La politique consensuelle pour combattre la lutte des classes !

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Aujourd’hui, le mouvement engagé pour le consensus des accords pour une solution haïtienne pose une question politique que nous ne pouvons pas laisser passer sous silence au moment où le système de la classe capitaliste est entré nettement en putréfaction dans le pays. Il y a. certes, une philosophie nouvelle derrière ce projet visant, semble-t-il, à abolir tout désaccord fondamental. En d’autres termes, le mieux serait de ne pas tenir compte des antagonismes de classes et de les remplacer plutôt par une sorte d’entente patriotique, créant ainsi, une harmonisation des classes opposées sur le fond d’une réconciliation nationale.

Mais on est encore bien loin du compte, bien loin de cette ligne que prônent tous ceux-là qui ont, de fait, fini par prêter allégeance au maintien du système capitaliste corrompu.  Ils se présentent maintenant en sauveur de la cause nationale pour offrir au peuple qu’ils ont eux-mêmes  exploité, humilié, leur propre alternative de sorte qu’ils soient toujours les mêmes à bord en tenant  le flambeau du pouvoir.

Cette ligne est et sera une menace permanente par les tentatives de déviation, même de bonne foi, ou plus simplement par les incompréhensions et les malentendus. Il s’agit d’inventer un autre monde avec de nouvelles formes de lutte à celles d’autrefois. Un monde où l’histoire de la société humaine ne sera plus de la lutte de classe, mais bien de la réconciliation de classe.  Les ouvriers n’auront donc plus conscience d’une lutte à mener puisque les intérêts de classe ne seront plus contradictoires. C’est une croisade politique sous forme d’évangélisation qu’ils mènent en prêchant de nouvelles approches de vivre ensemble sans animosité, sans conflits et même sans intérêts politiques pour les naïfs.

Cette nouvelle ligne apparente est imaginée afin de détourner, désorienter les forces opprimées et exploitées, les dépouiller de toute arme de combat et surtout la jeunesse haïtienne  vivant déjà dans un état de révolte intérieure. Ces consensus sont une poule aux œufs d’or pour les politiciens, ceux qui ont largement perdu toute confiance au sein des masses, pour leur offrir une autre perspective politique.

Le slogan du moment : c’est même après élection, il n’y aura ni gagnants ni perdants. Nous nous comporterons comme des gens civilisés et tout le monde fera partie de la même chapelle politique. Il suffit de nous laisser conduire par la bourgeoisie pour qu’elle nous emmène où elle veut. N’est-ce pas de nouvelles conditions d’oppression ?

Ces affairistes aux ordres de l’impérialiste, pensent qu’ils peuvent réformer l’histoire à leur goût, même quand, pourtant, les événements ne cessent de montrer que chaque jour davantage, deux classes sociales aux intérêts profondément contradictoires se font face partout sur la scène politique haïtienne. La société entière se scinde de plus en plus en deux vastes camps ennemis, en deux grandes classes qui s’affrontent directement: la bourgeoisie et le prolétariat.

Évidemment, la pratique de nous asseoir pour décider ensemble de l’avenir du pays illustre leur renoncement au grand objectif de la transformation sociale de la société par la lutte des deux classes antagoniques. En réalité, ils cherchent à imposer l’idée, qu’il n’y aura pas d’autre issue à toutes ces crises sociopolitiques, que le ralliement consensuel, mais toujours sous leur direction politique et non pas celle des masses populaires.

Le souci de parvenir à un consensus exige toujours l’exclusion de la grande majorité. Le consensus est toujours préférable à une classe bien déterminée de prendre des décisions pour la collectivité.

La fabrique du consensus est une façon de faire accepter aux masses tous les mauvais coups. En tant que sœurs et frères haïtiens, nous pouvons nous entendre et faire la paix. Exploiteurs et Exploités : Aimons-nous les uns les autres !

Une façon de rendre tout le monde responsable, tout le monde coupable des calamités du pays. Ceux qui sont en train de devenir plus pauvres seront à la même échelle de culpabilité que ceux dont leurs fortunes ne cessent de se multiplier. Il suffit que le pays soit en paix !

Dès lors, les ouvriers n’auront plus besoin de faire la grève, de manifester dans les rues, il suffit de s’asseoir autour de la table avec le patronat et tout rentrera dans l’ordre. La classe ouvrière, la paysannerie misérable, les forces vives endurcies par les injustices, les frustrations, les peines et les répressions doivent tout accepter en gardant les bras croisés. Quelle aberration !

C’est avec la lutte de classes qu’ils veulent en finir de façon à liquider beaucoup plus facilement leurs victimes et leurs revendications sociales. Les luttes qui se développent actuellement, qu’elles soient violentes ou pacifiques, entre la bourgeoisie alliée des puissances capitalistes et le prolétariat ne sont pas mauvaises. Le système en place doit être déraciné et c’est par cette lutte qu’un jour nous arriverons, comme à Vertières, à atteindre l’objectif visé qu’est  une société sans domination impérialiste et sans exploitation de l’homme par l’homme ; pour réaliser, enfin, les inéluctables changements fondamentaux réclamés par les masses défavorisées.

Il s’agit donc d’une seconde révolution haïtienne qui cherche encore sa voie. Seule la lutte de classes peut ouvrir une perspective de rupture avec la politique en cours. Les masses populaires haïtiennes n’ont qu’un seul choix que de prendre en main leur propre sort par et dans la lutte de classes. Comme nous l’enseigne Karl Marx « la lutte de classe est le moteur de l’Histoire et ce sont les masses qui écrivent l’Histoire. »

 

 

 

 

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