La paix, Oui ! Kidnapping, Non !

Analyse d'une conjoncture

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Aucun espoir de paix avec les kidnappeurs qui ont fait tant de mal à la population. Par principe, ces bourreaux du peuple doivent être poursuivis jusqu’à payer de leur forfaiture.

La conjoncture politique est dominée entre autres faits par une initiative de trêve ou de paix dans les quartiers populaires. Haïti Liberté a toujours été partisan de la paix surtout quand des énergumènes de la classe politique moribonde utilisent la misère, la pauvreté comme une arme pour déstabiliser les masses souffrantes au lieu de les accompagner de sorte un jour qu’elles puissent enfin sortir de leur calvaire.

Il fut un temps, l’insécurité n’avait pas encore dégénéré à ce point, un groupe d’individus de certains quartiers défavorisés, abandonnés à leur sort, avaient initié un quelconque processus de paix. Au lieu de les prendre au mot, de les accompagner en les facilitant pour atteindre leur objectif, des individus mal intentionnés pour ne pas dire des réactionnaires qui font leur fortune grâce à la guerre qui régnait, ont préféré les injurier déclarant même qu’ils travaillaient pour le pouvoir d’alors.

C’était également le discours de l’ancienne opposition sous la houlette du Secteur Démocratique Populaire (SDP) de André Michel actuellement partageant le pouvoir avec le PHTK de Martelly. Ce parti qui joue un double jeu car il est au pouvoir avec son Premier ministre Ariel Henry et fait également partie de la nouvelle opposition qu’on peut identifier soit à travers les signataires de la Déclaration de Kingston et ceux du Collectif des signataires de la déclaration du 30 janvier 2023. Toute cette stratégie mensongère et fallacieuse n’est que pour brouiller les pistes et les antennes populaires.

Oui, la vraie paix, est celle que le mouvement populaire Bwa kale essayait de tracer en attaquant sans demi-mesure les criminels.

Cette échappatoire de trêve ou de paix très médiatisée au moment où le peuple passe à l’offensive à travers le mouvement Bwa Kale pour contrecarrer les criminels est une « pè pèpè », une paix Kennedy, une paix made-in-USA pour faire dormir les enfants ou amadouer les naïfs.

Au moment où le peuple manifestait le Bwa Kale, le kidnapping avait considérablement baissé pour ne pas dire cessé. Tellement que le phénomène Bwa kale donnait de bons résultats, le Premier ministre de facto, Ariel Henry, paniqué lors de son discours au forum du Haut Conseil de la Transition au Karibe Hôtel eut à démentir ses propos antérieurs en déclarant sans rougir que « je n’ai jamais demandé une force d’intervention militaire étrangère ». Car le peuple montrait le signal du chemin de la paix.

Connaissant les astuces de ces politiciens, dans ses colonnes, le journal avait bien souligné, que toutes ces acrobaties de forum, notamment celui de Kingston, n’avait qu’un seul objectif : relancer la question d’intervention militaire et déstabiliser jusqu’à éteindre la flamme du mouvement Bwa kale qui avait pris le vent du succès trop rapidement. Car selon les puissances tutrices, ce n’est pas au peuple haïtien d’apporter la réponse appropriée à son mal. Le crédit doit leur revenir, pas au peuple des bidonvilles !

Un membre du mouvement Bwa kale, Nertil Marcelin, distribue des machettes à la population dans les quartiers populaires

C’est ainsi, juste après le succès de la marche patriotique internationale  à l’initiative d’un pasteur protestant, le laboratoire est venu nous vendre un autre plat religieux. Et c’est le Miami Herald qui a fait cette grande découverte à la manière de Christophe Colomb pour nous raconter cette histoire  du prêtre Hagan, le fondateur de “Hands Together,” une organisation caritative qui fournit des services humanitaires dans certains quartiers à Cité Soleil.

Le Père Tom Hagan, prêtre catholique américain et humanitaire, a déclaré que les « chefs de gang » connus sous le nom de « Gabriel », « Mathias », « Iska » et « Barbecue » ont en effet signé un document qui, entre autres choses, dit: « Nous promettons à notre Dieu aimant de travailler dur pour mettre fin à la violence, pour apporter la paix à tous. »

D’après le Herald, Hagan a rapporté: « Ils ne disent pas: « Nous allons arrêter de tirer ou nous allons arrêter de faire ça.” Mais ils disent qu’ils sont plus pour la paix et le pardon ».

Quel est le rôle de ce prêtre, comment se fait-il que c’est maintenant, qu’il a pu trouver les vraies ficelles pour initier cette paix ou trêve dont il parle ?  Comme quoi, ces hommes ne pouvaient pas eux-mêmes le faire, il leur faut un arbitre, un intermédiaire comme il y en a toujours un dans cette question de négociations des mercenaires de la classe politique.

Une grande campagne de propagandes des medias est en train de se faire pour le père Hagan. Mais la presse ne rappelle guère, combien de fois l’ancien policier Jimmy Cherizier « Barbecue » avait fait appel aux autres individus des zones de non-droits pour faire la paix. Il est allé beaucoup plus loin en exhortant même les criminels à mettre fin à leur entreprise de kidnapping. Aucune presse n’avait jamais relayé ses demandes et tout récemment lors de la fête de Perpétuel Secours, il suppliait encore ses frères de Bel-air de faire la paix pour le bien-être de la population. Mais c’est le père Hagan qui vient de faire un miracle de paix !

Doit-on faire la paix ? Certes, car elle est essentielle pour la survie de la Nation. Mais il ne peut y avoir de paix quand des personnages sont toujours kidnappés quelque part. Et dans certains endroits, les agents du kidnapping ont repris du service du seul fait, le mouvement Bwa kale est en mode de régression.

Nous, du journal, nous supportons la paix. Oui, la vraie paix, celle que le mouvement Bwa kale essayait de tracer en attaquant sans demi-mesure les criminels.

Selon nos principes, il ne pourrait y avoir de trêve, ni de paix avec les auteurs du kidnapping. La première preuve valable de la paix, il faut qu’il y ait un point final au processus d’enlèvements contre rançon. Tant que le kidnapping existe, il n’y a aucune forme de paix sérieuse et durable.

D’ailleurs, comme nous l’avions toujours mentionné, il y a les hommes armés pour la protection de leur quartier et les criminels armés qui font une fortune via du kidnapping. Pour rien au monde, il ne peut y avoir aucun espoir de paix avec les kidnappeurs qui ont fait tant de mal à la population, même quand ils auraient déposé leurs armes. Ces bourreaux du peuple doivent être poursuivis jusqu’à payer de leur forfaiture.

Le Père Tom Hagan fondateur de « Hands Together »

La paix ne signifie pas qu’il faut désarmer qui que ce soit, puisqu’un individu armé ne signifie pas pour autant insécurité et criminalité. C’est l’utilisation qui se fait avec l’arme qui déterminera, si cette personne est une menace contre la société ou non. (Et nous avons déjà vu, deux fois dans les dernières trente années, que les étrangers lourdement armés, sans aucune compréhension du pays et avec la vraie mission de l’assujettir davantage au service du capital étranger, ont mis la nation dans un état dysfonctionnel.)

Pour conclure, nous disons que mettre fin à la violence dans les quartiers ouvriers, ne rime pas simplement avec les armes. Il faut mettre fin à toutes formes d’insécurité dont souffre la population. Cette pratique de certaines organisations de droits humains de fomenter des rapports mensongers pour détruire certaines personnalités, ou payer des gens pour assassiner n’importe qui, doit finir. Et la justice haïtienne doit être en mesure d’agir contre les auteurs intellectuels de certains crimes, et justice doit être rendue à qui de droit, sans tenir compte du rang social de quiconque. L’impunité est une autre source terriblement grave de l’insécurité et ennemi authentique de la paix.

L’insécurité alimentaire, avec des gens affamés est une source palpable de violence. Le taux de chômage qui s’amplifie avec un gouvernement qui n’a aucun souci de création de travail ne produit également que de l’insécurité et de la violence. Des gens vivants dans des conditions infrahumaines, sans soins de santé, sans eau potable, sans un abri décent ne vivent pas normalement. Ils font partie du lot des victimes de la violence d’Etat et de l’insécurité perpétrées contre le peuple. L’inégalité indignant et sans bornes illustrant une poignée de gens vivant dans le luxe et la grande majorité populaire ne connait que la précarité absolue, tout cela doit finir pour qu’une vraie paix règne dans le pays.

Une vraie paix exige, un pays sans coup d’état, sans ingérence étrangère, avec bien sûr un gouvernement nationaliste, sérieux et dévoué à la défense du pays et de la cause populaire.

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