La paix des citoyens à celle des cimetières !

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Tous les observateurs de la crise haïtienne s’accordent sur un point : pour le moment la sécurité est la priorité absolue, puisque, sans elle, il ne peut rien y avoir. Rien n’existe et rien n’est vraiment possible : ni vie normale, ni liberté, ni démocratie. Ce n’est pas sans raison que Port-au-Prince, la capitale et certaines villes du pays sont vidées de leurs vitalités et devenues synonymes de pauvreté, de misère, de crimes prenant la forme d’une répression d’Etat.

Ce qui est clair, aujourd’hui, le peuple fatigué, désabusé, dégoûté, révolté, de tout ce qui se passe a finalement décidé de prendre en main sa destinée. Ainsi, il combat lui-même l’insécurité par une prise de conscience politique à caractère national pour mettre un terme à ce phénomène, produit d’un système pourri et corrompu.

Une rumeur courait depuis un certain temps, rumeur selon laquelle, c’est sous la pression américaine que le Premier sinistre Ariel Henry s’est exprimé pour faire échec à ce mouvement populaire de sorte qu’il casse la mobilisation en cours un peu partout dans le pays. Il affiche justement son opposition catégorique à la chasse des bandits par la population tout en réitérant lui-même  sa promesse de rétablir un climat sécuritaire sur tout le territoire.

Les puissances impérialistes sentent que leur pouvoir de domination serait sur le point d’être menacé et pour cela elles tentent de bloquer cette opération populaire.

Quelle forfanterie scélérate de ce Premier ministre de facto, valet de l’impérialisme ! C’est maintenant, quand le peuple se charge de ses responsabilités à affronter l’insécurité que le Premier ministre songe qu’il pourrait la résoudre. Alors, la question qu’on veut lui poser, pourquoi ne l’avait-il pas fait depuis tout ce temps-là ? Pourtant, la situation était déjà si désastreuse, ses corollaires faillis au sein du gouvernement, incapables de restaurer par eux-mêmes la sécurité juste au point de penser que tout était perdu et se voyaient donc dans l’obligation de solliciter une intervention militaire étrangère dans le pays. Projet qui ne correspond guère aux aspirations profondes du peuple, mais que son ministre des Affaires étrangères, Jean Victor Généus,  continue à quémander jusqu’à nos jours.

C’est par lâcheté qu’Ariel Henry n’a pas déclaré que ce n’est pas une opération pour essayer d’organiser une défense populaire mais bien une guerre entre les gangs, déclaration pour déstabiliser et discréditer le mouvement, comme le font certains médias à son service, sinon, aux services des entreprises d’insécurité des droits humains. Une vaste campagne plus ou moins camouflée est en cours pour véhiculer une telle imposture. Fort heureusement, en dépit des complots de toutes sortes, la réalité est toute autre. Car, la population n’est pas dupe, elle sait décanter les criminels et les distinguer des groupes d’auto-défense.

Le mouvement populaire « Bwa Kale », c’est l’application de la réflexion d’une population décidée à prendre en charge sa propre sécurité et sa défense. Il se donne pour devoir d’étouffer l’insécurité, de rompre le désordre barbare et horrible, stopper les crimes pour éviter demain d’autres assassinats crapuleux.

Les capitalistes ont vu d’un mauvais œil cette dramatique semaine de contestation et de mobilisation populaire entamée dans le pays. Les puissances impérialistes sentent que leur pouvoir de domination serait sur le point d’être menacé et pour cela elles tentent de bloquer cette opération populaire.

Elles craignent que cette mobilisation ne se transforme en un véritable mouvement populaire de libération nationale. Un soulèvement visant à modifier pour de bon le système qui les facilite à travers le procédé d’enlèvement contre rançon, l’exploitation, le pillage systématique sans vergogne, le contrôle politique de la main-d’œuvre haïtienne.

À ce carrefour, le peuple doit rester vigilant et confiant dans ses actions de paix pour tous les citoyens de sorte qu’ils fonctionnent sans méfiance, sans crainte d’être kidnappés, tués, et réduits à la mendicité.

L’important maintenant est non seulement de compter sur nos propres forces mais de structurer aussi une telle initiative qui a déjà produit un certain résultat et qui mérite d’être apprécié et encadré. Il reste à la population de définir une coordination afin de bien structurer les initiatives d’actions concrètes des différents quartiers en lutte contre l’insécurité.

Cette révolte, aujourd’hui est un constat amer de la situation sécuritaire du pays, de la paix dans la Cité pareille à celle des cimetières. C’est d’abord la défense inconditionnelle des droits nationaux du peuple haïtien à l’auto-détermination, commençant par le droit à la paix des masses par une opération de souveraineté et de résistance populaire.

Travailleuses, travailleurs, préparons-nous lucidement, consciemment, aux combats à venir. Organisons-nous pour surmonter les obstacles et dressons-nous pour balayer les fantoches qui, par stratégie ont confisqué notre vie.

 

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