau des plus pauvres. Ainsi permettre à la population de vivre mieux. Ce qui vient de se passer et passera encore, certainement, sous le pont del Rio au Texas est un exemple concret.

La bourgeoisie d’affaire, en l’occurrence les compradores ne s’adonnent plus à l’import-export. Tout leur travail réside dans une importation incontrôlable sans équilibre, tuant complètement la production nationale, jusqu’à l’a portée à un niveau tel que c’en est fini de tout développement agricole possible. Cette bourgeoisie n’a fait que brader des pans entiers  de l’économie et des ressources nationales au profit des capitaux étrangers. Elle s’est soumise et engageant le pays dans le cercle infernal de la dépendance. Elle  se contente de miettes des industries de sous-traitance capitaliste.

Ce type de fonctionnement n’est pas innocent. Il est le produit de notre allégeance au laboratoire destructeur. C’est la liquidation d’Haïti qu’on veut précipiter. Et cela reflète l’allégeance de la classe politique haïtienne aux intérêts capitalistes qui ne servent jamais, ni les intérêts de la classe ouvrière ni la démocratie populaire. Ainsi, la situation d’Haïti  ne pouvait en être autrement, nous ne faisons que payer, aujourd’hui, les conséquences de nos inconséquences. Nos différentes rencontres dans  certaines ambassades ne sont que des cérémonies humiliantes, de vœux d’allégeance au principe d’ingérence impérialiste contre la souveraineté nationale.

De quelle « Transition de rupture » parle-t-on, quand la décision finale sur le destin de la Nation est entre les mains des Etats-Unis d’Amérique ? C’est un non-sens. Mais la bourgeoisie entretient sciemment cette ambigüité de « Transition de rupture » qui lui sert de fallacieuse argumentation pour cacher son mépris de la cause haïtienne.

Il faut en finir avec ce mythe très bien entretenu par les artisans et partisans du capitalisme sauvage et rapace bafouant davantage le peuple que représente cette classe politique.  Le jour où la classe des travailleurs comprendra le vrai enjeu de cette lutte qui l’oppose au capitalisme, la victoire du peuple ne sera plus loin et ce combat passera certainement par la vraie rupture, celle qui mettra fin à toute allégeance aux institutions impérialistes.

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